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| Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] | |
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MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER ❝Ethel Primevère √ Age : 26 √ Messages : 434
| Sujet: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Mer 25 Juil - 16:21 | |
| ♥{But before]
J'IRAI ACCROCHER UN CROISSANT DE LUNE SUR TON VISAGE afin qu'une seule fois, tu m'offres ce sourire qui me fait chavirer.
Ethel aimait les enfants. C’était indéniable, évident. Ils embellissaient ses journées, parvenaient à apaiser son esprit par leurs rires, leurs sourires et même leurs pleurs. Mieux que quiconque, elle savait sécher leurs larmes, être là pour eux quand ils en avaient besoin. Elle les aimait d’un amour simple, naturel, elle leur procurait l’amour maternel qui bien trop souvent leur faisait faux bond. Un amour maternel, qu’elle n’avait jamais eu. Et elle en avait souffert plus que quiconque, en pleurant parfois entre deux quintes de toux. Aujourd’hui encore, parfois ce sentiment de ne jamais avoir été aimé la saisissait à la gorge. Alors pour oublier cette sensation qui la laissait totalement démunie, la jeune femme essayait d’en étouffer les autres pour qu'ils ne se trouvent pas dans la même situation qu’elle. Ethel était une de ces femmes nées pour être mère. Et comme elle était trop jeune, elle se contentait d’être leur grande sœur. Bien entendu quand elle fit son apparition dans la cour de l’école, plusieurs encore à l'école primaires enfants dont elle avait eu l’occasion d’être la baby-sitter, ne serait-ce que le temps d’une soirée, se précipitèrent vers elle. Elle ébouriffa leurs petites têtes blondes et se laissa guider. Dire que l’année dernière encore, elle étudiait dans ses salles. Peut-être devrait-elle reprendre ses études ? A vrai dire après le travail à l’usine, elle s’était tout de suite engagée dans son projet de librairie et pas un seul instant, elle n’avait imaginé un travail qui pourrait demander plus de qualifications. Il n’était pas trop tard après tout. Ou, il était temps qu’elle y songe sérieusement. Une voix la sortie de ses pensées.
« Ethel, mais qu’est-ce que tu fais là ? »
Cette voix, elle la connaissait trop bien. Une de ses amies de lycée, qu’elle avait tôt fait de perdre de vue. Et à présent elle était convaincue d’avoir fait une erreur en plaquant tout comme ça. L’image d’un homme lui revint en mémoire. Kaze Hazama. Se dire qu’elle avait fait une erreur due à la « fougue de la jeunesse » revenait à penser qu’il avait raison. Et quelque part cette idée la révulsait. Mais il n’était pas le temps de ressasser des souvenirs qui donnaient à réfléchir. Joyeusement, elle engagea la conversation son ancienne amie, pour savoir ce qu’elle était devenue. Toutes les deux rigolèrent en se disant que ça faisait vraiment bizarre d’être un adulte.
« Enfin moi je continue mes études, donc ça ne me change pas vraiment. Par contre j’ai cru comprendre que toi tu avais déjà ouvert une librairie porte II c’est ça. »
« Oui. Mais tu sais en revenant ici je me demande si je ne vais pas faire des études supérieures. Normalement je peux m’engager dans la voix que je souhaite vu mes résultats, mais je ne suis pas sûre. Il faut vraiment que j’arrête de tout décider sur un coup de tête. »
Elles étaient reparties pour un nouvel éclat de rire, repensant à toutes les bêtises qu’elle avait pu commettre, Ethel en profitant pour demander des nouvelles des autres. Certains se joignirent à elles, heureux de se retrouver. Isolée dans sa librairie, travaillant plus qu’il n’était raisonnable, acceptant parfois des petits boulots, la jeune femme avait complètement oublié ce que ça faisait d’être simplement entourée d’amis comme ça, à parler de tout et de rien, à rire. Survint un ancien professeur, qui avait suivi les jeunes gens pendant toute leur scolarité. Mais vint le moment où il fut mettre la main à la pâte, si Ethel était là, ce n’était pas pour jouer la nostalgique, mais bien pour aider à organiser la fête de l’établissement. Peu à peu les stands se mirent en place et quelques visiteurs bien en avance arrivèrent. Ethel resta avec son amie qui décidément lui avait bien trop manqué depuis tout ce temps et elles parlèrent en couvrant les tables de nappes, avant de s’assoir à un stand de gâteau bien décidées à en vendre le maximum. Étrangement, ça faisait un bien fou à Ethel et très vite, les deux jeunes femmes échafaudaient des plans pour se revoir le plus souvent possible avec les autres. Pour la première fois depuis longtemps, la jeune femme se sentait réellement légère et heureuse.
« Qui-est-ce que tu regardes comme ça ? Ton mari peut-être ? Tu es tellement jolie que ça ne m’étonnerait même pas tiens. Mais si c’est le cas, je suis profondément vexée de ne pas avoir été ton témoin, déclara la jeune femme l'air faussement vexée, laissant rapidement place à un sourire moqueur. Comme au bon vieux temps, pourtant pas si vieux que ça. Bon, c'est lequel.. le brun là-bas où le blond à côté ? »
La blondinette abattit sa main sur l’arrière du crâne de son amie. N’importe quoi. Elles échangèrent un regard amusé et toutes les deux se mirent à rire de nouveau, ne pouvant plus s’arrêter. Telles deux gamines, à chaque fois qu’elles s’arrêtaient, l’une recommençaient de plus belle et s’était reparti pour un tour. Ce n'était d’autant plus drôle que la personne que la jeune femme regardait était Kaze Hazama. Ethel expliqua les circonstances de leur dernière rencontre à son amie et décrit le personnage à la jeune femme. Elles en vinrent à se demander ce qu’il faisait ici, échafaudant des hypothèses les plus stupides les unes que les autres. Très vite, elles changèrent de sujet, mais Ethel garda un œil sur lui. Ils n’avaient pas terminé leur discussion de la dernière fois et elle comptait bien avoir le fin mot de l’histoire, quoi que ça lui en coute. Mais pour le moment, elle préférait discuter avec son amie et s’amuser des tâches ingrates que l’on confiait à l’Elu.
Dernière édition par Ethel Primevère le Dim 29 Juil - 22:15, édité 2 fois |
| | | MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER ❝Invité Invité
| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Mer 25 Juil - 21:15 | |
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L'Elu regardait l'enfant s'éloigner de sa démarche légère, le sourire aux lèvres qu'elle distribuait à chaque passant. Son regard bienveillant lui était rendu sans équivoque, tandis qu'Hypnos la suivait. Distance entre les deux membres, lien invisible. Une petite entorse à ses principes pour aujourd'hui, parce qu'elle avait réussi à l'attraper, en se rapprochant silencieusement, sans surprendre l'homme affairé dans sa tâche. Elle était de ces rares connaissances à franchir les piques glacées, braver l'interdit pour garder entrebâillée cette porte inaccessible. Bien sûr, sans rien lui imposer, elle avait appris comment faire pour l'attirer, aucune contrainte, au risque de le perdre.
Enfant audacieuse...Enthousiaste se prêtant à la cacophonie d'une humeur joyeuse prônée par un espoir rayonnant.
Il fait table rase du passé. Leur demande de ne pas intervenir, le soudoyer de commentaires superflus pour aujourd'hui. Il veut fermer les yeux juste pour cette fois. Saggitarius restera en solitaire sur son piédestal à l'Hera, tandis que Kaze Hazama ira se perdre ailleurs, on ne sait où pour une journée...
Battement fébrile de cils. L'Elu jette des regards perplexes dans les alentours Introuvable, si tôt. Malgré les recherches, il ne parvient pas à mettre la main sur sa partenaire. Quelques minutes auparavant à saluer quelques parents, professeurs et bénévoles pour l'événement de l'école. La main dans sa nuque vient trahir son inquiétude aussitôt refoulée quand quelques curieux surgissent devant lui, engageant la conversation. Le masque plein d'assurance se replace, le stratège s'invite dans la fête, emprisonné dans la farandole des sourires amicaux et bienveillants. Il ne peut plus les esquiver...
Il entend les rires, les exclamations de joie de tout ce beau monde réuni pour célébrer l'existence de leur établissement. Des bancs qui n'ont pas pris la poussière, des élèves à chaque rentrée. Cela sonne comme des échos lointains, qu'il n'écoute pas, vague souvenir sans intérêt, quelconque à ses yeux. Plongé dans les missions auprès de charmantes personnes ravies de voir l'Elu, le membre de l'A.O.C.H.S se mélanger aux habitants. Des enfants interrompent parfois ce dernier, réclament impatients le contenu dissimulé dans des emballages. Soudain dans leur requête, les petits téméraires se heurtent au costume intimidant, puis à la placidité déroutante d'un regard aux traits qui se dérident lentement. Heureusement les habitués apportent leur soutien sans qu'il ne l'exige, se félicitant de débarrasser leur compagnon de cette marmaille infatigable.
Que d'enfantillages inconnus, pour un sérieux et des responsabilités imposés à une jeunesse volontairement ignorée.
« Monsieur Hazama ? Pourriez-vous apporter ceci aux jeunes filles assises là-bas, s'il vous plaît ? »
Il s'exécute sur le champ. Porte la caisse trop lourde à bon port. Quelques chérubins se bousculent dans sa progression, le dérangent par mégarde mais l'Elu conserve la même allure, la stature droite sans craindre la chute de son colis. A son arrivée, il intercepte la malice trônant dans les yeux d'une des deux jeunes femmes. Puis se tourne vers l'autre, cheveux blonds, visage familier déjà rencontré. L'aura froide opérant son œuvre, le silence s'installe inopinément pour chasser les rires inconscients, briser la discussion vivace. L'intrus comme pour se débarrasser de sa charge encombrante, la lâche, heureux de s'en libérer le plus rapidement possible. L'absence de paroles, un simple échange de regard suscitera l'embarras de ces deux jeunes interlocutrices. Rien ne l'oblige à rompre la barrière fermement imposée. Pourtant pour se prêter à l'ambiance chaleureuse de l’événement, il daigne esquisser un sourire, leur adresser quelques mots amènes :
« Puis-je vous être utile mesdemoiselles ? »
Le ton sonne faux, tintement grinçant sur la couche de glace tenace. Parce qu'il ne pense pas répondre à la moindre des questions qui pourraient lui être posé en dehors du rôle attribué, rejeté pour l'instant. Il préfère entendre un refus, qu'on ne le retienne trop longtemps à leur côté, pour partager des expressions fausses, des sourires hypocrites en attendant l'heure propice pour s'échapper. Que la jeune femme concernée ne perde donc pas de temps à lire à travers l'image au mensonge ostensible.
« Sinon, je pense qu'on aura probablement besoin de moi autre part... »
Ses pas foulent les sentiers sinueux se dérobent sur les planches hasardeuses. Aucun chemin ne peut être suivit sans guide avisé...
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| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Mer 25 Juil - 22:59 | |
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S'IL Y A UNE CHOSE QUE JE VEUX T'ENTENDRE DIRE ce n'est pas « Je t'aime. », et encore moins « Adieu. ».
Elles avaient cessé de rire bêtement en voyant arriver l’Elu, mais se donnant tout de même des coups de coude dont seule elles pouvaient comprendre la signification, si bien que lorsqu’il posa la caisse sur la table, elles étaient telles deux bombes sur le point d’exploser de rire. Les deux jeunes femmes se tenaient étrangement droites sur leur chaise, crispée pour retenir un fou rire qu’il serait inopportun de laisser s’échapper. Mais Ethel connaissait bien le regard de son amie. Soit elle avait très envie de manger une tarte aux pommes, soit elle était complètement sous le charme. Et vu la façon dont elle fixait Kaze, elle était certaine que c’était la deuxième options. Mais autant Ethel aurait accepté de jouer les entremetteuses s’il avait s’agit de n’importe qui d’autre autant là c’était tout bonnement hors de question. Elle avait passé quelques minutes avec ce type, et c’était suffisant pour savoir qu’il était totalement insensible et particulièrement horripilant quand il s’y mettait. Non, pas quand il s’y mettait, il avait été agaçant tout du long. Mais elle avait bien aimé parler avec lui tout de même. Et c’était ça le problème, elle ne savait tout bonnement pas quoi penser de lui. Mais à moins qu’il se montre particulièrement sympathique au contact des enfants, il restait classé dans la catégorie « semi-sale type ». Donc danger, tout faire pour que son amie ne se laisse pas embobiner, aussi beau soit-il. Elle s’apprêtait à répondre de façon tout aussi aimable à Kaze que non, elle n’avait pas besoin de son aide, mais que c’était très gentil de se proposer. Cela aurait certainement provoqué la fureur de son amie, mais Ethel savait à quel point celle-ci s’emballait vite. Elle aurait tôt fait d’oublier l’Élu et de trouver quelqu’un d’autre sur qui déverser sa passion. Néanmoins, elle n’en eut pas l’occasion, une ribambelle de jeunes élèves se précipitaient vers eux.
« Ethel, Ethel, Ethel ! Il faut quelqu’un pour gonfler les ballons. Tu peux le faire s’il te plaît ? »
Elle s’apprêtait à accepter quand elle vit la quantité de ballon qu’il fallait gonfler. Deux gros sacs prêts à craquer.
« Euh, je veux bien ma chérie, mais seule je ne pourrai jamais y arriver. »
« Mais M. Hazama peut t’aider non . La petite fille se tourna vers le jeune homme. Hein, M. Hazama, vous pouvez aider Ethel s’il vous plaît, c’est très important ! »
M. Hazama. Cette qualification faisait doucement rire Ethel, qui trouvait cela incongru, sortant de la bouche d’une si petite fille. Déjà ils étaient tous les deux entrainés à l’écart du stand de gâteau, escortés par les rires des enfants, leur exclamation de joie lorsque l’on annonçait qu’il y allait avoir des ballons pour tout le monde. Ethel eut juste le temps d’attraper son sac et de laisser un petit papier sur la table pour son amie.
« Tiens, je te laisse mon adresse et mon numéro de téléphone, appelle-moi.»
« Mais j’ai déjà ton. Elle lit le papier, rougit et brandissant son poing lance à son amie déjà loin. Ethel, qu’est-ce que… Comment tu ?! »
La jeune femme avait visé juste. Et regarda en riant son amie glisser le papier dans sa poche en souriant. « Laisse tomber, il est trop vieux et certainement pas intéressé. En plus tu es trop bien pour lui. Ethel. » Elle rejoint rapidement le groupe d’enfants qui tourne autour du jeune homme. Décidément, ils étaient prêt à tout pour leur ballon. La jeune femme ouvre les sacs, en prend deux et en mets un dans les mains de Kaze en souriant.
« Je suppose que nous n’avons pas vraiment le choix. Et vu qu’il n’y a aucune pompe.»
Elle entreprend donc de les gonfler, mais rapidement elle se trouve essoufflée. Ce n’était pas forcément une bonne idée tout compte fait. Gentiment, elle demande à un des enfants d’aller chercher de quoi gonfler les ballons et s’assoit sur une chaise derrière le stand décoré de banderoles de papier et de dessin certainement fait par les plus petits. La jeune femme se tourne ensuite vers l’Élu et avec un sourire amusé lui dit :
« C’est drôle, c’est vraiment le dernier endroit où j’aurai pensé te rencontrer de nouveau. »
Elle ne s’embarrasse plus des politesses. Oui, il est très important, mais c’est réellement la dernière personne qu’elle a envie de vouvoyer. Il devra faire avec.
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| | | MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER ❝Invité Invité
| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Jeu 26 Juil - 16:48 | |
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Voilà qu’on l’embarque dans cette frénésie bienheureuse. Il ne fait strictement pas attention au manège effectué par les deux jeunes femmes. Les enfants tirent sur les manches de son haut; déploient toute leur force pour inciter l’Elu à répondre à leurs caprices oppressants. Des cris, autres acclamations insistantes qui se répercutent à ses oreilles. Sa partenaire ne tarde pas à le rejoindre dans le but d’accomplir la nouvelle mission confiée. Malgré l’absence de l’outil indispensable à la réussite de leur futur ouvrage, faute de moyen, ils feront sans.
L’exercice n’a rien d’aisé, au point que l’Elu finit par se défaire de sa veste devenue encombrante. Souffle tant qu’il peut dans l’ouverture pour voir apparaître la forme volumineuse du ballon de baudruche. La salive devient plus rare, la gorge légèrement asséchée, les joues rougies par l’effort. Les gamins se rassemblent tout autour, réclament aux personnes affairées dans leur travail, tandis que l’Elu reste concentré, imperturbable, jusqu’à ce que sa compagne s’asseyant ne lui décroche une remarque anodine qui se fraye un chemin jusqu’à sa carapace.
Pas d’étonnement, de surprise à son approche.
Était-ce un reproche dissimulé sous la candeur de la jeune femme pour ne pas blesser ? Présence indésirable d’un protagoniste important toutefois non convié aux festivités. L’esprit sature, enferme toutes questions, sarcasmes redoutables ou éventualités propices à démarrer le flot sensible de ses pensées. Pas de réponse déplacée néanmoins l’Elu ne lui renvoie pas son amusement, ni même une curiosité qui aurait pu en dépendre. S'agissait-il d’une simple rencontre de circonstances ?
Rencontre passagère, dans cette foule assourdissante, en un éclair s’égare le fugitif rapprochement.
Un sursaut de sa part. Un des enfants s’était emparé de ces sphères en caoutchouc, malheureusement le plastique avait cedé sous la pression de ses doigts. Le pauvre affichait maintenant une mine désespérée à cause de sa maladresse, l’humidité commençant à remplir ses yeux..L’Elu s’accroupit auprès de la petite tête brune de mauvaise grâce en lui tapotant sur le haut du crâne.
« Il faut éviter de souffler trop fort, tu veux essayer ? »
Hochement approbatif de la tête, le bambin récupère son dû, sourire timide aux lèvres puis s’éloigne à petites enjambées. Peine étriquée vaut mieux qu’un chagrin inconsolable. Les pleurs et larmes salées ont su être évitées. Une expression sérieuse s’attarde sur la face insondable de l’Elu. Oubliant cette courte interruption pour mieux préparer sa réponse, il se donne un élan permettant de se redresser, à l’épreuve du regard de la jeune Ethel.
« Les Elus sont ceux qui montrent la marche à suivre. Omniprésents en toute circonstance... »
Musique redondante, où les couplets sont parfaitement mémorisés. L’intonation en demeure neutre, détachée. Dépourvue de toute émotion, de volonté propre, égale à une leçon soigneusement apprise, constamment répétée. Il tourne la tête, son regard embrasse les étalages, les passants, chaque corps en mouvement, sans anneaux entrelacés susceptibles de les arrêter dans leur course folle. Son objectif rempli, la raison de son combat. Des valeurs défendues, des idéaux puérils gardés en réserve. Une dose d’harmonie, de paix, une sérénité régnante parmi ces habitants. Rêveur éveillé, contemplateur épanoui. Échappée temporaire pour les oiseaux mis en cage. Ce à quoi il aspire, en fidèle serviteur de la citée...
« Ce n’est pas en bavardant que tu vas les gonfler plus vite... »
Changement véloce et un air moqueur prend place sur son visage. Une exigence vite abattue, l’éclat tranchant au fond des yeux brille intensément. Kaze feint d’être agacé par la lenteur de sa partenaire. La tâche confiée ne l’enchante absolument pas , l’impatience naissante. A vouloir s’appliquer, n’avouant pas qu’il est permis de se chamailler, de s’amuser inconsciemment, abandonner un peu de soi pour l’offrir sans détour. Lente ouverture, garde baisée...
« Imagine que ces ballons sont les fragments qui permettent de monter en haut, plus ils sont accumulés plus l’élévation est possible. Par contre, la pompe elle...c’est Phoenix. Vas-tu l’utiliser pour accomplir ton objectif ? »
Tout se transforme, métamorphosé en jeu. La métaphore se rapproche de cette réalité. Un court amusement mêlé à quelque chose de plus précaire se lit dans son regard. Fragilité indécelable. Chaque souffle étreint est douloureux, chaque effort pénible accule un peu plus. Ce paradis vaut-il vraiment la peine qu’on se démène jusqu’à l’épuisement ?
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| | | MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER ❝Ethel Primevère √ Age : 26 √ Messages : 434
| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Jeu 26 Juil - 23:31 | |
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POURTANT JE SUIS CERTAINE QU'IL FAUT ALLER DE L'AVANT alors pourquoi es-tu convaincu du contraire, et souhaites-tu revenir en arrière.
Elle vit le jeune homme consoler le petit garçon. Alors ça, c’était juste trop mignon. Enfin de là où elle était. Mais c’était aussi inhabituel, voire carrément flippant de la part du Kaze tel qu’elle croyait le connaitre. Mais après tout, peut-être s'était-elle trompé définitivement sur son compte. Quelqu’un qui se débrouillait presque aussi bien qu’elle avec les enfants ne pouvait pas être foncièrement méchant, non ? Mais une fois l’enfant en question parti, il reprit cet air sérieux et insondable qu’elle détestait avant de répondre que les Élus étaient omniprésents en toutes circonstances. Mesdames et Messieurs soyez rassuré, la fin du monde n’est pas pour aujourd’hui.
Elle jetta un regard noir à l’Élu lorsqu’il lui fit une réprimande. Si elle traduisait, cela voulait clairement dire qu’il était là parce qu’on l’obligeait et qu’il avait tout sauf envie de parler avec Ethel donc autant en finir au plus vite. Allo bonjour ? Oui, je voudrais qu’on m’apprenne à être social. Je m’appelle Kaze Hazama. Bon d’accord, elle-même ne l’était que depuis quelques instants, mais tout de même, ça lui écorcherait la langue d’être sincèrement poli à celui-là . Déformation professionnelle peut-être ? Probablement. En tout cas, il fallait qu’elle se promette de ne jamais devenir comme ça. Si jamais elle y arrivait un jour.
C’est fou le nombre de questions qu’elle se posait sur son avenir en ce moment. Toutes ces questions qu’elle aurait certainement dû se poser plus tôt venaient la torturer, alors qu’elle remettait les pieds pour la première fois depuis la fin de sa scolarité dans ce lieu qu’elle avait fréquenté durant cinq ans. Mais c’était un trait majeur de son caractère, encré au plus profond de sa nature. Irréfléchie. Et en cet instant, elle aurait bien voulu ne pas l’être, car les choix qui lui semblaient si sûrs et évidents quelques mois plus tôt commençaient à devenir des erreurs. Des erreurs faciles à réparer, mais des erreurs tout de même. Erreurs qu’elle ne se pardonnerait pas, car elle n’en avait pas le temps. Maintenant, il ne lui restait qu’une chose à faire. Se poser, réfléchir et penser en grand. Attendre le prochain cycle pour passer ses examens et tenter de faire des études supérieures. Médecine peut-être, dans le but de devenir pédiatre. En tout cas c’était une des choses qu’elle voulait tenter de faire en cet instant. Répondre sèchement à cet idiot d’Hazama qui la prenait pour une fainéante en faisait partie. Surtout qu’il continuait de lui parler de la puce et tout et tout. Il lui semblait avoir été catégorique sur ce sujet-là, la dernière fois.
« D’abord, bonjour. Et toc, t’es un peu en retard ma vielle mais pas grave, tu l’as dit avant lui donc, dans ses dents tout de même. Ensuite, je fais des violentes crises d’asthme ces temps-ci, bien que j’aie du mal à l’admettre. Donc j’aimerai conserver mon souffle et éviter de faire un détour par l’hôpital avant de rentrer chez moi merci bien. »
Elle est tout à coup plus renfermée, moins joyeuse. Ça lui fait mal d’avouer qu’elle est malade, surtout à cet imbécile qui l’obligeait à en parler, même indirectement. Mais très vite, elle se radoucit. Ce n’était pas de sa faute à lui après tout, elle était un peu sur les nerfs en ce moment et avait tendance à s’emporter un peu vite. D’une voix plus calme et plus douce elle continua.
« Tu peux donc comprendre qu’avec cette comparaison, je ne peux que te répondre « Oui j’utiliserai Phoenix » ne serait-ce que pour ne pas mourir bêtement. Mais si on replace tout dans son contexte en considérant les fragments comme des fragments et Phoenix comme Phoenix, sache que je n’ai absolument pas changé d’opinion depuis la dernière fois. Je ferai mon maximum pour atteindre seule mon objectif, quel qu’il soit. La puce, ce sera sans moi pour les raisons que tu sais. Pour le moment tout du moins.»
Elle lui sourit, mais ne sait même pas pourquoi. Peut-être pour ne pas se mettre à pleurer bêtement comme elle en a tant envie en ce moment .
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| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Ven 27 Juil - 16:52 | |
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Touché.
Il est un peu tard pour commencer les salutations. La flèche de Saggitarius passe au-dessus des défenses, entre dans la faille laissée par mégarde. Lui et ce double, il n’y a qu’un pas, entre ombre et lumière. Combat invisible opposants deux hôtes qui cherchent à dévorer leur rival au prix symbolique d’une place convoitée au sommet d’Antalis.
« Oublier ta santé ? Quoi qu’il en soit je préfère ne pas avoir ta mort sur la conscience. »
Une main vient voiler son visage. Autant pour y effacer le sourire incommodant ayant pris logis dessus, que l’expression hilare qui lui tordait nerveusement la bouche. Que penserait-on de lui ? Qu’il serait un mauvais Elu ? Décidément Ethel Privmevère le décontenançait contre toute attente, passant du coq à l’âne. Il lui tourna le dos ; refus prompte de ne rien trahir dans ses airs froids. Émotions inconstantes, entre soulagement et confusion. Contaminé par tant de gaieté, malgré l’irritation de sa jeune coéquipière, provoquée volontairement. Des rôles endossés et indécrochables, les erreurs étouffées, il se conforte maladroitement en ce personnage complexe qu’est celui d’Hypnos au sein de son organisation.
Encore éloignée du but, eux attendent l’isolement, la chute immanquable pour s’en emparer.
« Si Phoenix pouvait te guérir, tu l’accepterais aussi ? Ou bien si on t’offrait un moyen quelconque tant que cela t’aidera à aller mieux, tu serais d’accord ? »
Par fierté, ne pouvant se soustraire à une vision égoïste, il préférait encore qu’elle choisisse Phoenix. Au moins si la vie de la jeune femme en dépendait. Une ironie du sort quand il y pense. Vie sauvée puis ôtée à l’inverse. Recherche d’un équilibre constant, force équitable. La bascule non favorable, elle ne penche ni d’un côté ou de l’autre. Juge émérite non corruptible. Mais les blessures portées à quelques individus prônent des répercussions tôt ou tard. Quand on souhaite le bonheur des uns, un second coup frappera pour affliger le malheur aux autres. Juste et cruelle stabilité. L’élu souffle sur les braises, conscient de l’agitation furieuse qui en résultera.
Il se retourne tranquillement vers Ethel, plus calme, plus serein bien qu’affligé, son assurance, cette prétention suinte par tous les pores de sa peau. Son orgueil passera en premier. Qu’importe ses efforts vains, il doit entrevoir toutes les opportunités d’accéder à ses objectifs, ne rien laisser au hasard et resserre l’étau duquel, ils s’échappent, pour mieux les étrangler. Il ne les laissera pas se moquer de leur groupe éternellement et faire valoir cette drogue, véritable poison qui se propage dans l’ombre, et affecte la prospérité tant recherchée par celui-ci.
« Une réponse précipitée ne me conviendrait pas. Tu as tout ton temps pour y réfléchir. Profite en... »
Il ne veut pas accueillir une quelconque pitié ou bien compassion en son sein, même si ses convictions ébranlées sont présentes, qu’il n’y ressent aucune crainte à supporter un fardeau supplémentaire. Pas suffisamment hypocrite pour. Si dérisoire et insignifiant fusse t-il.. Au point où il en n’est, il dissimule si bien les catastrophes, garde cette façade impeccable et provocatrice. Tant qu’il peut susciter un ressentiment inapproprié, cela le satisfait, terriblement. Agacer ses ennemis, il n’y gagne rien et se défait de cette peine, savoure la tristesse infligée. En attente de cette morsure corrosive qui lui sera rendue. Par conséquent, devant lui, elle n’a pas besoin d’être incassable, dur. Les inégalités subsistent bien qu’allégées. Maître habile des illusions, apparences soignées, il peut voir à travers, détecter les imperceptibles fêlures causées à l'âme. L’emprise qu’il réussira à posséder, coincée dans ses mains, sans qu’elle n’en réchappe indemne. Parce qu’il ne sait que trop bien. Sa propre maîtrise de soi ne tenant qu’à un fil, avant de rompre.
Une victoire sur une enfant ? Tu ne voudrais plus la lui arracher.
Main triomphante hautement brandit, l’un des élèves revient avec l’objet salvateur. L’élu s’empare de la pompe puis la tend à sa partenaire. Sous la couche d’indifférence des propos soutenus, une lueur malicieuse dans le regard, il sonde la jeune femme, répond sans réserve aux sourires éloquents .
« Voici votre puce mademoiselle. Faites en bon usage. »
Un problème subsistait aussi de ce coté. Tricherie, punition infligée. Parce que les Elus menaient fermement la danse, tenaient les rênes en main. Dans le plus prestigieux des cercles, il ne possède point ce privilège. Toutes ces désillusions amères, il n’en parlerait pas, bien entendu, essayant de restreindre leur fuite hors de la forteresse de l'esprit insaisissable.
« Tu t’entends bien avec eux, on dirait... »
Judicieux de le remarquer à présent. Ces bambins qui tournoyaient autour de la jeune femme. Loin d’imaginer ce que l’avenir leur réservait...
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| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Sam 28 Juil - 0:14 | |
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ÉTRANGEMENT ON TROUVAIT TOUS DEUX HILARANT que pourtant opposés, nous suivions la même destiné.
Elle haïssait ce type. Parce qu’il est l’inconnu, le mystère. Et que l’incertain ça commençait franchement à effrayer Ethel. Et puis tout chez lui la déconcertait. Son attitude, sa façon de parler. Toujours un air indifférent, mais souvent un sourire moqueur naissait au coin de ses lèvres et bien trop d’orgueil transparaissait de sa personne. Pourtant elle avait l’impression que ce n’était pas vraiment lui. Des fois le jeune homme semblait… normal. Et il faisait tout pour le cacher apparemment. Il en savait bien plus qu’il ne voulait en dire, c’était évident et elle n’était pas capable de lui soutirer des informations seule. Elle ne savait même pas quel genre de chose elle voulait savoir. Alors la jeune femme se contentait d’écouter et sans vraiment savoir pourquoi accorde de l’attention aux propos du jeune homme. Peut-être parce qu’il lui parlait de la puce, de son avenir, de sa maladie. Des choses que finalement, elle avait préféré mettre de côté ou tout simplement oublier. Toujours ce même schéma qui se répétait inlassablement dans leur discussion. Il posait les questions, elle répondait prise au piège sans avoir l’impression de l’être. Et si jamais elle essayait d’inverser la tendance, il refusait de répondre. Alors elle se montrait docile, préférait répondre et ils continuaient de parler comme ça, sans qu’elle sache réellement où il veut en arriver. Il y avait trop de peut-être, de si, pourquoi pas chez lui. Des hypothèses, des conjectures, mais pas de faits. Alors elle réfléchissait, se convainquait que c’était un sale type de remuer le couteau dans la plaie. Ensuite elle réalisait qu’il avait peut-être raison. Et finalement, elle se disait que même si elle ne les aimait pas, heureusement qu’il y avait des gens comme Kaze Hazama.
La jeune femme sourit à la remarque de l’Élu, le remercia pour la pompe et ébouriffa la tête du petit qui avait parcouru de long en large l’établissement pour un trouver une. Les enfants l’entourent, lui sourient, réclament des ballons qu’elle gonflera certainement plus vite que Kaze. Cette vision suffit à la dérider.
« Bah tu sais, j’en connais la plupart. Jusqu’à l’année dernière j’étudiais encore ici donc. Et puis il n’est pas rare que j’en garde certains à l’occasion. »
Comme au bon vieux temps. L’orphelinat, la Terre. Les gosses apeurés, nouveaux arrivants et tous justes orphelins qui viennent se réfugier dans les bras que tu leur ouvres. Car tu te sentais coupable de leur destin, du monde dans lequel ils vivaient. Encore aujourd’hui, ça te tiraille, mais tu les as tout de même abandonnés. Lâche. Dégoutée. Honteuse.
Reste toujours la question qui plane en l’air depuis tout à l’heure. Utiliserait-elle la puce pour vaincre ce résidu de maladie qui lui pourrissait la vie ? Mais après tout, Phoenix ne pouvait pas faire ça ? Non, Phoenix ne pouvait pas lui faire oublier ça, ça ne servirait donc à rien qu’elle ne guérisse. Car ce sont les souvenirs liés à ses quintes de toux qui la hantent. La pression qui s’exerce sur sa poitrine n’est pas dû uniquement à son organisme mais bel et bien à un manque, un vide. Est-ce que la puce pouvait régler tout ça ? Non. Elle ne fera jamais rien pour guérir, car finalement ce n’est pas ça qui la gêne. Mais elle fera n’importe quoi pour oublier. Elle continue à réfléchir, à méditer sur la question, tout gonflant les ballons pour le plus grand bonheur des élèves les moins âgés. Le silence entre s’installe. Venin. Elle n’a pas vraiment envie de continuer à en parler. Parce qu’elle n’est toujours pas sûre. Mais finalement n’est-ce pas une réponse en soi ? Encore une fois, elle réalisait à quel point elle était irréfléchie. Incapable de se projeter dans l’avenir et d’y anticiper les erreurs comme les avantages avant d’avoir les deux pieds dedans.
« Je ne sais pas. Je verrai certainement au moment voulu, comme à chaque fois. Parce qu’il n’y a pas que la maladie en jeu finalement. Il y a d’autres choses à prendre en compte, d’autres choses qui peuvent te paraître futile. »
Ses objectifs. Ses convictions. L’envie de réussir, seule, de faire ses preuves. Quand on adopte la puce, il n’y a pas de retour en arrière. Il faut vivre avec, s’adapter à son don. Certes ça pouvait aider, mais aux yeux de la jeune femme, c’était surtout de la triche. À vaincre sans péril on triomphe sans gloire comme le disaient si bien d’anciens écrivains oubliés. Si avoir la puce donnait un sens à la vie de certains, ne pas en avoir en donnait à la sienne
« Mais dans tous les cas, si on pouvait me soigner, ça se saurait non ? »
Elle avait dit ça de la façon la plus légère possible, comme si en parler ne lui faisait pas le moindre mal. Faux. Toujours et encore faux. Parce qu’elle laisse la maladie la ronger et ne se décidera à agir sérieusement que quand elle sera dans l’obligation de le faire. Jusqu’ici ça avait plutôt bien marché, elle n’avait pas d’inquiétude à se faire. Mensonge, encore et encore. Elle n’avait surtout pas envie de s’inquiéter à ce sujet. Quelque chose la dérange néanmoins. Elle sait qu’il ne répondra peut-être pas. Elle sait qu’il ne répondra pas, mais lui pose tout de même la question.
« Pourquoi tu essayes de me dissuader d’utiliser la puce. Je ne comprends pas. Il y a quelque chose que je devrais savoir ? Ou plutôt que je ne devrai pas savoir ? »
Elle hausse les épaules. Continue de pomper comme si de rien était. Mais elle veut savoir et regarde tout de même l’Élu dans les yeux. Car s’il ne peut pas lui dire, autant qu’il le lui dise en face. Il lui doit bien ça non ?
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| | | MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER ❝Invité Invité
| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Dim 29 Juil - 12:06 | |
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Tu souris fièrement, mais ton cœur lui ne ment pas.
Même si ces mots ne le touchent pas suffisamment, lui volent quelques sourires, il se réchauffe un peu en jonction permanente dans cet échange ressassé. Phoenix n'a pas encore commis assez de rafles et d'actions irréparables alors il sauve les morceaux intacts, ceux que la puce aura négligemment dédaignée dans sa démence et sa quête de pouvoir.
L'insistance bornée. A protéger au loin, jamais à proximité. Tournoyant autour en éveil. Ne perdant aucun mot, aucune phrase, rien n'apaise la tempête de cet esprit acharné. Calme recherché vite dissipé. L'action prime réprouve brutalement tant de cris muets et plaintifs. Débats de rage, qui retombent en pluie glacée autour d'eux. Puisque finalement, il n'a pas besoin d'aller loin pour chercher ce qui se dérobe sous ses pieds, tout est à sa portée, il n'a qu'à se servir et jeter le reste.
Trop convaincu d'avoir raison. Mais il ne veut rien éprouver. Des sentiments désagréables prestement vitupérés. C'est simple, c'est humain. La lâcheté de chacun, et il n'a pas cette force de mettre de côté tout ce qu'il a bâti, pour admettre le manque d'une vie comblée de leurres et de subterfuges offerts à la vue. Sensible, non. Annihilée, oui. Peut-être qu'il n'y a que le désire infâme de redonner de sa reconnaissance à la citée. Reconnaissance tellement étouffée en soi par l'honneur, s'offrir une contenance, ainsi ne pas subir les reproches. La vie est pleine de dilemmes irrésolus. Alors il préfère rester indifférent, tout mot érafle sobrement la barrière posée sur son visage. Grille impénétrable des secrets imprenables. Dans leur univers parfait, précieuses sont leurs joies acquises par ces brillants nommés.
Les filets d'Hypnos sont minutieusement tirés, ses proies s'échouent dedans. D'en haut, il les regarde, le même sourire aux lèvres, la même expression ineffaçable. Monstre aimable et désenchanté, aux traits humains. Capture et sélection. C'est une règle chez eux. Il a sûrement serré trop fort contre lui les brides d'espoirs, désormais craquelées. L'ambition oisive, une avarice gourmande. Agrémentée d'orgueil. Tant de péchés et de vices.
Alors voudrait-il qu'une semblable s'échappe de ce traquenard ? Qu'elle n'est pas à diluer tant de joie et d'innocence dans la même bassine, où il faut plonger les mains ? Acide mortel.
Kaze est confiant. Les yeux rivés vers Ethel, et le silence qui accompagne son attitude ne permet pas de restreindre une tension palpable, une opposition sans effluves. Il ne diminue nullement les difficultés, les imposent férocement sous ses yeux qui aimeraient se fermer un instant. Il sait qu'elle en a conscience, loin d'être stupide et naïve. Mais encore une fois, le doute entrave ses pensées, les contamine vicieusement. La chute lui paraît incontournable, voulue et il essaye de réduire l'impact.
« La tentation est toujours trop forte. Tu n'attends rien de ce prodige, mais comme tu le dis si bien, il y a beaucoup de choses à prendre en compte... qu'est-ce qui pourra t'en dissuader quand tu n'auras plus d'échappatoire ? »
Il ferait mieux de se taire. D'imposer le silence à nouveau. Peut-être de s'éloigner, devenir inatteignable. Cela éviterait qu'elle ne s'intéresse trop à lui, à eux. A ce qu'il dissimule jalousement. La curiosité née des secrets bien enfouie sous un sable noyant les mémoires. Il ne peut préparer chacun, afin que ne débute la longue confrontation face aux erreurs du passé. C'est un combat qu'il préfère mener en solitaire.
« Nous avons une chance que certains qui sont nés ici, ne connaîtront jamais. Nous avons vu suffisamment de choses là-bas pour comprendre ce qui engendre le périple et fait naître la rancune et la haine dans le coeur des hommes. »
Ceux-là tu les méprises. N'est-ce pas Kaze ? Tous ceux qui étaient si hauts déjà, bien positionnés et qui sont tombés en touchant des rêves inaccessibles. Qui attendaient tant de la citée sans rien donner en retour. Ceux qui voulaient s'acheter une existence ailleurs alors qu'ils avaient déjà toutes les clés en main. Tu les méprises. Une rancune non éteinte, parce que la corruption commence en même temps que leurs innombrables caprices. Ils suscitent l'envie dans les portes les plus basses, ils causent le trouble, te gênent, et pour garder ta place à leur côté, tu attends de les voir disparaître.
« Tu peux sûrement ralentir ta course. Mais même ici, il y a des zones d'ombres qu'il ne vaut mieux pas éclaircir. Monter signifie devenir un Elu, mais tout ceux qui le sont ont au moins du sacrifier quelque chose pour y parvenir. Il n'existe pas d'exception à la règle.»
Les règles, les ordres tu n'as que ces mots à la bouche Kaze, ils forgent votre univers. Ta colère, ta révolte sont devenues trop sages et dociles. Tu n'as plus assez de rage. La violence fait partie de toi Elu. Seulement guidé par le discours du pouvoir en place, la puissance de l'organisation. Tu lui portes une certaine affection tout en la rejetant. Sans plonger dans le relativisme absolu, tu peux accepter les pires atrocités, tant que les embûches sur ta route, ne bloquent pas ta lente et périlleuse ascension.
Tu dévoiles, masque soulevé pour marquer au fer la morsure de la vérité. Répondre sans détournement au final, aux questions timidement esquissées.
« Si tu aspires à vouloir gravir ces portes pour le bien des autres, serais-tu prête à tout sacrifier Ethel, pour mener un combat sans fin ? »
Sans reconnaissance, rien en contre-partie. Seulement une opposition à massacrer et une apparence qui doit rester lavée de toute salissure.
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| | | MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER ❝Ethel Primevère √ Age : 26 √ Messages : 434
| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Lun 30 Juil - 0:27 | |
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SI JE ME DÉTOURNE DE CE CHEMIN TOUT TRACÉ c'est pour que l'obscurité m'engloutisse, et que la lumière me soit plus douce.
Elle se tait. Réfléchit. Fait le point.
Elle, Ethel Primevère est arrivée à Antalis il y a cinq ans de cela et immédiatement placée porte de Déméter. Elle avait treize ans. Durant quatre ans, elle a donc été sous tutelle, mais a tout de même vécu seule. Une fois atteint l’âge légal, c’est-à-dire dix-sept ans, elle a commencé à travailler à l’usine et cette même année a quitté le lycée et décidé de ne pas faire d’étude supérieure. Le vingt-six janvier de l’an 2500, Ethel eut dix-huit et a donc atteint sa majorité. Presque en même temps, elle a réussi après seulement un an de travail acharné à atteindre la Porte d’Athéna.
Sa vie se résumait à ça. Bien piètre bilan n’est-ce pas ? Son but était de se rendre utile à Antalis et de prouver que la valeur n’attend pas le nombre d’années. C’était maintenant que sa vie commençait réellement et lorsqu’elle y pensait, la jeune femme avait l’impression de l’avoir gâchée, de tout faire de travers. Elle n’avait jamais juré que par le travail brut, celui qui vous fait suer, mais qui vous rend fier. C’était cette sensation qu’elle avait après une journée de travail à l’usine. Mais tout cela lui semblait si loin… Pourtant cela ne faisait que six mois. Et encore une fois, cette même question, qu’avait-elle fait pendant six mois ? Qu’avait-elle fait d’utile pour la cité ?
Un peu plus et elle fondait en larmes, car en constatant ça, c’était une partie de sa vie, non, toute sa vie qui partait quasiment en fumée. La plupart de ses choix lui semblaient à présent simples, évident sur le coup mais après réflexion, bien inutiles. Et puis elle se sent un peu égoïste. Parce qu’elle ne veut aider qu’à certaines conditions. Sans la puce. Et quelque part elle se trouve puérile. Mais tout ne s’effondre pas pour autant. Cette librairie n’est peut-être pas totalement une erreur. C’est tout de même sa fierté, la première chose vraiment concrète qu’elle a accomplie et même si ça ne rend pas vraiment service à la société, elle a au moins montré qu’elle pouvait se débrouiller. La jeune femme est totalement indépendante, a sa propre source de revenus. Cette librairie, c’est un tremplin comme un autre, pour elle c’est comme Phoenix, sauf qu’elle l’a mérité. Cet argent qu’elle va obtenir, à présent qu’elle sait qu’il faut plus que deux mains pour rendre service, cet argent elle peut s’en servir pour reprendre ses études.
Tout à coup, elle reconsidère le fait qu’elle est jeune sous un autre angle. Elle se rend compte qu’elle a la vie devant elle, que rien n’est irréparable. Elle n’a pas le droit de dire qu’elle n’a rien fait de sa vie, celle-ci n’a commencé qu’il y a six mois. Ethel se sent plus légère. D’avoir compris ça, d’avoir réalisé qu’elle était stupide, aveugle. Et puis elle regarde encore une fois en arrière. Et finalement, elle sourit. Parce que rien n’est perdu. Parce qu’elle est suffisamment débrouillarde pour atteindre son but tout en crachant sur la puce.
Elle est Ethel Primevère, elle a dix-huit ans. Elle veut se rendre utile à Antalis, atteindre ses hautes sphères en travaillant dur, sans la puce. Et jusqu’à présent, elle se débrouille plutôt bien. Retour à la case départ, bien qu’elle ne l’ait jamais réellement quitté.
Là tout de suite, elle se demande qui est-il. Qui est réellement Kaze Hazama et pourquoi sans même s’en rendre compte, il n’y a que lui pour lui faire réaliser ce genre de chose ? Et pour ça, il a le droit à des réponses. Parce que même si elle ne l’avouera jamais, quelque part elle lui ait reconnaissante. Reconnaissante parce que maintenant, elle a les idées plus claires.
« Si il y a un moment où je n’ai plus aucune chance. Si la puce est l’ultime recours, si c’est ce qui me permet de me rendre utile à Antalis. Kaze, si c’est ce qui me manque réellement, je signe. Et ce sera mon sacrifice. Parce que ça va à l’encontre de tout en ce que j’ai cru jusqu’à présent. »
Elle se sent mieux de le dire. Mais quelque part, l’avouer lui fait peur. Parce que l’envisager dessine un autre chemin, un plus court, plus direct. La tentation est toujours trop forte. Phoenix n’est plus qu’elle peut y arriver. Mais tout n’est pas tout noir tout blanc, un jour elle devra accepter qu’il faut faire des compromis pour atteindre ses objectifs. Elle espère juste que ce compromis ne sera pas Phoenix. Naïve.
« Néanmoins je campe sur mes positions, la puce si je peux l’éviter par tous les moyens je le ferai. Il est bien entendu proscrit que j’arrive à de telles extrémités. Et puis je n’en suis pas encore à ce stade, il me reste plein de chose à accomplir avant. D’abord je dois t’obliger à répondre à mes questions, ça pourrait être pas mal. Ensuite, reprendre mes études, faire prospérer la librairie. Rien qu’avec ça j’ai du pain sur la planche. »
Et avec tout ça, tu oublies de te soigner Ethel. Car même si tu es libérée d’un certains poids, tu traineras toujours derrière toi ce passé vécu sur Terre, ces images qui ne s’effaceront pas de sitôt de ton esprit. Continue donc d’ignorer tout cela, et tu t’en mordras les doigts. Un jour tes vieux démons te rattraperont.
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| | | MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER ❝Invité Invité
| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] Mar 31 Juil - 11:17 | |
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Ce qui bat fébrilement, se nomme renaissance.
Comme ils disent. Il est celui qui incarne l'absence de conflits, le silence rodant autour, l’œil méticuleux. Le point qui les dérange de sa présence. Ils le craignent, ne serait-ce qu'un instant quand le doute franchit la porte de leur esprit, les visages prennent des expressions crispées pour se défaire de tout effroi. Il ne désire pas inspirer ces sentiments, pourtant ils sont présents. Fermer les yeux semblait être la solution à cette entrave. Mais c'était comme ce cadeau du ciel mis trop tôt dans le berceau, subitement rejeté, hors du chemin.
Tu savais que cette enfant avait peur, qu'elle ne supportait pas cet aspect glacial, tu n'as rien fait pour arrêter sa descente, tu l'as juste regardée de haut, avec ce mépris considérable. Maintenant la main tendue est ignorée.
Que ce serait-il passé, si il avait plié, accepté dès le départ ? Il ne sait pas. Il ne veut pas le savoir, la devinette n'a rien de compliquée. Il aurait été comme tous ces autres. Du paraître, sans s'en vouloir. Rares auraient été les personnes qui l'auraient considéré autrement. Parce qu'ils suscitent un désir colossale, une envie effrayante. Lui. peu importe les hauteurs franchies, la gloire accumulée par les exploits, il ne sera jamais satisfait. Parce que le véritable manque, est plus fort qu'on ne le croit.
Il sait ce qui effraye, terrorise ces individus. La solitude qu'il côtoie, ce vide qu'il ne craint pas, mais désapprouvé quand ses pieds cognent devant le précipice. Vertigineuse sensation. Puis un recul, il repart et laisse parfois des malheureux se pencher trop avidement sur le bord. Chute. De peur d'avoir la tête gardée trop longtemps sous l'eau, d'étouffer, il est remonté comme un fou à la surface, attrapant l'air qui lui manquait nourrissant ses poumons quitte à empêcher n'importe qui de le restreindre. L'image est parfaite, pour d'écrire de tels actes.
Si il ne les avait pas rencontrés, jamais vus sur sa route, peut-être ne craindrait-il pas autant les représailles, cette potence brandit sur une grande place. Il est devenu comme ceux qui se fichent de se perdre et n'arrêtent pas pour un maigre résidu d'espoir, d'accumuler erreurs et réussites dans un même panier aux mailles qui s’étiolent. Refus catégorique de leur donner raison, émettre une résistance, stupidement. Il hait cette perspective qui s'infiltre perfidement dans son être protégé de toute attaque, celle qui proclame moqueuse, qu'il n'est que leur reflet, dans ce miroir brisé. Tôt ou tard, les actes accomplis feront pencher cette balance vacillante du bon ou du mauvais côté.
Il observe cette jeune femme. A son tour probablement ne supporte t-il plus ces nombreux mensonges. Cette toile blanche tirée, voile protecteur. Ses griffes hargneuses voudraient le déchiqueter férocement. Rompre la malédiction qui s'abat, ceux qui s'obstinent à l'admirer impuissant. Son visage s’accommode d'un rictus mauvais. Ralentir la déchéance, sauver ce qui ne peut pas l'être. C'est à la racine qu'il faut démarrer et non aux extrémités que le mal se développe. La tâche est encombrante, trop lourde. Il aurait dû arrêter ces semblables, avant. Est-il trop tard, désormais ? Certainement, car de leur haine à peine diluée, ils viendront tout lui reprendre.
Éclat de rire silencieux. Tu es prêt à recommencer, encore toujours, savourant cette douleur, parce que sinon, tu ne saurais rien faire d'autre, d'utile réellement.
Rien à rajouter. Quelque part, la trop grande rigidité du personnage s'est écartée, envolée pour retrouver sa plénitude. Il sourit, doucement avec mesure.
« Quelle maturité. J'aimerai beaucoup que certains enfants plus âgés que toi, te prennes en exemple. »
L'arrogance filtre, tout comme l'amusement dissipé. Il se dit qu'elle ne devrait jamais rencontrer ces énergumènes, pour éviter de se perdre à son tour. Leur souffrance ne sont pas les siennes, elles ne devront jamais être partagées. Trop immatures, trop inconstants qui percent les défenses et blessent sans raison. On grandit avec ça, garde des séquelles et la méfiance s'amenuise peu.
« Moi par contre, je ne suis pas revenu ici depuis trop longtemps... Tu me fais visiter ? »
Statue suffisamment figée, elle désire être humaine, se mouvoir gracieusement. Les enfants et adolescents, n'attendent plus que l'Elu se décide à gonfler ces nombreux ballons, il était trop perdu à ressasser les lendemains sombres pour se consacrer pleinement au présent. Sourire devant tant de négligence. Alors à son tour, même si il n'est pas autorisé à se joindre à leur comité, il veut profiter de l’événement.
«Tu réussiras peut-être à me tirer quelques questions... »
Un appât ? C'était chose futile de sa part. Pourtant des deux, il était sûrement celui qui réclamait le plus. Un échantillon de présence, d'attention, même si il n'avait jamais été affecté en marchant seul vers le sommet sans oser regarder autour de soi, notamment l'émeute des corps qui se tournent dans la direction opposée.
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| | | MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER ❝Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Laissons les rires des enfants embellir nos destins incolores [Kaze] | |
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