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Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END

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MessageSujet: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Dim 6 Mai - 19:39

L'éloignement provoque des troubles incommensurables dont il refoule l'arrivée précoce. Pour mieux savourer encore l'échange pénible qui s'est effectué il y a à peine quelques heures. L'ampleur des dégâts causés ne surgit pas tout de suite. Bombe à retardement pour que dans un souffle tout s'embrase et qu'il s'en échappe juste les cris est les pleurs désespérés des malheureux happés par la sinistre déflagration. Profonds regrets. Si il avait eu la puce en main, un pouvoir les mettant d'égal à égal, il n'aurait pas faibli, refusant les concessions, le compromis.

Le corps entame sa chute, se désagrège à chaque bruit de pas laissé derrière.

Décision implacable, ne pas perdre son temps. Ses idéaux proclament une sentence cruelle et douloureuse. Tout en tolérant des aspects incontournables auxquels il se fit aveuglement, les plus ignobles ne parviennent pas à soutirer de sa stature si droite, le moindre consentement. Une résolution calamiteuse qu'il exècre, se rabaisser à provoquer un tel anéantissement... Rire nerveux séquestré dans le fond de sa gorge. Faible, la douleur fulgurante et inopinée prolifère dans ses membres, bloquent ses articulations, accroissent la tension de ses muscles. Sentiment inversés, émotions contradictoires, qu'il voudrait voir disparaître. Un curieux pantin agacé en train d'arracher ses fils encombrants, tirant férocement sur les plus tenaces dans l'espoir de se libérer de la main manipulatrice qui l'assouvit. Action bloquée, action dérisoire.

« C'est grandiose,n'est ce pas ? »

Il s'arrête, la tête relevée alors qu'il ne faisait qu'admirer la couleur du sol sans se soucier de l'animation des alentours, des habitants qui l'entouraient, des sons, des exclamations bruyantes d'enfants courant joyeusement à proximité. Ses yeux se posent sur l'imposante statue dressée sur un socle où plusieurs passants s’arrêtent pour en commenter les dimensions ou des détails plus saisissants qui permettent de l'apprécier à sa juste valeur. La Statue du Sorcier. Il ne s'agit pas seulement de cette présence rassurante : l'ambiance chaude dans ce lieu renverse ses inquiétudes, cette humeur maussade qui s'encre inopinément dans son esprit. La vie est là, où il peut y accéder sans profiter de chaque instant. Le souffle agréable de l'air d'un été enivrant s’infiltre entre ses vêtements et la voix d'une jeune femme résonne dans son dos.

«  Vous aimez les histoires ? Les histoires d'Antalis qui sont toutes aussi époustouflantes les unes que les autres ? »

Un infime hochement de tête. Il se tient à l'écart à écouter l'un de ces récits concernant le personnage immense qui les surveille d'en haut, l'oeil protecteur et bienveillant. Il l'envie à sa façon, cet homme jamais connu, dont les citoyens de la cité narrent passionnés les exploits à chaque occasion qui se manifeste à partir de l'inoubliable légende y étant rattachée. Ce qu'il ne sera probablement pas, simple serviteur à l'inverse de ce héros. Cela le fait sourire de penser simplement, de se perdre dans des réflexions enfantines, rares et égarées derrière la silhouette de l'adulte trop rigide et sévère. Les histoires merveilleuses de ce monde diminuent à chaque rencontre. Il vit dans cette sphère mais n'adhère pas à ses traditions et coutumes incroyables et fascinantes parfois effrayantes ou troublantes en fonction de la manière dont les conteurs les plus talentueux s'illustrent pour véhiculer des émotions à l'égard de ceux qui y s'assoient pour les écouter. Des légendes vites effacées qu'il faut constamment les répéter à ses oreilles distraites. Poussé vers le haut, on renie le reste, l'invitation propice aux rêves et à l'imagination...

Tout cet émerveillement dévasté par l'esprit affamé de conquête et de victoire, rien n'a pas d'intérêt aux yeux d'un élu opportuniste...

Quelques applaudissements pour la conteuse d'un jour. Elle s'incline avant de replonger dans l'anonymat. Amusé devant ses gestes et sa prestance, elle lui rappelle curieusement un autre, trop bavard et ennuyant. Lui l'impassible élu qui préfère lorsqu'il ne touche pas les niveaux inférieurs se murer dans un silence dont on ne perce pas la bulle impénétrable. Silence de mort.

Individu qui possède tout sans saisir ce qu'est l'essentiel, rêve un beau jour de percer les secrets les mieux gardés de ce paradis artificiel..



Dernière édition par Kaze Hazama le Mar 19 Juin - 20:02, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Lun 7 Mai - 18:33

    J’ai comme envie de te faire sauter les plombs…

    Tous ces mois passés à l’espionner, jour après jour, heure après heure, minute après minute. Tout noter sur ses habitudes, son mode de vie. Ses tics de langages, ses défauts, ses qualités aussi. Et voilà qu’il s’était senti prêt à lui voler son corps et son quotidien. Le réduire en esclavage avait été long et difficile. Il n’avait même pas complètement réussi. Comment se sentait l’esprit de Liam ? Envahi, impuissant, frustré ? Peut-être. Il s’en fichait, au fond, de ce qu’il pouvait ressentir. Seul Erebus comptait.

    Place des Etoiles tombantes. La statue du Sorcier qui trônait fièrement au centre. Les enfants qui courraient partout, les familles heureuses, détendues. La cacophonie joyeuse d’une journée sans histoire. Et lui, Erebus, parmi eux, qui profitait à nouveau du soleil et de l’air frais. Qui pouvait à nouveau marcher, se mouvoir, parler, s’il en avait envie. Il arrivait à peine à y croire. Après tant d’années d’enfermement… Son corps allongé dans la porte de Nyx. Mais là, il revivait. Le soleil, le vent qui soufflait et jouait avec ses cheveux… Toutes ces sensations qu’il pensait ne plus ressentir. Il se sentait à nouveau normal, comme l’adolescent qu’il était auparavant. Avec toutefois un invité au fond de son âme, qui se démenait pour le faire partir. Mais il faiblissait, il faiblissait… La prochaine étape, son don. Le faire renaitre. Mais pas tout de suite. Il avait le temps, après tout. Il pouvait profiter un peu de la vie de son corps d’emprunt, bien qu’elle soit affreusement plate et sans intérêt. Et puis, il devait se méfier tout de même de l’AOCHS. Autant ne pas créer de remous.

    Et pendant un instant, un court instant, il se sentit presque heureux.

    Bien évidemment, la magie ne dura pas. Il n’était pas idiot ni naïf, il savait que ce charme serait rompu. De toute manière, tout était voué à la destruction. La réalité le rattrapa brusquement. Lui qui était dans sa bulle, il en fut tiré par deux enfants, qui poursuivaient des pigeons, ces stupides volatiles qui passaient leur temps à ne rien faire… Tels des parasites, ils se contentaient de picorer ce que les citoyens d’Antalis daigner leur laisser. Il avait toujours détesté ces oiseaux. Toujours est-il qu’un des enfants le bouscula, le ramenant à son environnement. Tout de suite, le bruit environnant le frappa de plein fouet. Si les bruits avaient été laissés au second plan pendant ses rêveries, là, il ne pouvait plus faire abstraction. Par-dessus le tumulte, il entendit une voix claire.

    « Vous aimez les histoires ? Les histoires d'Antalis qui sont toutes aussi époustouflantes les unes que les autres ? »

    Ah, la bonne blague. Comme si elle connaissait toute l’histoire, tous les sombres secrets que recelait cette ville. Toutes plus époustouflantes les unes que les autres… Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre. La noirceur qu’abrite cette nuit n’a d’égal que la bêtise des humains qui avait mené la Terre à sa perte. Elle ne connaissait que de gentilles histoires, celles qu’on raconte aux enfants pour les faire rêver. Et la mauvaise humeur va le rejoindre, l’enserrant de ses bras vigoureux pour ne plus le lâcher. La naïveté et l’ignorance des gens qui l’entouraient le répugnaient. Ils avaient bien réussi leur boulot : la populace n’avait pas le moindre souvenir des débuts de la cité. La haine pure coula dans ses artères, imbibant chacun de ses organes. Oh, comme il aurait voulu que son don fonctionne dans ce corps. Il leur aurait montré de quoi il était capable, mais surtout, il leur aurait montré le véritable visage de la cité.

    D’un pas rageur, il s’éloigna de cette inconnue, qui amusait les enfants en leur racontant uniquement de sombres mensonges. Qu’elle leur raconte la vérité, si elle veut leur rendre service. Au moins, ils ne se prendront plus à espérer. Au moins, ils n’auront aucune déception, puisqu’ils n’auront aucune lueur dans leur vie. L’ambition accélère la mort, c’est bien connu. Surtout à Antalis. Chemin faisant, il heurta un individu. Marmonnant quelques excuses, il tourna la tête vers l’homme.

    Un Elu. Il venait de bousculer un élu. Quid de sa résolution « je n’attirerai pas l’attention, sûrement pas celle d’un membre de l’AOCHS » ? Partie en fumée, comme sa bonne humeur. Allons, ce n’est parce qu’il l’avait bousculé qu’il allait deviner que c’était un oublié, n’est-ce pas ? Personne n’était au courant. Il n’empêche qu’il l’intriguait. Et qu’il avait envie de discuter avec cet individu. Pourquoi ? Il n’en savait rien. A moins que cette idée ne lui a été insufflée par Liam ? Ce dernier espérait-il réellement qu’il fasse une bourde et qu’on découvre qu’Erebus avait emprunté le corps du gérant ? Refoulant ses hypothèses, il adressa un sourire, très légèrement moqueur, à l’élu.

    « Eh bien, monsieur l’Elu, on s’informe sur les légendes de la ville ? Il est vrai qu’il est toujours mieux de connaitre ce que l’on protège. »

    Ironie qui coula de sa bouche avant même qu’il n’en eut conscience. Décidément, on ne se refaisait pas. Eh bien, tant pis. Pas de courtoisie, pas de manières agréables. Juste de l’ironie.
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Mar 8 Mai - 16:05

Espoirs et rêves sont des chimères après lesquelles ont court inlassablement...

Un regard en direction de son portable. Il attendait une réponse, impatient, même si futile aurait pu être son message, cette présence éloignée le rassurait, parfois. Qu'importe si il rejetait la main tendue, ils finissaient toujours par se rejoindre, se rapprocher lentement, sonder le cœur de l'autre juste avant qu'il ne fuit, s'en sépare méfiant et maladroit. Yeux fixés sur l'écran, ses traits se crispent et l'attente l'irrite, comme si il perdait son temps, comme si ses pensées se cristallisaient sur des événements antérieurs. Les minutes s'écoulent et rien ne se soumet à ses requêtes.

Au songe le plus entêtant, s'enfuit la nuit vers la clarté du jour qui empêche de poursuivre son déroulement...

Son appareil lui glisse des mains, manque rapidement de s'écraser sur le sol dans un bruit sourd. Cependant les réflexes soudain de l'homme permettent de le rattraper in extremis. Soupire de soulagement. Aussitôt devant l'interruption ses yeux cherchent l’élément perturbateur ayant rompu sa plénitude, le suspense brisé par ce contact inopiné. La cible une fois localisée, il verse sur son corps, une expression glaciale voire accusatrice qui s'accentue aux sons des excuses prononcées. Qui est-il ? Les regards se croisent puis se jaugent, méfiants, s'interrogent sur les identités sans rien déceler de concret, voile de mystère étendu sur le visage de l'homme aux cheveux blancs.

Tout pouvait se terminer sur ces notes, mais la mélodie s'accentue quand son interlocuteur entame une autre série de gammes et éveille l'agressivité muselée. Indéniablement la légère pique effleure l'orgueil étouffant de cet homme si bien positionné dans Antalis. Il n'apprécie guère l'assurance qui se dégage de cette énergumène, cette attitude qui l'incite à répliquer sur un ton allant crescendo puis saupoudré d'un mépris cinglant.

« Je n'ai pas cette nécessité de descendre dans les paliers inférieurs pour mieux connaître ce qui m'entoure. Je n'ai que faire de ces légendes urbaines, elles ne me touchent pas. C'est aussi votre cas, non ? »

Un renvoi de la balle sans délicatesse, sinon desservie par l'expression d'un froid mordant qui se déverse en cascade sur le faciès de l'élu. Un sourire retenu, mais une ironie acérée, dont les piques jaillissent de derrière le caractère faussement aimable des mots soigneusement choisis pour répliquer. Son regard en devient d'avantage insistant, dévisageant sans pudeur, l'étrange homme, dont l'élégance suinte par tous les pores de sa peau. La couleur intriguante de ses yeux, son apparence entière tire vers elle les curieux, sans dénoncer ou trahir les mouvements de son détenteur. Rouge comme le sang, rouge comme la mort rodant au-dessus de leur tête.

« Je suis entouré de personnes trop loquaces au niveau de cette dernière porte... mais on dirait qu'il faut que d'autres spécimens du même genre s'invitent plus bas. »

Balançant la courtoisie par dessus l'épaule, danse sur scène la suffisance d'un homme assuré de sa position et des richesses collectées dans son ascension. Au dernier mot qu'il veut posséder, d'une virgule jusqu'au point final de chaque réplique sarcastique contre un inconnu dont peu lui importe son statut, si ce n'est que le faire reculer d'un pas est une victoire à décrocher sans faillir.

«  A qui ai-je l'honneur, puisque je n'ai jamais eu l'occasion de vous croiser sur la porte de l'Hera ? »


Dernière édition par Kaze Hazama le Mar 5 Juin - 22:08, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Mer 9 Mai - 11:47

    Make out like it never happened and that we were nothing.

    Un rencontre fortuite entre deux hommes qui n’auraient jamais dû se croiser. D’un côté, l’Oublié. 67 ans et des poussières, dont le corps repose au niveau le plus. Plus bas que les simples citoyens. Il appartenait à la porte de ceux qui ne se relèveront jamais, qui n’escaladeront jamais l’échelle sociale d’Antalis. De l’autre, l’Elu. Jeune, un peu moins de la trentaine probablement, appartenant à l’AOCHS, prêt à tout pour défendre un idéal. Idéal qui se traduit par la protection de cet ordre social. De fière stature, orgueilleux de son importance. Jamais ils n’auraient dû se heurter sur cette place. Bel anachronisme, tout de même. Autour d’eux, la foule, bruyante et ignorant tout de ce duel entre deux générations différentes.

    Tournons, tournons, jusqu’à ce que mort s’ensuive.

    Comme enfermés dans une bulle les séparant du reste du monde, il focalise son attention sur l’homme qui se tenait face à lui. A en juger son attitude, son ironie avait éveillé son orgueil. Tant mieux. Ou tant pis, il ne savait plus. Tant qu’à faire, autant se laisser porter par les événements. Et cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion de s’amuser un peu. Autant en profiter aux dépends de l’Elu. Cet homme de haute stature, droit et fier. Un physique de leader. Ce qu’il était probablement. Son allure laissait présager l’habitude qu’il avait de se faire obéir, ou du moins respecter.

    Cet homme… Froid, orgueilleux, arrogant… Il était presque trop facile de le vexer. Tout ce dédain, l’Oublié savait bien qu’il lui était destiné. Mais il était tellement plus divertissant de mal interpréter ses paroles.

    « Eh bien, en voilà bien du mépris envers les niveaux les moins élevés. On pourrait presque croire que vous dénigrez cette partie d’Antalis. Quel intérêt d’être Elu, dans ce cas ? »

    La réalité vint perturber leur joute, un bref instant. Erebus fut forcé de faire un pas en arrière, laissant passer deux enfants qui courraient, jouant à un quelconque jeu. Les suivant du regard, il maudit leur jeunesse insouciante, leur naïveté, leur propension à s’émerveiller de tout et de rien. Mais ce n’était pas le propos, pour le moment. Il reprit sa position initiale : il était hors de question qu’il laisse croire à son interlocuteur qu’il l’intimidait. Il fallait bien quelqu’un pour lui montrer qu’il n’était pas supérieur aux autres et que, où qu’il aille, il verrait toujours quelqu’un prêt à le défier.

    « Détrompez-vous, les légendes urbaines m’intéressent nettement plus que vous ne le pensez. Les croyances en apprennent plus sur un individu que ses actions. »

    Encore plus quand on sait à quel point les légendes sont erronées. Il laissa paraitre un sourire sur ses lèvres. Non pas un sourire franc, amical ou chaleureux, mais un rictus un rien moqueur. Vraiment, il l’amusait. Qu’il passe des dizaines d’années sans discuter avec qui que ce soit, enfermé dans les fins fonds de la cité, alors que tout le monde vous oublie, et on en reparlera. Et dire qu’il était son aîné de 40 ans et que tout Elu qu’il soit, il lui devait le respect. Cet homme devait s’estimer heureux qu’il ne radote pas, tiens.

    « Oh vraiment ? Être disert serait une caractéristique des hautes sphères de la cité ? Voilà un signe de discrimination très pertinent. »

    Il se demanda un instant s’il ne devait pas faire attention. Eviter de trop titiller cet homme. Mine de rien, c’est un Elu, il ne faut pas l’oublier. Il a plus de pouvoirs qu’un simple gérant de Musée. Certes, il ne peut pas agir sur lui, Erebus, en tant qu’Oublié, ignorant son existence, mais il peut agir sur son corps d’emprunt. Et cela le contrarierait énormément s’il arrivait quelque chose à ce corps, choisi avec tant de soin. Mais l’ironie n’attendait pas. Cela faisait bien trop longtemps qu’il s’était bridé. Et la colère ressentie envers cette conteuse ne l’aidait pas vraiment à se retenir. Impulsif jusqu’au bout de ses paroles.

    « E… Liam Cehack, gérant du Musée. Mieux placé que quiconque pour déceler le mensonge dans les informations qui parcourent les rues. »

    Ah, l’idiot. Il avait failli donner son vrai nom. Erebus. Il se serait douté de quelque chose, indéniablement. Encore heureux qu’il se soit retenu à temps. Toutefois, il ne put s’empêcher de continuer : décidément, cet individu le divertissait trop, le faisant sortir de sa prudence.

    « Et vous, quel est votre nom ? Vous avez beau être connu, vous ne l’êtes pas au point que j’ai entendu parler de vous, ne vous en déplaise. »
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Mer 9 Mai - 20:51

« Hazama, Kaze. »

Il le gratifie finalement d'un sourire en prononçant son patronyme. Un comportement visiblement hautain mais tempéré pour qu'en devine pas la moquerie sous-entendu au premier abord. Elu pour vous servir mon bon monsieur, stratège de l'A.O.C.H.S, chassant la vermine en train de proliférer dans la partie obscure et mal fréquentée de cette formidable cité. Ainsi se résume son existence. Une protection qu'il proclame contre les intempéries d'un monde couvert d'une toile d'un blanc immaculé, pur et lumineux. Il veille à ce qu'on n'y touche pas telle une relique inestimable et scrupuleusement surveillée. Qu'aucune âme corrompue ne vienne la souiller de ses doigts impurs. Ce qui sommeille en dessous, doit rester secret aux yeux de tous, enfermé dans sa tombe à jamais. Nouveau sourire. Son expression un brin narquoise ne disparaît pas, à son tour amusé par le dialogue échangé. Cet homme toujours dressé devant lui n'a nullement fléchi mais esquivé. L'élu ne le tolère pas, redoublant d'ardeur pour sentir la force d'esprit et les convictions de cet adversaire insolite.

«  Peut-être que je n'emploie pas le bon terme, vous m'en voyez navré, car loin de moi cette idée puisque je suis aussi issu d'un milieu modeste. »

En beau menteur, en mesure de jongler habilement avec les mots et laisse entrevoir un masque délicat et trompeur. Il n'a pas honte à l'avouer, d'avoir trainé sur des marches bases pour oser s'élancer vers les cieux. Son dédain significatif, attitude paradoxale, il n'en éprouve aucunement le besoin de se justifier. Concentré, il n'avait pas souligné la légère déviance de son interlocuteur. Liam Cehack.. Involontairement le pli entre ses sourcils s'intensifia, le temps d'une mince réflexion. Un nom déjà échappé de la bouche d'un partenaire, sans se souvenir spontanément d'une conversation déjà déroulée en lien avec cet individu. Peut-être n'y avait-il pas prêté plus d'attention, peu intéressé durant cet échange. Néanmoins, il y a des remarques sur lesquelles l'esprit s'attarde en priorité, qui agrippent la curiosité de l'homme aux yeux froids. Il continue à se perdre dans le regard vermeille de ce Liam, suspendu à ses lèvres, comme si ces dernières déversaient paisiblement des brides d'information qu'il lui fallait saisir, écouter attentivement. Bonne ou mauvaise intuition ? En l'absence de toute marque d'appréhension, il plonge tête la première...

« Des mensonges qui circulent dans les rues d'Antalis ? Et de quel genre ? Ne seriez-vous pas en train de divaguer ? »

Il le sait pertinemment, sans démentir, sans mauvaise foi sinon couvrir les murmures d'un regard lourd de sens, renforcé par une indifférence non feinte. Pourtant il est de ceux dont le désir de percer à jour certains secrets, ravive la flamme pleine d’ambition et de fougue. Des marches à monter, sans se fatiguer, des portes à pousser, le cœur rempli d'espoir coulant ses désillusions devenues tenaces. La soif de découverte abandonnée par celle de la réussite et de la gloire depuis quelques années, maintenant assis sur ce siège spacieux à contempler ce peuple sans faillir. Les marches au sommet ne diffèrent pas de celles quelques étages en dessous. Triste sort, ayant accepté de renoncer à d'autres aspirations moins glorieuses, restant dès lors figé comme une statue en attendant son heure qui ne vient pas. Et cet homme rallume le feu étouffé sous les braises, il les remue et agite son esprit par inadvertance. Ce qu'il est susceptible de savoir, ce que lui ignore, qui insupporte tant, comment pouvait-il lui décrocher des révélations inédites ?

«   Vous avez aussi un rôle d'informateur en plus de conserver une mémoire morte ? »

Mais ces secrets scellés ne feront que briser une âme trop solidement retenue à ses convictions déployant ainsi une vérité à jamais bridée pour cacher les déchirures des coups assassins.
Il y a trop d’évènements gardés sous silence au sein de cet univers, trop tus et enfouis sous des ruines. Malgré les avertissements de la voix enfouie en lui, il n'écoute pas son appel insistant. Si cette personne possédait la clé à bien des questions ? Ou bien ne faisait-elle que le provoquer ?

«  Si vous avez quelque chose d'intéressant à raconter profitez-en, j'ai un peu de temps à vous accorder.. »

Car la réalité le rattrape, il n'oublie pas les objectifs plus oppressants à cause du devoir assigné. L'aiguille avançant dangereusement un seul faux pas et elle assénerait un coup fatidique. 


Dernière édition par Kaze Hazama le Mer 18 Juil - 19:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Mar 5 Juin - 17:47

    Kaze Hazama. Qui était-il réellement ? Plus leur échange avançait, plus il avait envie de détruire ses convictions, de lui montrer la noirceur du monde qui foulait, de le briser, tout simplement. C’était puéril, certes. Mais cet homme représentait tout ce qu’il détestait. Il représentait la loyauté indéfectible des habitants envers Antalis, il incarnait l’ordre établi, il encadrait les effets de Phoenix. Et si ce n’était lui qui faisait tout ça, il faisait partie de l’organisation qui s’en chargeait et cela suffisait à le rendre coupable aux yeux d’Erebus.

    Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.

    Bien que le calme et la réflexion soient de mise, il ne pouvait brider son impulsivité. Il s’était engagé trop loin, il ne pouvait plus faire marche arrière. Même s’il le voulait, il était persuadé que l’Elu ne le laisserait pas partir tant qu’il ne lui aurait pas révélé les secrets les mieux gardés de la cité. Sa curiosité avait été éveillée et il ne semblait pas être le genre d’homme à laisser filer sa proie. Enfin, entendez par proie, source d’informations plus ou moins dangereuses à ne pas mettre entre toutes les mains. Mais là n’était pas la question. Que pouvait-il dévoiler, sans risque pour lui ? Il avait mis suffisamment de temps à trouver Liam et à l’espionner, il n’allait pas tout gâcher aussi près du but.

    Il n’avait pas lâché l’Elu des yeux depuis le début de l’échange, disséquant toutes ses expressions, se délectant de son orgueil probablement froissé. Toutefois, l’accentuation d’un certain pli entre ses sourcils à l’entente de son nom le surprit quelque peu. L’AOCHS ne pouvait pas déjà être au courant qu’il avait pris possession du corps de Liam, n’est-ce pas ? C’était impossible. Il n’avait pas créé de remous, contrairement aux autres fois. Il fallait qu’il se tienne sur ses gardes. Mais… Il était aussi probable qu’il ait entendu le nom de Liam lors d’une conversation banale. Il gérait un musée renommé après tout. Peut-être s’angoissait-il pour rien.

    Un faible soupir s’échappa de ses lèvres. Depuis quand retenait-il sa respiration ? Il se fustigea mentalement, laissant une litanie incessante s’installer dans ses esprits. Ressaisis-toi, tu n’es pas n’importe qui, tu le feras sombrer, lui et cette cité de fous, tu détruiras ce monde de mensonges en mille et un éclats de cristal… Ses idées s’éclaircirent et (à quel moment s’étaient-elles embrouillées ? Il ne se souvenait plus) le calme l’envahit. Il savait de nouveau qu’il était le meilleur. Rien ne pourra jamais le détruire. Pas même cet avorton d’Elu qui croyait défendre le bien.

    « Informateur ? Voilà un bien grand mot pour un simple gérant de musée. Je me contente de recueillir les informations que l’on daigne me soumettre. Rien de plus, rien de moins. Je n’informe pas. Je n’informe pas tant qu’on ne m’interroge pas : je ne suis que l’humble gardien des arcanes d’Antalis. Les gens viennent et bavardent. Voilà bien une chose qui ne changera jamais. La populace parlera toujours, de choses qu’elle ne comprend pas, d’évènements qu’elle devrait respecter, au lieu de les souiller de ragots tous plus grotesques les uns que les autres. »

    Ces mots crachés avec un ressentiment croissant, pur venin qui coulait de sa haine pour cette vie, menaçaient d’ébranler le calme à peine retrouvé. Ne parviendrait-il donc pas à se contrôler ? A moins que Liam ne tente de prendre le pas sur lui… Non, il l’avait dompté, pour le moment. C’était donc l’Elu qui lui faisait un effet pareil. Première personne à avoir une répartie pareille, première personne qu’il avait tant envie d’anéantir… D’autant qu’il osait lui demandait s’il ne divaguait pas. Une vague de colère se leva en lui, brûlante, imprégnant ses muscles à chaque battement de cœur, coulant dans ses artères et stagnant dans ses veines. Pour qui se prenait-il ? Il ne savait rien et il osait remettre sa parole en doute. Sa mâchoire se crispa, manifestation physique de ce courroux qui l’habitait.

    Calme, on a dit. Imperturbable. Apaisé. Réfléchi. Pas une boule de nerf prête à exploser à chaque remarque mais un gérant de musée poli et aimable, prêt à répondre aux questions. Serviable. Une profonde inspiration. Détente de la musculature faciale. Un ton plus doux. Mais tout aussi tranchant et ironique, avec une compassion feinte.

    « Dans quel monde vivez-vous, Kaze ? J’espère sincèrement que vous êtes au moins au courant de la propension qu’ont les gens à mentir. Je m’en voudrais de vous tirer de votre bulle dorée, sinon. »

    Et le tout agrémenté d’un sourire goguenard. Sourire qui ne tarda pas à se figer et à se transformer en rictus dédaigneux. Vraiment, cet homme avait le don de le faire sortir de ses gonds. Encore heureux qu’il avait une maitrise quasi-parfait de lui… Sinon, son poing aurait depuis longtemps rencontré sa mâchoire. Pour qui le prenait-il ? Certes il avait abordé le sujet, mais avait-il vraiment cru qu’il livrerait ses secrets aussi facilement ? Il n’était pas une catin, dont on prenait ce que l’on voulait, au moment souhaité et qu’on oubliait une fois le désir assouvi. Ses mâchoires se crispèrent à nouveau, son regard s’assombrit. On ne l’oublierait pas. Pas une nouvelle fois.

    « Vous avez du temps à m’accorder ? Grand bien vous fasse. Mais qu’est-ce qui vous fait croire que je suis libre ? Et même si c’était le cas, pourquoi passerais-je ces instants en votre compagnie à vous divulguer, disons… les secrets de la ville, alors que je pourrais le mettre à profit autre part ? »

    Il le toisa d’un regard où se mêlait moquerie et colère. Plus question de le ménager. Il avait tenté de rester calme et de garder le contrôle, mais là… Non, sa fureur avait pris le pas sur ses bonnes résolutions. Il ne le niait pas, il était colérique. Il voulait que cet Elu sombre mais surtout. Il serait le premier pion sur son échiquier sanglant.

    « Car, en effet, je sais des choses intéressantes… C’est le moins qu’on puisse dire, d’ailleurs. Surtout pour vous. Autant que vous sachiez quel nid de vermine vous protégez. Quelles horreurs vous cautionnez. »

    Il se tut. Il aurait pu continuer longtemps, mais l’idée principale était passée. S’il voulait les informations, il allait falloir qu’il lui demande ce qu’il voulait savoir. Ou au moins, qu’il précise le sujet sur lequel il voulait l’entretenir. Foi d’Erebus, cet homme se souviendrait de lui comme de celui qui lui avait ouvert les yeux sur ce monde plein de dissimulation et de fausseté. Et ce serait sa première victoire sur Antalis.
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Mar 5 Juin - 22:06

Il ne savait rien, trompé dans son ennui, comprimé par son ignorance. Sa frustration grandissait, l'aveuglait à chaque pas effectué. Il se cognait, s'écorchait les mains en marchant dans ces ténèbres vicieuses. Et lui, ce Liam pouvait lui ouvrir les yeux, lui donner un nouveau souffle, pendant qu'il asphyxiait lentement dans son cocon increvable.

Kaze s'interroge, se demande en fin observateur, l'esprit lucide, si il n'y a pas un lien à établir entre cette relation fragile entretenue avec une certaine jeune femme capable de lui faire perdre son sang froid et les paroles injurieuses de ce gérant de musée. Une sorte de haine domptée filtre, un dégoût similaire, qui ne lui échappe pas. Ce sont des mots identiques, qu'il reconnaît avec aisance. Lill, le lui a fait tant de fois percevoir ce ressentiment infecte, qu'il n'en a pas oublié la saveur écœurante depuis leur première rencontre, à chaque écart qui se creuse dangereusement.

Les événements sont encore frais en sa mémoire. Eux, sont-ils semblables ? Le cœur pourri par leurs sentiments, leur âme bafouée les rendent-ils indissociables ?

Malade de tout, de cette mascarade perpétuée. Cette attaque frappe contre sa barrière de glace, entaille faiblement la paroi. Grognement étouffé et un regard courroucé qui dénonce l'aspect agressif mis en retrait. La rancune surgit, par mégarde, les souvenirs enterrés reviennent, tournoient et lui arrachent des plaintes sourdes. Parce qu'il ne peut s'empêcher dans son égarement de repenser à elle, à ses propres erreurs, aux siennes, aux fautes incalculables, à ce qu'il aurait pu posséder, ce qu'il a perdu en retour. Un échec ineffaçable au fond de sa mémoire, des plaies encore entrouvertes et il peine à les refermer, à soigner son âme bouffée par l'erreur commise. Trop d'orgueil, son cœur à présent mortifié, chaque parole devient impuisante, flottante contre lui. Peu importe son détracteur, il échouera à l'attaquer sur cette place occupée, sur cette cellule de rêves éventrés, n'étant qu'un mirage, un gigantesque mensonge. Parce qu'il s'efforcera à prouver l'inverse, la légitimité de sa position, l'étendue de ce pouvoir qu'il pensait posséder, mais il n'en attrape que des morcellements périssables.

Maintenant, il n'a que cette expression pourvue d'une sourire amer à décerner. Elle vient défigurer ses traits, tandis que ses mots s'alimentent du poison ayant autrefois brûlé sa chair et son âme  :

« Les informateurs sont souvent des énergumènes imprévisibles auxquelles on ne s'attend pas mon cher Cehack. Je serais prêt à parier que vous êtes de ceux là. »

Liam joue sur les mots, les manipulent élégamment. L'agacement en devient perceptible mais l’élu réprime férocement cet assaut d'émotions, ne cédant pas à la tension qui s’accroisse à nouveau pour fléchir devant un adversaire si redoutable. Confiance et maîtrise de soi, sont les maîtres mots pour remporter cette partie. Le stratège garde la tête froide, attend un faux pas, une erreur pour piéger son interlocuteur. Aucun doute, la nature prolixe de cet orateur causera sa perte.

Tu ne commettras pas la même étourderie qu'avec Lill, cette fois. Les risques sont minimes, le profit décelable. Rien chez cet inconnu ne peut te faire redouter le pire. Il n'y a aucun lien durable, de sentiment douteux melé qui t'empêcheraient de l'abattre, si tu le décidais tout de suite...

Quand vient son tour, le membre de l'AOCHS reste inflexible et son intonation demeure posée, sans trahir son impatience, son envie obsédante de percer à jour les pensées du conservateur aux yeux vermeilles. Un masque indiscernable sur le visage, il entame enfin les négociations :

«  J'aimerai monnayer vos informations, contre ce que vous voulez. Il y a des chances que je puisse accéder à la moindre de vos demandes, en tant qu'Elu je possède ce privilège. En échange, vous pouvez me parler de certaines choses qui demeurent dans l'ombre...ce qui vous empêche d'apprécier Antalis, par exemple ? Ce que vous trouvez de désagréable chez cette puce et ses créateurs ? Si vous êtes parvenus à lui sous-tirer des secrets à cette ville, des éléments cachés dont personne ne parle...vous voyez ce que je veux dire, monsieur Cehack ? »

Qu'Erebus protégé par son corps d'emprunt observe correctement, qu'il remarque que cet homme est définitivement prêt à tout, pour lui arracher ses secrets, pour en découvrir plus sur Antalis et Phoenix, récupérer une partie de cette liberté volée, jusqu'à passer un contrat avec le diable...
Le ton descend, en devient murmure imperceptible tandis qu'il se rapproche pour qu'aucune personne extérieure ne sache de quoi il résulte dans les propos réservés. Un mince sourire s'attardant sur les traits acérés d'Hypnos le stratège, accomplissant avec ardeur sa mission.

«  Si vous avez également eu vent, de ces personnes qui utilisent des méthodes illicites pour contrer Phoenix...et l'identité de certaines d'entre elles qui ne vous serait pas totalement inconnue... »

Tout était là, il voulait acquérir son lot nécessaire d'informations au sujet des dealers. Peut-être que Liam Cehack pourrait lui en apprendre d'avantage ? Sûrement était-il mêlé à ces sombres histoires et que le destin avait daigné le positionner sur sa route, afin qu'il puisse œuvrer pour le bien d'Antalis, la rayonnante ...


Dernière édition par Kaze Hazama le Mer 18 Juil - 19:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Jeu 7 Juin - 15:20

    Jusqu’où était-il prêt à aller pour découvrir la vérité sous les dehors éclatants de la cité ? Remuer les secrets enfouis était rarement une bonne chose, selon les autorités. Certaines choses devaient rester oubliées, reléguées au second plan. La population ne devait rien savoir : car enfin, serait-elle aussi facile à manipuler si elle savait ? Les débuts de Phoenix étaient terrifiants. Ses effets avaient été dévastateurs. De quoi décourager toute personne un minimum sensée. Et de quoi réduire à néant les efforts prodigués par les autorités.

    « Moi, un énergumène imprévisible ? Vous me blessez, mon cher, j’aurais espéré un peu plus de considération de votre part. »

    La colère s’exprimait sous la moquerie la plus élémentaire. Il agissait de manière totalement puérile, à dire ces mots d’un air goguenard, affichant une mine faussement offensée. Il se fichait clairement de lui et de sa position. Bien que l’Oublié sentait qu’il fasse attention. Que son adversaire ne lui pardonnerait pas la moindre erreur. Mais pouvait-on espérer de la tempérance de la part d’un homme qui ne s’était pas senti aussi vivant depuis… trop longtemps pour qu’il puisse s’en souvenir ? Les ténèbres desquelles il venait de se libérer contrastaient avec la lumière qu’il apercevait à présent. Il aurait aimé envoyé au diable toute prudence, mais il ne pouvait pas. Pour le moment, il avait beau avoir provoqué l’Elu plus que nécessaire, il n’avait laissé filtrer aucune information. Il pouvait toujours prétendre qu’il bluffait. Reprenant une mine sérieuse, abandonnant les faux semblants, il s’adressa à nouveau à son interlocuteur.

    « Je ne suis pas un informateur, contrairement à ce que vous semblez croire. Décidément, votre esprit semble se complaire dans des fables utopiques, hélas très éloignées de la réalité. Qu’est-ce qui vous fait croire que je dévoile les mystères de la ville à tout va ? Seuls ceux que je juge digne d’intérêt ont l’honneur de voir leurs idéaux brisés à temps, au lieu d’être brutalement désillusionnés par les aléas de la vie. »

    L’Elu n’avait pas besoin de savoir qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de mettre en pratique ses paroles, et qu’il serait le premier à qui il réservait ce traitement. Autant lui faire croire que plusieurs citoyens étaient déjà au courant. Ce n’en serait que plus amusant. Quoi de plus divertissant qu’un individu qui se croit piégé, encerclé par les ennemis, alors qu’il est libre ?

    Curiosity kills the cat.

    A défaut de le tuer, il espérait faire vaciller cette âme forte et loyale. Il y parviendrait. La soif de connaissance de Kaze semblait insatiable. Que son interlocuteur soit prêt ou non pour ces révélations, Erebus était déterminé à le satisfaire. Bien qu’il comptait s’amuser un peu auparavant. Il ne retrouverait pas de sitôt un adversaire de ce niveau.

    Un grondement étouffé prit naissance au fond de sa gorge. A quoi jouait cet individu ? Il le prenait réellement pur un informateur qu’il suffirait de payer pour obtenir ce qu’il voulait savoir. Et le silence dudit informateur sur ses questions. Mais ça ne marchait pas comme ça. Pas avec lui. Malgré tout, ces mots lui donnèrent matière à réflexion : jusqu’à quels extrémités serait-il capable de s’abaisser ? Un sourire vicieux étira ses lèvres. En soi, il n’avait d’exigences particulières. Mais puisque c’était si gentiment proposé, pourquoi s’en priver ?

    Les dossiers confidentiels sur les Oubliés pourraient être intéressants. Surtout ceux le concernant. Peut-être y trouverait-il une piste pour faire renaitre son pouvoir dans son corps d’emprunt. Ainsi qu’une manière d’écraser définitivement Liam. Mais ne risquait-il pas d’attirer les suspicions ? L’Elu était loin d’être idiot, il pouvait parfaitement faire le lien entre les zones d’ombre qu’il éclairerait et sa condition. Quoique… Le seul lien qu’il pourrait faire était que Liam était possédé. Il ne pouvait pas savoir par qui. S’il jouait le jeu suffisamment finement... S’il ne révélait que des informations générales… C’était faisable. Il fallait qu’il soit prudent. Et surtout qu’il s’assure que son cher pion n’aille pas pérorer sur tous les toits que le gérant du musée savait plus que quiconque sur la puce.

    « Quelle arrogance, Kaze. Vous ne pouvez me donner ce que je veux. Mais je suis d’humeur magnanime, aujourd’hui, vous avez de la chance. J’accepte de vous parler, à une condition. Rien de bien compliqué pour vous, j’en suis sûr. Une copie des dossiers confidentiels traitant des Oubliés. Tous. »

    Une pause. Le sourire s’élargit, devenant cruel. La méfiance était de mise, surtout face à un Elu. Fouillant ses poches, il sortit un stylo et une feuille de papier vierge pliée en quatre, légèrement froissée. Qu’est-ce que fichait Liam avec des choses pareilles dans ses poches ? Enfin, il n’allait pas se plaindre, cela venait de le sauver.

    « Toutefois, mon cher, je n’ai pas réellement confiance en vous, ne vous en déplaise. Après tout, vous pourriez parfaitement ne pas tenir votre part du marché. Et je ne tiens pas particulièrement à vous donner rendez-vous un autre jour, pour une longue conversation à cœur ouvert, les yeux dans les yeux, les dossiers entre mes mains, vous voyez. Comme preuve de votre… comment dire… ah, bonne volonté, certifiez-moi sur l’honneur que vous vous engagerez à me remettre ces copies. Avec votre signature, bien entendu. »

    Il le fixa d’un regard où perçait haine impitoyable et amusement barbare. Il lui fallait quelque chose pour tenir l’Elu en laisse, l’empêcher de lui nuire. Et lui faire écrire une déclaration signée était un moyen de pression parfaitement approprié.

    « Pas d’entourloupe. Sauf si vous voulez dire adieu aux renseignements que vous cherchez. En contrepartie de ce document signé, je m’engage à la brûler sous vos yeux au moment même où vous me remettrez ces dossiers. De même, je promets de ne pas utiliser ce document et à le conserver précieusement. A moins que vous n’agissiez de manière stupide et que vous me forciez à l’utiliser, bien sûr. Tout est entre vos mains, mon cher Kaze. »

    S’approchant légèrement, il lui tendit la feuille et le stylo. Allait-il franchir le cap et écrire les quelques mots et la signature qu’il réclamait ? Ou se sentirait-il acculé ?
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Ven 8 Juin - 21:32


«  Toute personne qui possède des informations que je n'ai pas demeure un informateur à mes yeux. Ceci règle le problème. »

La réplique porte comme un coup tranchant et sec. La tournure des événements commençait à pencher dangereusement en faveur de cet étrange et mystérieux personnage. Comment le repousser désormais ? Il n'y songea pas un instant. Accaparé par l'envie irrésistible de le faire tomber définitivement dans ses filets, pour que l'animal ne puisse plus en réchapper. Créature complexe et capricieuse. Si il parvenait à l’appâter à partir d'un leurre suspendu au dessus de son nez, l'affaire serait gagnée en un rien de temps. Mais la précipitation causerait l'échec, si il effectuait une stratégie perdante.

Il faut ressortir ses vieux masques d’antan, fascinant et séduisant ayant pris la poussière...

Au lieu de s'investir dans une relation plus agréable et courtoise, l'agacement du stratège entravait ses réflexions. Liam se moquait de lui, ne lui divulguerait aucune de ses informations inestimables. Une farce de mauvais goût alors. Pourquoi perdait-il encore son temps en sa compagnie, à insister lourdement pour qu'il réponde à sa requête ? Une patience qui s'effrite, il aurait dû le chasser sèchement, cette crapule de mauvaise augure, sûrement aliénée. Pourtant, malgré son irritation, Kaze savait qu'il détenait un savoir scellé et qu'en échange, il devrait faire preuve d’acharnement pour le posséder. Alors, il retardait l'heure de l'imminente séparation, avant de repartir insatisfait de ce duel...

Il ne put réprimer un sourire. Indéniablement sarcastique Il ne le niait pas mais prétendait sans disgrâce le contraire pour agacer ceux qu'il répugnait. Ses visages qu'il oubliait sans poser les yeux dessus, éphémère et futile, il les méprisait tant. Imbibé d'arrogance et d'une fierté débordante se rependant aux pieds de ces statues sans vie et corrompues par leur ambition trop grande. De son siège, il possédait tout. Une vie idyllique vers laquelle, les basses sphères aspiraient. Un simple claquement doigt et n'importe lequel des désirs de Liam pourrait être exaucé si il se décidait enfin à parler...

Lueur triomphante, elle brille au fond du regard froid, les oreilles bourdonnent et butent sur le mot tabou.

La stupeur se peignit sur son visage. Légèrement bousculé, il n'y croit pas vraiment. Sa proposition semblait honnête mais la réponse de cet homme le pris totalement au dépourvu. Les sourcils haussés, il resta interdit, sans trouver une repartie adéquate, tandis que son partenaire sortit papier et stylo avant de les tendre dans sa direction. Pour quelle raison ?

Tu as envie de rire et de leur cracher au visage. A ces êtres qui ont besoin de couvrir leur acte perfide, agissant dans l'ombre et salissant le tableau que tu tentes d'améliorer chaque jour, en vain.

Un soupire, il feint une mine consterné face à cette demande exigeante. Comme si il se sentait emprisonné, contraint de céder à une telle exigence pour atteindre ses objectifs.. Néanmoins... Il pouvait continuer à sourire, faire preuve d'autant de suffisance et s'imaginer contourner facilement les obstacles. Bonhomme Ridicule. Kaze ne lui pardonnerait un acte aussi insipide

«  Je crois que votre souhait ne pourra pas être totalement réalisé, monsieur Cehack... »

Tenant fermement le stylo entre ses doigts, sans crier garder, il se saisit à deux mains du papier offert par son possesseur. L'observant un court instant, il entreprit de le déchirer en quatre sous ses yeux puis de jeter négligemment autour d'eux, les morceaux restant dans un geste ample. Un sourire triomphant accroché aux lèvres de l'élu vient rejoindre sa réplique soutenue par un ton glacial et provocant :

« Vous voulez protéger vos arrières, j'imagine comme tout le monde. Après tout, c'est naturel d'agir de la sorte quand on a quelque chose d'important à préserver, n'est-ce pas ? Mais malheureusement...pour obtenir ces dossiers, il va falloir que vous satisfaisiez ma curiosité à ce sujet en déliant votre langue. Je n'ai jamais entendu parler de ça. Comment l'avait vous nommé... Oublié, il me semble. »

Sourire à pleine dent. Blizzard mordant qui dévaste tout. Hazama Kaze, déteste qu'on le sous-estime, que les règles soient dictées par une autre autorité, une main étrangère qui n'exerce aucun contrôle en tant normal sur lui. Quand on commettait cette erreur, de le mépriser ouvertement, il devenait impitoyable. L'orgueil encore frappé. En prime d'être particulièrement vexé par la méfiance de Liam.

Mais on n'essaye pas d'attraper le vent, au risque d'échouer lamentablement...

«  Et là je signerais ce que vous voudrez, peu m'importe la suite des événements. »


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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Sam 9 Juin - 22:04

    Un léger rire lui échappa. Quelle belle définition d’un informateur. L’arrogance de cet Elu semblait sans bornes. Au final, ils n’étaient pas si différents que ça, si on faisait abstraction de leurs convictions totalement opposées.

    « Ah bien sûr. Dans ce cas, je suppose qu’un cuisinier est également un informateur à vos yeux, étant donné qu’il possède des informations que vous n’avez pas. A moins que vous ne connaissiez le contenu de toutes les fabrications maison de la cité ? »

    Evidemment, il savait ce que son interlocuteur voulait dire. Mais jouer avec les mots était diablement agréable, surtout face à cet individu orgueilleux. Tous les moyens étaient bons pour lui faire sentir que malgré sa position d’Elu, il n’était rien. Et si pour cela, il devait le mener à signer un pacte, il le ferait. Peu importe à quel point il se mettrait en danger : il aurait alors le plaisir de tenir l’épée de Damoclès au-dessus de la tête de Kaze. Et…

    Oh des confettis !

    Non mais vraiment, déchirer la feuille était-il réellement nécessaire ? Il aurait pu se contenter de… de l’empocher ou de la garder en main, quelque chose dans ce genre. Pas la peine d’être aussi radical. Il aurait pu dire non, tout simplement, c’était une option envisageable aussi. Que tentait-il de prouver par-là ? Ce n’est pas parce qu’il était un Elu qu’il plierait devant lui. Une moue ennuyée vint flotter sur son visage. Autant montrer de l’ennui, à la place de la colère qui l’habitait actuellement. Il ne savait pas s’il lui restait d’autres feuilles. Probablement pas. Décidément, il faisait tout pour le contrarier.

    « Quel sens du spectacle, Kaze. Pour un peu, je vous tirerais mon chapeau si j’en avais un. A votre avis, qu’ont pensé les gens qui nous entourent de votre éclat ? Pas que cela importe énormément, n’est-ce pas ? Mais vraiment, il n’était pas utile de déchirer cette pauvre feuille, qui ne vous avait rien fait. Que de gaspillage... On voit que vous vivez dans l’opulence pour vous permettre de tels gestes. Pour un simple gérant de musée comme moi… On économise. J’espère que vous savez au moins ce que cela veut dire. »

    Un ton de voix ennuyé, froid. Un regard qui s’était assombri, suivant du regard les morceaux de feuilles emportées par le vent. Ce maudit Elu lui paierait cette feuille avec intérêts.

    « Et non content de gaspiller, vous polluez cette place, que vous prétendez chérir et préserver de toute souillure. Quel bel exemple vous êtes pour la cité, mon cher. »

    Qu’il n’aille pas croire que cette feuille importait réellement à ses yeux. Il était plein de ressources. Il regretterait bien assez tôt de s’être retrouvé dans son passage. En attendant, il lançait des piques, à tout va. Cela avait-il une quelconque utilité ? Peut-être pas. Peut-être même que ça le desservait. Mais… il fallait bien qu’il se divertisse un peu, tout de même. Aux dépens de l’Elu et un peu, aussi, à ses dépens. Tout à son agacement face au comportement de son interlocuteur, il ne fit que peu attention aux paroles qu’il prononça ensuite. Il se doutait bien qu’il n’apprécierait pas qu’on lui force la main ainsi, mais de là à…

    Que venait-il de dire ?

    La moue ennuyée laissa place à une expression stupéfaite. Première fois qu’il montrait réellement ses émotions, sans tenter d’exercer un quelconque contrôle dessus. L’Elu se fichait de lui, tout comme il s’était moqué de lui quelques minutes auparavant. C’était la seule explication possible. Ou bien alors, c’était une feinte. Histoire de vérifier si Erebus avait réellement les informations qu’il clamait posséder. C’était possible, aussi.

    Toutefois… il semblait sincère. Enfin, autant que peut l’être un membre de l’AOCHS bien sûr. Alors comme ça, il n’avait jamais entendu parler des Oubliés ? Vraiment ? Un léger écœurement l’envahit, la bouche d’Erebus se tordit en un pli amer : alors comme ça, même les Elus ne savaient qu’il existait. Tiens donc. Et après ça, on s’attendait à ce qu’il soit sage et gentil, qu’il obéisse comme un bon sujet soumis et docile. Comment pouvait-il aimer une cité qui lui avait retiré tout ce qu’il avait ? Il était égoïste, les considérations du type « je me suis sacrifié pour un bien supérieur, celui de la cité » ne l’atteignaient pas. Surtout quand ladite cité refusait de reconnaitre son rôle dans la création de la puce.

    Les paroles de Kaze lui donnèrent matière à réflexion. L’Oublié savait qu’il était surveillé, que des membres de l’AOCHS veillaient à ce qu’un massacre semblable à celui du Temple ne se reproduise pas. Alors pourquoi celui-là ne savait rien de lui ? Enfin, des siens, plutôt. Il avait toujours cru que tous les membres de cette organisation partageaient les mêmes informations, que tout le monde était logé à la même enseigne. Se pourrait-il que cela soit faux ? Que certains documents ne soient dévoilés qu’à de rares Elus ? Le silence s’étira entre les deux hommes. Plus il y pensait, plus ça paraissait logique. Un nouveau rire lui échappa, dédaigneux, cruel, chassant la stupeur et l’ennui. La chute de son piédestal n’en serait que plus rude : l’Oublié s’en délectait d’avance.

    « Vous ne savez rien des Oubliés ? Sérieusement ? Soit vous n’êtes pas suffisamment bien placé dans l‘AOCHS pour qu’on ait daigné vous en parler et je perds mon temps avec vous puisque vous ne pourrez pas me donner ce que je recherche, soit on vous cache des choses. Personnellement, vu votre… suffisance, je penche plus pour la deuxième hypothèse. Quoiqu’il en soit, il était temps que vous tombiez sur moi, mon cher. »

    La situation semblait dans une impasse : il refusait de signer sans information et Erebus refusait de parler sans une quelconque protection. D’autant plus qu’il sentait que l’orgueil de cet individu n’avait que très moyennement apprécié le manque de confiance de la part de l’Oublié. Pas de sa faute, en même. Des années passées à errer de corps en corps, à tenter de retrouver sa liberté apprendraient à n’importe qui la prudence. Devait-il faire un compromis ? Après tout, c’était lui qui avait abordé le sujet… Laisser filtrer quelques informations et l’obliger à signer pour lui dévoiler le reste pourrait être une solution envisageable.

    « Mais vous avez là, l’une des raisons pour laquelle je déteste la cité. N’était-ce pas une des choses que vous vouliez savoir ? L’origine de mon dégout pour la cité ? Eh bien, voyez : en dehors de quelques rares privilégiés dont vous ne faites apparemment pas partie, personne ne sait rien au sujet des Oubliés. Et qu’ont-ils fait pour mériter cela ? Rien, si ce n’est prouver que la puce n’est pas la solution miracle comme semblent le croire les autorités. J’ose espérer que vous connaissez les différentes phases de la puce ? »
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Quelle mauvaise foi Kaze, par tant d'ébranlement, de fureur qui brûlait en lui, il avait indéniablement permis à son interlocuteur de répliquer de telle sorte qu'il ose déverser sur lui une pluie abondante de sarcasmes. Qu'à cela ne tienne. Il s'en fichait, il se moquait de chaque mot envoyé comme une lance contre lui, dorénavant. Sachant dans l'absolu l'issue de ce combat mené avec minutie et pragmatisme. Il avait des informations à tirer mais finalement, même si celles de départ n'aboutiraient pas, l'un de ses autres desseins encore en élaboration allait connaître un progrès fulgurant pour permettre sa future ascension au sein de sa propre organisation...

Terriblement opportuniste, obsédé de posséder ce qu'il n'a pas encore en perforant de ses crocs enragés ses cibles. N'était-il pas assez corrompu par ce système ? Ses désillusions dansant sous ses yeux. De ce fait, il pouvait tout se permettre, sans exception. Saccager les espoirs ou les aspirations de ses adversaires. Les rendre vulnérables et les briser sans compassion. Même l'action la plus exécrable et mesquine lui est permise. Comme déchirer un vulgaire morceau de papier devant la face détestable de cette énergumène qu'il répugne par instinct. Il y avait des règles à respecter, des limites à ne pas franchir, et cette vision des choses, qu'il chérissait comme un présent inestimable, il comptait naturellement l'inculquer dans la boite crânienne de ce Liam.

«  Cessez donc vos jérémiades, vous m'ennuyez. »

Méfiance écrasée, mise en retrait toutefois prête à resurgir et s'imposer, entourer son corps d'un flot d'épines hérissées pour le protéger. Parce que même si il est voué à l'échec, il préféra garder la face et ne pas s'avouer vaincu...

Kaze observa les alentours, peu à peu les habitants regagnaient leur domicile. Quelques retardataires épiaient l'échange mais un regard agressif suffisait à leur faire passer l'envie de s'éterniser plus longtemps dans ce lieu. Ils avaient besoin d'être seuls, sans perturbateur. Rapidement, suite à sa révélation, une pointe de sérieux s'invitait dans la conversation. Des enjeux lourds en place, la partie prenait une autre tournure. Le rire de son adversaire signe d'une menace qui se prolifère comme un venin dangereux menaçant d’endommager l'organisme représentant la citée dans son ensemble...

Il a conscience de n'être qu'une pièce sans valeur sur cet immense échiquier, il s'y dévoue aveugle, tente de payer chaque jour le prix du sacrifice entamé pour atteindre le sommet.

Silence qui s'éternise, l'aspire dans les ténèbres. Un masque de lassitude inscrit sur ses traits, son sourire se meurt. Il ne peut que répondre sans conviction, son énergie s’amenuisant, gaspillée durant cette montée vers l'Hera. Un destin accepté, sans s'opposer fermement :

« Je ne me permettrais pas de revenir sur les décisions de mes partenaires surtout si contredire leur choix menace la stabilité de mon organisation et la protection d'Antalis. »

Il sait que c'est un mensonge, étouffé par la rancœur. Qu'il commence à apercevoir les ruines et anciens vestiges effondrés de la cité. Danger palpable qui parviendra à l'achever. Borné, il se convainc de son bon droit, d'avoir besoin de cette source de vérité tout en acceptant de n'être qu'un pion au service de la citée, œuvrant avec dévotion pour sa cause. Cette révélation le blesse, il en demeure stoïque, les mensonges forment une carapace, donnent l'impression qu'il est maître de ses pensées et de ses agissements, individu fort pourvu d'une droiture infaillible.

Voilà qu'il a peur de le voir naitre. Ce maudit sentiment de culpabilité à l' égard des dommages collatéraux commis par Phoenix...

« Dies... »

  « La première phase. Le contrôle de ses moyens, de la puce et du pouvoir reste total. L’individu ordonne lui-même son pouvoir, plus ou moins puissant selon sa propre force et ses propres capacités. Ses émotions, ses gestes, son libre-arbitre, tout lui appartient et il s’en sert à ses propres fins »

« Nocte... »

« La seconde phase. L’individu perd peu à peu le contrôle de lui-même, jusqu’à revenir à un état plus primaire. Il cède à ses pulsions, de tous types, ne peut plus rien contrôler. Ni le pouvoir, ni ses gestes. L’effet négatif se ressent également sur ses émotions puisqu’il ne laisse plus parler que ses mauvais côtés, ses défauts, exaltés par la puce. Nous devons surveiller ces individus et les arrêter si besoin est. »

Il prononce les premier stades, dans un mumure, l'esprit ailleurs, contrarié. Spontanément les notes du rapport lui revenaient en tête. Il y avait une mention supprimée, censurée, sans l'ombre d'un doute. Pour ces membres : Que cachaient ces dossiers interdits ? Que leur cachait-on à lui ou à eux, les élus de l'AOCHS ? Avait-il le droit de le savoir ? De s'interroger à ce sujet ? Cela pouvait-il se reveler dangereux pour l'AOCHS ? Pour Antalis ? Chacun son rôle bien défini, peut-il déroger à cette règle immanquable ?

« Je ne suis pas certain de tout comprendre. Oublié ? C'est un autre stade ?  Cela concerne t-il les détenteurs de la puce ?»

Qu'elles seraient ces caractéristiques ? Pire que Nocte, beaucoup plus destructeur ? Il craint le pire, il redoute les paroles proférées par la jeune femme à l'âme damnée en attente de chaos et la condamnation qui pèse sur les épaules de son frère. Mais par-dessus tout, il n'ose pas penser aux effets dévastateurs que la drogue promue par les dealeurs, poison incontrôlable peut provoquer en parallèle, sans qu'aucune autorité ne puisse l'arrêter...

Mauvaise est sa situation, il se met à courir après deux cibles... stratégie malhabile.

Un éclair de lucidité s'empare de son esprit et à ce moment, il sonde Liam, et ne retient pas de lui demander, suspicieux :

«  Vous savez certaines choses à propos de la puce. Si vous parvenez à mettre la main sur ces dossiers, rien ne m'assure qu'au contraire, vous n'utiliserez pas ces derniers pour provoquer un scandale auprès des citoyens. »

Etait-ce le genre de ce Liam ? Souhaitait-il se venger d'une quelconque manière ? Où rongeait-il simplement sa haine en secret heureux de pouvoir se dévoiler ? Etait-il allié aux personnages qu'il traquait sans relâche depuis l'arrivée à ce poste ? Ils ne leur connaissaient pas ces méthodes, jamais aucun d'eux n'iraient se jeter dans la gueule du loup ouvertement. Quelque chose lui échappait, et il s'apprêtait à basculer dans le vide...perdu pour la première fois depuis si longtemps..


Dernière édition par Kaze Hazama le Mer 18 Juil - 19:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Mar 19 Juin - 13:57

    « Je vous ennuie ? Vous m’en voyez ravi. »

    Cet individu croyait s’amuser à ses dépens. Et bien soit. Il allait lui prouver le contraire. Il était au courant de choses qui feraient frémir d’horreur l’Elu. Comme les locaux de la Porte de Nyx, par exemple. Ou encore, l’état dans lequel certains des oubliés avait été plongé. Non pas que cela l’atteigne, il se fichait prodigieusement des autres. Mais il les avait vu, ils les avaient côtoyés pendant de longues années. Et il avait pu sentir leur désarroi, leur désespoir. Il avait même entendu parler de Blaze. Après Inferno, avant Phoenix. Tant de vies brisées… Même si seule la sienne comptait. Toutefois, il garderait cela pour lui. L’Elu n’était pas encore suffisamment ébranlé dans sa foi pour qu’il puisse se permettre ces écarts.

    Un mot engendre un mot, une étincelle embrase la terre.

    Un léger rire lui échappa. Lui, provoquer un scandale ? Pour qui le prenait-il ? Ce n’est pas comme cela qu’il comptait se venger, merci bien. Une émeute ne lui rendra pas l’usage de son pouvoir. Et c’était bien la seule chose qui importait pour le moment.

    « Si j’avais voulu favoriser un esclandre, cela fait longtemps qu’Antalis se serait retrouvé à feu et à sang. Et je n’aurais nullement eu besoin de ces dossiers. De simples rumeurs distillées dans les différents quartiers auraient largement suffi à exciter la foule. Provoquer une insurrection serait alors un jeu d’enfant : un simple mot aurait embrasé la cité. Toutes les révolutions commencent comme ça. Pas besoin de preuves tangibles, jouer avec les peurs des citoyens suffit. Non, je veux ces dossiers par pure curiosité personnelle. »

    Un sourire étira ses lèvres. La mauvaise foi de l’Elu était divertissante. Malgré tout ce qui venait de se passer. Malgré sa colère. Malgré le fait qu’il se sent légèrement piégé. Parviendrait-il à mettre la main sur ce qu’il désirait ? Il allait falloir qu’il joue la partie avec beaucoup de finesse. Lui demander de signer la feuille avait probablement été maladroit de sa part. Au moins, ce coup d’éclat lui avait permis de cerner un peu mieux son interlocuteur. Leur prochaine rencontre se solderait par une victoire totale de l’Oublié.

    « Oh vraiment ? Vous adhérez sans réserve à l’organisation de l’AOCHS ? Mais que faites-vous encore là, à tenter de me soutirer des informations que vous ne possédez pas, si vous êtes persuadé que tout est au mieux ? »

    Ils devaient offrir un bien étrange spectacle. Seuls sur la place, le soleil couchant, s’affrontant sans merci pour dominer l’échange. Mais dominer l’échange serait-il synonyme de victoire ? Ou signe de défaite ? Ce n’était plus important. Erebus devait donner le coup de grâce. Accabler Kaze, tout en lui faisant miroiter le fait qu’il ne dévoilerait pas tout aujourd’hui. Et sûrement pas sans les dossiers. L’Elu lui avait proposé d’acheter des renseignements, qu’il lui aurait volontiers offerts. Il n’était plus temps de se désister. Erebus prouverait qu’un homme seul était capable de faire vaciller l’ordre établi : on se souviendrait de lui. Enfin.

    Observant avec attention son interlocuteur, il le laissa se remémorer des premiers stades de la puce. Les stades où tout se passe relativement bien. En soi, il ne connaissait pas réellement le fonctionnement de Phoenix. Son coup de bluff avait marché, l'Elu venait de lui dévoiler le nom des deux stades précédant son état. Lentement, l’incompréhension fit surface. Phoenix. Source d’ennuis et de haine.

    « Cela ne m’étonne pas que vous ne compreniez pas. Vous êtes trop jeune pour avoir eu vent de… l’avant-Phoenix. Et même si vous aviez été suffisamment âgé, tout cela s’est passé dans le plus grand secret… Même si quelques informations ont filtré, vous n’auriez jamais été au courant, mon cher. Comprenez bien que vous n’êtes qu’un pion sans importance à leurs yeux et que, ce que vous faites, d’autres pourront le faire aussi bien que vous. Si ce n’est mieux. »

    Mais là n’était pas le sujet, n’est-ce pas ? Qu’allait-il lui dévoiler ? Il n’y a des Oubliés que parce qu’il a existé des versions antérieures de la puce. Mais il ne fallait pas qu’il oublie son objectif : ébranler l’Elu, le faire douter de l’autorité en place. Il fronça les sourcils, cherchant dans ses souvenirs les plus profonds par où commencer. Malgré la présence de quelques piques, dispatchées dans son discours, l’heure était au sérieux et non à la moquerie.

    « Les Oubliés ont effectivement un rapport avec la puce. Mais pas avec Phoenix, celle que vous connaissez et que vous surveillez. Non, ils ont reçu une puce, qui n’existe plus. Inferno. Le tout premier prototype, testé sur d’honnêtes citoyens, il y a… 60 ans, environ. Peu importe, au fond. Bref, sous couvert d’améliorer la vie des cobayes, ils leur ont implanté Inferno. Cette puce ne procurait que des pouvoirs médiocres, faibles, inintéressants même. Enfin, c’est qu’ils croyaient, à l’époque, ces sombres idiots. Les effets secondaires furent… dévastateurs. »

    Comment expliquer à un homme qui vivait dans le luxe l’horreur de l’état d’Oublié ? Lui-même n’était pas réellement sûr de ce qu’il était devenu. Un fantôme capable de posséder des corps, peut-être. Mais, il devait expliquer ça, sans se trahir, bien sûr. Il s’était engagé trop loin pour faire marche arrière, il le sentait. Que se passerait-il si Kaze se décidait à parler de cette conversation d’autres membres de l’AOCHS, en particulier ceux chargés de le surveiller ? Tant pis, il fallait qu’il continue. Tout en passant sous silence l’existence de Blaze.

    « Les effets d’Inferno sur le corps des sujets d’expérimentation ont provoqué un coma éternel. »

    Un silence. Il fallait qu’il achève cette personne si arrogante et sûre d’elle. Il n’avait certes pas parlé de la capacité des Oubliés d’aller posséder des corps d’emprunt, mais il ne doutait pas que cet individu s’empresserait d’aller chercher d’autres renseignements dans les archives de l’organisation. Il découvrirait bien assez tôt cette particularité.

    « C’est à l’AOCHS que nous devons le massacre du Temple des Furies Ecarlates, mon cher. »

    Il fit une pause, ménageant ses effets. Cela faisait 50 ans que ce massacre avait eu lieu. Pourtant, les souvenirs restaient tout aussi vivaces dans sa mémoire. Les cris, les pleurs, l’odeur du sang mêlé à la poussière. La joie extatique qu’il avait ressenti en voyant ses capacités.

    « 43 morts. 10 minutes. Grâce à Inferno. »

    Ce serait tout pour aujourd’hui. Qu’il ne s’attende pas à ce qu’il lui dise plus de choses sur la puce. Il fixa l’Elu avec avidité, comme s’il s’attendait à voir transparaitre ses pensées sur son visage. La pensée de la loyauté qu’avait montrée l’Elu envers la cité le poussa toutefois à reprendre la parole, pour conclure ses propos. Bien qu’il ne pense presque pas le quart de ce qu’il avançait. Evidemment que les morts durant le massacre le méritaient.

    « Et ne me sortez les propos habituels sur le progrès et les sacrifices que cela engendre obligatoirement. Aucun d’entre eux n’a mérité cela, que ce soit les cobayes ou les victimes du massacre. Tout ce gâchis pour satisfaire les envies de grandeur d’humains dégénérés jusqu’aux os. Quoiqu’il en soit, Kaze, je pense que ce sera tout pour aujourd’hui. Ce serait beaucoup trop simple si je vous disais tout ce que je savais du premier coup. Et puis, je ne voudrais pas vous mettre dans une situation plus précaire que celle où vous êtes déjà. Je doute fortement que les membres de l’AOCHS apprécieront de voir que vous allez chercher des renseignements que vous n’êtes pas sensé connaitre auprès d’inconnus. Alors, faites attention à ce que vous direz, à l’avenir, mon cher Kaze. »
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MessageSujet: Re: Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END Aux secrets les mieux gardés, subsiste un verrou incassable. [Erebus] { END 300126374f74efad852d0Mar 19 Juin - 19:55

«  Je ne reviendrais pas sur ma décision, j'ai eu ce que je voulais....alors au final, être un pion parmi tant d'autres, cela ne me dérange pas. C'est une place possédée par quelques rares privilégiés de ce nouveau monde après tout... »

Finalement, qu'importe la manière, qu'il se brise, n'affiche plus aucun éclat, il obtient tout ce qu'il désire, réussit à faire éclore la vérité, et s'en abreuve jusqu'à l'ivresse. Statut ravissant pour les crédules, alors que l'image ment honteusement, elle vole en éclat devant les mots prononcés, dévoile leur véritable nature, l'autre face, le visage défiguré, si hideux sous le prestige et la gloire.

« Et je possède plus d'opportunités de me déplacer que vous qui n'avez pas cette chance.»

L'habitude, les répliques usuelles. Malgré la difficulté à garder une contenance, il décerne un sourire perfide, dépourvu d'humanité, avant de le balayer sous son masque inexpressif. Lui ne montera jamais tout en haut, restera sur sa pauvre porte. De ceux qui n'ont plus rien à quoi s'accrocher, des rêves décomposés. Il le sent, il sait, comme une évidence. Alors, il rit intérieurement, se moque, mais s'écrase contre un mur d’indifférence. La douleur parcoure son corps, elle l'élance, supplice insupportable. Mais le menton dédaigneux reste braqué dans sa direction, et les mots tombent, tranchants, essayent d'agripper un soupçon de fierté, de détruire un peu de cet homme, en vain.

«  Quoi qu'il en soit, vous ne vous en tirerez pas à si bon compte Liam... »

Il y a ces répliques absurdes présentes, bonnes à le déstabiliser. Il esquive, se débat et tout son univers parfaitement agencé commence à écarter les colonnes de l'édification, le tympan savamment décoré s'écroule à ses pieds. L'ordre se dissout, la raison digresse et il s'attarde au milieu en regardant le spectacle, prisonnier. Gerbes enflammées qui avalent son âme, consument l'espoir qu'il portait contre lui, ruine, massacre ses dernières illusions encore tenaces.

Ceux qu'il admirait, qu'il voulait rejoindre, ne sont rien d'autre que des monstres, les responsables de la décadence d'innocents...

Il ne pouvait pas le dire, ni l'avouer fermement, aveugle et enragé. Les mots se perdaient, ne trouvaient plus le chemin de la sortie. Des sacrifices, n'est ce pas ? Sacrifier quelques personnes pour voir les autres avancer ? Ce n'est pas ce qu'il voulait, ce n'était pas ce qu'il avait entrevu. Mais la vérité est cruelle, la réalité assassine. Et les coups, le poids de ces révélations le transperce. Âme sanguinolente qui rampe et seule l'âme éclaboussée, l'expression amère sur ce visage froid donne encore un peu de vie à ce pauvre cadavre debout sur cette place désertée :

«  Mais pour le moment... »

Si il n'a aucun lien avec eux, qu'il n'appartient par à leur groupuscule, s'obstiner en le poursuivant mettra en périple sa mission. Un peu de recul pour observer et les protéger, eux. Si il tombe, dans sa chute, il entraînera le reste de l'organisation. Par conséquent, malgré la nécessité d'assurer sa sécurité en premier lieu, il ne peut se permettre de provoquer leur perte à tous. Quelqu'un d'autre s'occupera de Liam à sa place, lui concentré sur ses propres cibles, une menace supplémentaire...

« Je vais fermer les yeux et faire comme si cette rencontre ne s'était jamais passée. Il n'y a jamais eu un mot échangé entre nous, et je ne vous connais pas, j'ignore donc totalement qui vous êtes... »

Aucune protestation, cela vaudrait mieux pour le sauvegarder, sinon l'élu tranchera, d'une décision implacable pour l’annihiler. Lui demander indirectement de se tenir tranquille, d'étouffer les soupçons, qu'il se fasse définitivement oublier pour quelques heures ? Mois ? Le ton paraissait ne dissimulait rien, déclarant dans un ultime avertissement  :

« Faites preuve de discrétion, si vos paroles atteignaient les hautes sphères, je doute qu'il y ait de nouveaux matins pour votre personne. »

Pure et futile vanité. Il y a surement l'honneur de son rang entaché par les fautes du passé à laver, des explications à obtenir de ses meneurs, récupérer un soupçon de dignité pour garder la tête non fléchie et peut être un jour comprendre les intentions du nouveau danger qui se profile dans l'obscurité, dans les passages interdits et mystérieux d'Antalis...
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