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M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh]

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Comme un prince entouré de sa foule de sujets. Roi sur son trône, le derrière du monarque confortablement enfoncé dans son siège spacieux. Puis sous l'allure dédaigneuse de l'Elu, des rires crispés s'émeuvent des déboires d'inconnus. Façade menteuse, pâle indifférence. Il n'a qu'une envie, voir les visages s'écorcher, l'horreur inscrite se rependre dans une eau trouble et poisseuse, qui lave trop de crasse accumulée. Rire qui déraille. Égratigné par ce contact, le liquide vermeille s'extrait hors des plaies. Chaque rencontre n'en demeure plus que sanglante. L'heure défile à l'inverse des corps immobiles, le temps marque une séquelle supplémentaire chez ceux qui ignorent son jugement...

Le verre tournoie dans sa main. Coupe perverse, il fixe le poison retenu à l'intérieur. Il craint le pouvoir machiavélique qu'il exerce sur sa volonté tremblante d'y résister et sur ses sens altérés à chaque gorgée où la raison n'a plus d'appui pour retenir la dépravation allant crescendo. Enfermé dans sa bulle, des voix se soulèvent. Au fond, seul, parce qu'on est pas foutu de lire entre les lignes, d'entrevoir chaque signe établi devant soi. Trop sourd et aveugle. Arrêt soudain, tout dérape.

Perte d'équilibre, l'esprit instable tourbillonne déjà trop vite, la tête devient pesante. Pourtant il n'a pas entamé assez de son breuvage, de cette bouteille au nectar écœurant. Petites doses accumulées lentement, avec méfiance. Pathétique, vraiment. Là-dessus, il est mauvais. Les conversations lointaines se répercutent contre le tombeau glacé. Le cadenas cède, l'alcool n'a pas rouillé le mécanisme, il a suffit d'un coup sec pour desserrer ce nœud qui entravait ses pensées. Plus brutal qu'il ne pourra jamais l'imaginer. Une goutte virulente dans le flot paisible de son âme, les remous insalubres entament leur vif écho. Plainte déchirante qui s'élève.

Il lance des regards dans les alentours, papillonne des yeux, paupières lourdes et tombantes. Puis comme un gamin il tangue sur sa chaise, cherche un appui plus commode. Étrange. Personne ne remarque le changement. Ils ne ressentent rien, ne peuvent lire sur les traits taciturnes, dans l'allure rigide et trop sérieuse. Une habitude qui s'encre dans les mémoires, on attend qu'il daigne s'adresser à ses hôtes. S'impose de son plein grès et on l'écoute, attentif. Spectateurs passifs. Frustration agitée. Son envie en devient plus malsaine, oppressante. Se lever, quitter la table et les convives, ne plus les regarder et supporter leurs voix crissantes. Toutes ces frivolités. Les gloussements se joignent au tambour agaçant qui martèle son esprit, c'est de trop. Assez. L'assemblée se tait, les regards dirigés vers la silhouette d'un homme à présent campé sur ses deux jambes, regard dans le vague face aux expressions étonnées et silencieuses. Une excuse, un prétexte et l'envol s'effectue, on avise, les discussions redémarrent, sans lui.

Ce n'est pas possible, du tout, cela n'aurait jamais du arriver...

La démarche maladroite, véritable contraste comparé au maintien sobre. Mais tout éclate dans les ténèbres rassurantes à l'abri des lumières accusatrices, apparaît l'attitude pudique de l'animal voulant lécher des plaies sans qu'on ne le sache. Il s'efface, disparaît comme ils le feraient tous. Ces adultes qui désirent oublier. Ces pauvres ivrognes qui veulent du réconfort en buvant. Malheureusement c'est l'effet inverse qui se produit. Sa chance, l'a quitté dès qu'il a foulé le seuil de cet endroit. Il savait vers quels écueils, il se dirigeait pourtant son obstination défiait tout entendement. Orgueilleux jusqu'au bout, même en succombant à l'ivresse. Néanmoins, le lieu se vide des amis, des masses présentes et le vague à l'âme néfaste se saisit de lui quand les pièces désertes ne s’accommodent que de son passage furtif.

Une voix résonne dans son dos. Un volte-face et ses yeux dépourvus de l'éclat habituel se posent sur l'employé présent. Une table ? Un fauteuil ? Une place ? Si il attend quelqu'un ?Sûrement oui. Il ne sait pas. Il n'attend plus depuis très longtemps. Ailleurs. Égaré en quête d'un chemin à arpenter. Le serveur n'insiste pas, le laisse s'installer et prend la commande du client désorienté. Un nouveau verre, substance mortelle pour lui tenir compagnie.

Pour se protéger, il aurait mieux fallu rester en haut, dans ses tours protectrices, qu'ils ne peuvent atteindre de leurs assauts misérables.

Ca réchauffe sa gorge, procure un plaisir malsain, une sensation qu'il avait ignoré à plusieurs reprises, comme les remarques désobligeantes. Quelle idiotie. Léger, l'esprit flottant, le corps le rejoint. Alors encore toujours un peu plus pour voir jusqu'où il peut tenir, jusqu'où il pourra supporter les répercussions de cette ivresse. C'est comme avoir un don, c'est comme Phoenix, quand on n’imagine pas qu'on peut se briser, plier devant l'abus. Mais son esprit refuse d'être emparé par la brume, l'oubli. Il revoit ces événements passés, clairs et limpides. Une violence à laquelle il tente de s'arracher. Mais trop lâche pour tout envoyer en l'air, à commencer par sa propre personne si égoiste. Vigoureux les souvenirs défilent dans une danse macabre. Encore un verre, tout passera. Parce que tout part avec les années. Même après cinq, si glorieuses, si prestigieuses. Vanité, cet état s’aggrave, rien ne s'efface, l'éloignement reste le même, les fautes ne sont pas retenues.

Oh...faites donc taire ces voix, maintenant...

Arrêt. Limite atteinte et un contact froid avec la table. La tête couchée dessus, corps et bras affaissés, la main de l'ivrogne novice toujours crispée sur le verre. Un rictus qui déforme les traits avant de s'effacer. Les paupières se ferment, dans le silence nocturne, chasse la lumière des lampes créant un trou noir qui s'empare de l'esprit de l'homme déchu.

"Et je lève mon verre à nos cœurs en faillite, nos illusions détruites, à ma fuite en avant..."
Titre et citation de fin, par C Aznavour.


Dernière édition par Kaze Hazama le Mer 6 Fév - 8:24, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Mer 1 Aoû - 14:06




Du gris acier au rouge écarlate, le changement est radical, alors qu’elle se fond parfaitement dans le décor. Elle se heurte à l’ambiance festive, plisse les yeux, dépréciant cette lumière pourtant tamisée qui chiffonne ses pupilles. Et même si elle n’en a plus le temps, avant de faire face à ses semblables, elle fait un détour, passe par ce miroir qu’elle déteste. Juste un peu de givre sur ses lèvres, de l’ambre dans son cou et elle libère en cascade le pourpre qui la caractérise. Entre elle et son reflet, c’est toujours la même histoire. Insatisfaction mutuelle scellée par l’inexpression de ses traits. Le regard se vide une seconde avant de retrouver sa flamme habituelle, volée au fin fond de son être en une seule respiration, profonde. Et la confiance déborde, se cabre, puisque quasiment assurée de satisfaire au moins la vue des autres. Maigre contentement.

Quelle idée de passer par le bar du restaurant. S’y frayer un chemin est un vrai casse-tête. Certains la reconnaisse et la laisse passer, tandis que d’autres, n’hésitent pas à engager le contact. Mais pas ce soir. L’humeur n’y est pas, puisqu’elle aurait préféré ne pas être présente. Alors le sourire simple et courtois s’excuse avant de s’échapper un peu plus loin. On l’attend pour une autre représentation, destinée aux « siens »… Et enfin, quelqu’un a l’intelligence de la guider jusqu’à eux, dans ces espaces intimistes réservés à ceux qui en mettent le prix et attendent de la discrétion. Comme si dans ces alcôves de velours, obscures à souhait, se jouaient une autre histoire. Des rires, des chuchotis, des verres qui trinquent, mais rien qui ne lui soit familier. Ils ne sont déjà plus là.
    On dirait que je les ai manqués de peu…

Frustrante irritation pour des efforts vains. Seul un soupire à peine audible en est la marque. L’Élue hésite un instant avant que l’évidence ne la frappe. Aucune perte de temps n’est envisageable, autant profiter du lieu.
    Je voudrais une table, si c’est encore possible à cette heure. Et un peu plus au calme.

Le serveur acquiesce et entonne le commun « Par-ici, je vous prie ». Docile, elle le suit bien que ses prunelles brunes se perdent plus loin, à la recherche de détails à capturer. Les solitaires, les vieux couples routiniers, les amants… Tout ce beau monde innocent lui semble fade et ennuyant, du moins jusqu’à ce qu’elle arrive à l’arrière du restaurant et capte une silhouette connue, qui s’échoue étrangement sur une table. Et ses pas changent de route, la porte jusqu’à lui. Elle l’observe un instant, silencieuse. L’Élu surprend et inquiète.
    C’est un ami ? Laissez-moi vous aider alors…

Et elle stoppe l’élan de cette main inconvenante qu’elle saisit peut-être un trop fort, un tantinet féroce. Breathe in my perfume and may this tingle slipping into your flesh become your own will.
    Ça ira. Et si vous apportiez plutôt une autre bouteille de ce cru et de quoi grignoter. Un échantillon de vos meilleures pâtisseries serait parfait.
    B… Bien, Madame. Les desserts d’abord.
    Vous avez tout compris. Ho ! Et veillez à ce que personne ne traîne dans le coin. Vous pouvez faire ça ?

Le sourire imposé impressionne. Le contact se rompt et l’emprise s’estompe en même temps que l’influence de son don. L’employé s’éclipse rapidement après avoir hocher la tête par l’affirmative. Et elle reporte son attention sur son collègue affalé, inélégant.
    Kaze… Qu’est-ce que tu fabriques ?

Aucun mouvement, la froideur de ses yeux ne réapparaît toujours pas. Alors Scorpius s’installe à côté, s’accoude à la table, le menton posé sur une main et les yeux rivés sur lui. Et elle hésite. Joueuse, la tentation de taquiner son collègue qu’elle n’a jamais vu ainsi est grande. Mais elle se retient, par crainte d’être à son tour perçue comme impudente.
    Qui aurait cru qu’Hypnos pouvait se retrouver dans cet état ? Les journalistes s’en donneraient à cœur joie si ils pouvaient te voir… Tu as bu combien de verres ? … Ce vin est-il si bon que ça ?

Le ton est sévère, sans nuance, presque rude, tout comme le regard qu’elle lui porte. Un murmure en guise de réponse, plus apparenté à un grognement selon elle. Mais au moins, elle obtient la confirmation qu’il n’est pas plongé dans l’inconscience. Un léger rire moqueur se mêle à son soupire et atténue l’intransigeance… Avant qu’elle ne s’empare du verre qu’il tient encore fermement.

Le nectar pernicieux glisse entre ses lèvres comme pour mieux laisser entre le démon. Et elle comprend. Savoureux et addictif, c’est ainsi que le charme se met toujours en place.
    Je suis sûre que tu as senti le moment où tu as franchi la limite. Au lieu de faire ça en privé, pourquoi es-tu resté ici ?

Sa voix s’est adoucie. La joue en appui sur ce verre dressé, le regard de biais toujours fixé sur son compère, stoïque.
    Si toi, tu plies, alors moi…

Le murmure meurt de lui-même, préférant déchirer cette obscure pensée. Et le serveur revient avec son plateau chargé des désirs de Leigh. Obéissant, il s’efface immédiatement son devoir accompli. Seul son verre se teinte. Et d’un coup de fourchette habile, elle chipe la fraise sur le gâteau, alors que son autre main s’approche des cheveux de Kaze pour y plonger.
    Tu sais pourtant que si tu as besoin, je t’écouterai toujours de la même façon. Alors… Kaze… Réveille-toi.

Le geste chaleureux se déplace et seul son doigt parcourt sa joue. Et volontairement, elle manipule son propre courant électrique pour le laisser doucement courir à travers sa main et enfin réveiller l’Élu.
Don’t lose it all in the blur of the stars. If it's hard to dance with a devil on your back, so shake him off.


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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Jeu 2 Aoû - 9:56

Contact inopiné qui le tire doucement de sa léthargie. Les oreilles de l'Elu ont entendu chacune des paroles de cette femme. Mais aucune réaction. Un Kaze Hazama sobre aurait affirmé qu'une telle erreur ne se produirait jamais. Un Kaze Hazama un peu moins débauché et plus arrogant aurait ajouté qu'il se fichait bien du regard d'autrui à son encontre. Sec et féroce même avec ses alliés. Mais le Kaze Hazama actuel, préfère subir et attendre que tout s'arrange jusqu'au lendemain, où il se relèvera et continuera comme si aujourd'hui n'avait été que provisoire et inexistant. Sans la plus maigre hésitation, il attrape la main de sa partenaire avant qu'elle ne disparaisse. Il resserre son emprise pour qu'elle ne puisse pas s'échapper, la retient pour apprécier ce contact. Humain. Comme un baume, apposé contre sa joue, un sourire nerveux s'esquisse.

« Ta main est si chaude... »

En public. Bien sûr, pourquoi ne pas faire profiter à tous de ce spectacle ? De sa déchéance ? De la vérité avant tout. De l'ombre qui avale l'Elu, de cette perte qui broie ? Que dessous le masque, il y a des nerfs à fleur de peau, tendus et une implosion retentissante. Pointé du doigt. Risible.

« Hypnos a t-il encore le droit à tant de considération ? Sa plus grande folie passe par son ambition. C'est maladif. Pourtant...il voudrait aussi Phoenix mais ne l'a pas. Sa lâcheté l'en empêche, il est si prétentieux... Parce qu'il croit que rien ne peut le toucher, rien. Meme pas les sentiments qu'on peut lui porter. Alors, il s'est bien amusé... »

Un soupire, la voix prend des accents légers, frivoles, un peu euphoriques, nullement affecté. Voix pâteuse qui poursuit sa complainte, une confession insolite...

« Il n'est pas si différent, du passé, de ce qu'il a abandonné... Il a aussi pris soin de se divertir avec les personnes qu'on lui mettait dans les mains. Il y avait... »

Le joyeux petit monde d'Hazama Kaze est devenu un immense foutoir. Chaos aux fils entremêlés, tirant sur les liens cassables à chaque mouvement désordonné. Le pantin gigote au bout du fil, ballottant au gré des envies et lubies des marionnettistes habiles de ce monde aux allures idylliques. Scorpius qui a été proche, perce la carapace de l'allié qui ne montre rien en apparence, aucune émotion jusqu'à ce que l'état d’ébriété fasse son office, perturbe l'humeur de ce dernier.

« ….Cette petite fille à l'époque...cette gamine qui a bêtement pensé qu'il n'irait pas jusqu'à lui voler tout...il lui a tout pris, arracher sans exception. Il s'est bien moqué d'elle, de ce qu'elle était au final. C'était tellement facile, de sa part... »

Ils y croient tous dans les basses sphères. Qu'il s'est servit d'elle, sans scrupules. La vérité est tronquée, il va dans cette direction dangereuse, mortelle. Ne plaide pas non coupable comme d'habitude. Ses résistances ont cédé, le sanctuaire saccagé hurle des plaintes abominables. Ensanglanté par les blasphèmes sournois de ces individus aux pensées malsaines. Comment une âme aussi droite aurait-elle pu se laisser corrompre ? L'orgueil, tout simplement, ignorant la fragilité décelable, feignant de ne rien lire, aucune détresse visible alors qu'elle s'abat sous ses yeux. Le mal est fait, aucune restauration engagée.

« Et ca continue encore et encore...ils font comme si il n'y avait rien dans leur petite ronde. Il évite son contact et réclame sa présence...Comme si il n'y a rien eu avant et cet individu est bouffé par tout ce qu'il a fait...il ne peut rien rattraper, il lui tourne le dos, comme d'habitude, comme il l'a fait, toujours fait, parce que c'est... »

Il vacille, les mots coulent spontanément emportés par une soudaine loquacité. Tumultes du torrent agité. Tant de rage au fond des yeux qui resurgit, tant de restriction éclatée qui déforme les traits d'un Elu anciennement impassible devant tout doute naissant subitement annihilé, offert en sacrifice. Par des révélations, à la recherche de la délivrance, car son cœur comme une éponge a fini de tout absorber.

« Menteuse...Vous n’êtes jamais fatigué de mentir aux autres...Noyé dans l’aigreur, à cracher sur tout ce qui vous... »

De la haine, de la colère, tout voudrait rebondir, s'élancer hors de cette prison glaciale. La tempête s'apaise. Les mots flottent à la surface, se perdent en suivant des routes méconnues désorientés. Epuisé, fatigué de ce combat intérieur. Il l'accuse de tous les maux. Cette rancune qu'elle garde encore, ce fossé profond qui sépare. Mais il n'a plus aucune ambition à ce niveau, il voudrait tout enterrer, taire à jamais dans sa mémoire, plutôt que de retourner en arrière, de répéter encore un scénario qui n'aura que des conséquences désastreuses. Perte de confiance, ses propres sentiments, qu'il imagine usurpés par ses propres mensonges. La fierté primordiale subsistera ...

Fierté désormais réduite à l'état du néant. Plus basse que la poussière ou la boue dans laquelle il a chuté. Dignité sans valeur, devant l'insignifiance de cette créature affaissée.

« Ce que cet homme croyait ignorer depuis quelques années, c'est transformé en une obsession... qu'il voudrait voir disparaître... parce qu'il ne pensait pas qu'il perdrait à ce jeu là ...»

Et Aries avait raison. Ce n'est qu'un sale gosse buté et renfrogné. Il garde la face mais au fond ses actions sont puériles et toquades constantes qui disparaissaient rapidement. Pourtant, son âme se débat, jure l'inverse. Qu'il n'a fait que suivre son propre objectif. Le service rendu à la Citée et ses citoyens, mais il ne pensait qu'il y aurait des obstacles de cette ampleur. Quelque chose qui puisse tromper la perception d'un homme oisif et attiré par le pouvoir. Il la pensait égoïste, cruelle comme lui, parfois, souvent, avec violence et coup d'éclats. Ardemment, s'en détacher lui permettait d'accéder aux plus hautes marches, il décida, se fut son sacrifice pour atteindre l'Hera. Les retombées de cette décisions furent foudroyantes, douloureuses. Tout est dissout dans un même bloc, mélangé par erreur. Saggitarius ne différencie plus rien. Exagération, son trouble immense, rend ingérable le contrôle qu'il arriverait encore à exercer sur sa personne, noyée dans cet alcool purulent, les mots coulent, coulent agités, percent le barrage du silence, se déversent en trombe d'eau sans perdent de cette fluidité jusqu'alors retenue...

« Et qu'il puisse à son tour sentir tout ce mal l'envahir, plus que celui qu'il est en mesure de faire aux autres. De les blesser...Parce qu'il n'y a que de la froideur, sans rien...parce que c'est plus accessible que de demander pardon pour les erreurs commises...garder la tête haute, mais sûrement, qu'Hazama a vu la limite... sa suffisance...sans oublier sa faiblesse...»

Ses doigts tremblent autant que sa voix. Il a relâché l'étau et se cale au fond de son fauteuil, la tête basculant en arrière. Cruauté. Innocence renversée. Constat de L'Elu en proie au supplice, désemparé. La honte s'affiche, mais les remords entaillent lentement la couche épaisse de glace qui encercle son cœur et son esprit.


Dernière édition par Kaze Hazama le Sam 22 Sep - 18:37, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Mer 8 Aoû - 20:36



Et le contact qu’elle a elle-même amorcé se fait capturer. Il se libère et l’emprisonne en même temps, dans une cage qu’elle n’aurait jamais pensé voir un jour. Sa main, ses mots. Sa vérité refoulée coulait, venimeuse et emplie de hargne. Était-ce seulement vrai ? Réel pour qui ? Pour eux qui, demain, feraient comme si cette conversation n’avait jamais eue lieu ? Comme si ces mots n’avaient jamais pris vie dans cette bouche acérée.

Alors… Puisqu’il la retient, elle ne pense simplement pas à détourner le regard. Bien au contraire. Elle le scrute, le toise sans vergogne. Se demandant si elle doit prendre la peine de lui répondre, alors qu’il oubliera certainement tout ça dans quelques heures. Et aussi, elle hésite. Il y aurait des répliques à formuler, mais également, rien à ajouter. Les actes d’antan se dessinent dans son esprit. Regrets ou remords ? Dans les deux cas, tout n’appartient qu’au passé, aussi amer soit-il. Alors n’est-ce pas tout simplement superflu d’en parler ? Ou au contraire, est-ce inévitable puisque l’on y reste toujours lié d’une certaine façon ?
Chacun hanté à sa façon, chacun dévoré à petit feu… Même les Élus n’y échappent pas. Non. Surtout eux. Peut-être d’avantage que les autres… Idée présomptueuse attachée à ses sacrifices fais en tout connaissance de cause et parfois même provoqués.

Le trouble semble réel. Elle devine sa douleur sous ses expressions étirées à l’extrême. Les sentiments se fondent dans un lointain écho qu’elle repousse. Imperturbable même quand il la relâche. Le détachement nécessaire se fait pressant.
    Cela fait combien de temps que tu ne t’es pas laissé approcher ? Longtemps, je suppose. On nous a formaté ainsi. Là-bas. Pour tout contrôler et rester au-dessus de tout, il fallait savoir instaurer la distance nécessaire que notre rang exige pour mieux la manipuler selon notre bon vouloir et nos besoins. Et ici, c’est la même chose. Mais tout ne leur est pas dû. On s’est laissé faire parce que ça nous arrangeait aussi. Prendre les armes qu’ils nous donnaient et les retourner contre eux, c’était un moyen comme un autre de s’échapper… Non. De reprendre le contrôle.

Les mots sont froids, neutres et concrets, en total opposition avec la présence qu’elle peut dégager. Et au final, sa silhouette se floue, surtout pour elle. Elle ne souligne que l’évidence de ce qui les rattache l’un à l’autre, obstinément rationnelle.
    Alors maintenant, pour atteindre la cible, pour passer à travers tous ces déguisements… Seul le temps peut le permettre. Tu réagis, tu ressens les choses tard. Trop tard. Mais au moins, tu ressens encore quelque chose. Peu importe comment. Et tu as conscience de cela aussi. N’est-ce pas suffisant ?

Détachement banal. Le commentaire est facile et le bourdonnement de ses mots reste creux, âpre au fond de sa bouche. Alors, elle le comble par ce liquide rougeâtre, presque noir dans cette obscurité. Elle se demande si elle devrait faire un effort pour lui, alors qu’il l’a mise dans cette situation. Mais forcée de constater que c’est elle qui a choisi de s’asseoir. Elle aurait tout aussi bien pu l’ignorer. Entre confusion et sincère compréhension, cette résonance pathétique l’agace un peu. Son regard dévie sur lui, direct même si lui ne la regarde même pas.
    Tes choix laissés en suspens. Les décisions que tu n’as pas prises… Au profit de ces agissements réglés comme du papier à musique. Ce n’est qu’une stratégie de défense. Classique. Mais tôt ou tard, si tu veux te défaire de ton obsession, tu vas devoir briser cette indécision. Lui faire face. Lui tourner le dos. La faire disparaître. Tout ça tu sais faire. Il faut juste que tu te décides et que tu prennes l’initiative. Toi plus que n’importe qui en est capable. À moins que tu ne te complaises volontairement dans ce marasme ? … Enfin, ça, ça ne concerne que toi.

Et même maintenant, l’automatisme fait son œuvre. Encore et constamment égale à ce qu’elle semble être. Elle trempe à nouveau ces lèvres dans le nectar malicieux, picore dans les pâtisseries étalées sur la table, avant de s’en écœurer toute seule.
    Ambitieux, capricieux, arrogant. Tu t’es amusé. Tu as blessé. Et alors ? Tu es un homme, Kaze. Humain et rien d’autre. Ça n’excuse pas tout, certes. Ce que tu as fait. Ce que tu feras… C’est gens qui jugent sont bien pires…

Désabusé. Ses prunelles le fuient un instant pour se perdre ailleurs, vide. Elle laisse mourir sa phrase et plante sa fourchette dans le gâteau, soudainement rageuse. Le grincement lui échappe. Et elle préfère abandonner sa gourmandise, se reportant sur son verre. Le silence s’installe confortablement tandis que Raven joue. Un doigt se glisse dans le contenant, puis vient faire le tour du bord. Mais rien. Aucun son cristallin n’en sort. Résultat pas vraiment surprenant, quoique tout de même ennuyant. Et sa remarque piquante sur les hypocrites qu’ils sont tous lui revient en mémoire, sans l’ébranler. Elle s’en amuserait même si cela n’était pas cruellement vrai. Puis Scorpius se lève et se glisse entre Kaze et la table, s’appuyant sur cette dernière pour lui faire face.
    Nous sommes tous des menteurs. Et toi aussi. Tu n’es pas si froid, puisque tu sais reconnaître cette chaleur. Je peux te toucher. Je peux te faire souffrir. Moi ou quelqu’un d’autre. Peu importe. Il n’y a que toi qui puisses décider si ça t’atteint. Et tu le sais déjà pertinemment.

Le geste s’allie à la parole. Elle pose sa main sur son torse. Et même si elle sait que le tissu peut faire barrage, amorcer à nouveau le mouvement électrique lui traverse l’esprit. Et c’est seulement quand elle se retire qu’elle le laisse se déployer, ciblé et piquant. Elle annule l’effet avant qu’il ne le touche, résignée à l’idée que ça ne sert à rien. Elle retrouve sa droiture. Puisque l’amusement accessoire resterait bien insatisfaisant.
    Mais te dire que réparer tes erreurs en faisant de ton mieux, est inutile. Puisque en réalité, tu le fais déjà. Ce serait d’autant plus inutile et ridicule si ça vient de moi. Et de toute façon, tu ne cherches pas un avis. Tu déverses juste ce que tu retiens d’habitude. Égoïstement. Et un peu plus que d’ordinaire.

Un léger rire s’évade de sa gorge alors qu’elle s’empare à nouveau de ce faux cristal fumé dans le rubis. Le liquide tournoie sur lui-même un instant avant de diminuer de quelques gorgées.
    Damn it ! C’est vraiment traitre ce truc.

Vieux réflexes, anciens tics qui surgissent de nulle part. Son attention dérive déjà et se distrait en fixant le breuvage liquoreux.
Nous portons tous des masques, mais vient un temps où on ne peut plus les enlever sans s’arracher la peau. Funambule imbécile, on abîme nos vies fragiles. On déraisonne, on désarçonne… Avec notre seule volonté, poignante.

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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Jeu 9 Aoû - 7:52

Il l'entend rire, vivre. Ce qu'il n'est pas à ce moment. Jaloux. Il est jaloux de cette contenance, de son maintien exercé. L'envie, la gourmandise, tout débute par-là pour faire sombrer les hommes. La raison domine, il est comme eux et ne s’élèvera jamais au dessus pour éviter la flamme ardente du désir, comme celle du pouvoir, tel un phénix, l'énergumène sera poignardée de la même lame assassine.

Sublime hécatombe.

Plus atroce, aucune colère ne surgit de sa voix, il ne ressent aucune intonation susceptible de lui indiquer l'humeur de son alliée. Une froideur réciproque, néanmoins son cœur serre trop fort sa poitrine, broie son souffle, la douleur ne s'atténue pas, renforcée par ce nœud épais qui enserre si violemment son ventre. Qu'a t-il fait pour en arriver là ? Penser comme un gamin fautif ? Parce que ces paroles ne rencontrent aucune barrière pour interdire l'accès, elles se cognent dans un choc inouï, jamais éprouvé depuis plusieurs années, depuis l'enfance dissout dans cette position accordée. Rude, adulte avant l'heure. Seule l'apparence compte. Ainsi, chaque mot comme une épée pourfend, déchire, abat, les résistances, les esquives, tirades et mauvaise foi implacables. La suite s'annonce, comme si il sentait sa main se poser sur les plaies, les soulager de cette chaleur réconfortante. Ce feu qui donne un peu de vie à ce corps refroidi par l'éloignement, cette quête qui l'oblige à devenir inatteignable quand l'Elu aimerait retourner en bas, quand ses yeux préfèrent fixer les cieux lointains et effrayants.

Tu goûtes peut-être pour la première fois à une morsure du scorpion, hélas sans rien y faire...

Desserrer les lanières de ce masque, se défaire d'un poids. Refus, obstination de l'Elu inflexible. Intérieurement, il enrage, regrette, les mots ne perdent pas de leur superbe, le venin projeté à la figure de son acide exécrable et meurtrier.

« Le pouvoir et gravir encore des marches, c'était mon désir avant tout. Jamais, l'idée de récupérer ce qui a été perdu, ne viendrais à l'esprit d'un homme comme moi...Kaze sait ce qu'il peut éveiller chez les autres, le profit qu'il peut tirer, chez n'importe qui...il a toujours su comment faire parce qu'on lui a appris tout jeune comment oeuvrer. Les autres ne sont que des cibles à ses yeux, et son côté opportuniste n'a aucune limite... »

Perte de confiance, le dégoût naissant aux fonds des yeux chaleureux. Tu as trop peur de faire véritablement face au passé...

Ses yeux aux veines saillantes imbibés d''alcool voudraient happer la lumière ruisselant dans ceux de Leigh. Mais à la place se perdent dans les ténèbres. Son esprit embrumé parcourt les plaines vides de toute présence, le vide comblé par le bruit glacé du vent soufflant dans son dos. Alors, il n'hésite pas, pour être cruel, lui offrir une vision qui aurait mieux fait de ne jamais être imaginée par les deux partis, au risque de douter de leur alliance ou mot imprononçable de sa propre bouche : amitié.

« Même toi Leigh, il n'existe pas d'exception. Il y a bien longtemps que nous nous serions détruits réciproquement, si il n'y a pas eu cette foutue organisation...c'est juste de l’intérêt.. Kaze Hazama assouvit ses désirs, des besoins insatiables, presque instinctifs...c'est aussi le cas de Scorpius ? Que ne ferait-elle pas pour rester au sommet ? Une femme que bien d'autres pourraient convoiter, elle joue à un jeu perfide aussi... »

Le sourire abjecte prend vie sur ses traits de pantin désarticulé. Il attaque ce masque flamboyant accroché à son visage, tente de l'arracher pour l’entraîner dans sa démence, d'y découvrir à son tour une autre facette méconnue, une faiblesse pour être à nouveau égal. Vaine action. Acte stupide. La repousser, lui demander de fuir avant qu'il ne soit trop tard et qu'à nouveau il ne puisse rien réparer de ses mains maladroites et rudes.

Mollement, Il parvient à se redresser sur son siège, le regard vague, moins avachi, entraîné. Il trébuche, il tombe. Mais l'habile stratège retient tout mouvement superflus, prend appui sur son corps tremblant par moment devant l'instabilité. Main tendue, ses doigts répondent au même geste, pointés vers sa poitrine, là où sommeille les battements calmes de son cœur. Il cherche la faille...

«  Ca te fait mal Leigh ? Tu as déjà été suffisamment blessée à ce niveau ? Ou gardes-tu encore des secrets ? ...Mentir oui...nous le faisons si bien...Scorpius serait-elle plus cassable voire instable que Saggitarius ? C'est faux, n'est ce pas ? C'est une personne beaucoup plus honorable et sage...son talent et sa grâce non pas de pareils... »

Picotement au niveau de la vue, un sourire crispé surgit, ineffaçable. Un léger rire s'échappe mais meurt aussitôt le seuil de ses lèvres franchie. Le compliment est soudain, spontané, de ses éloges rarement décernées volontiers sinon voilées par tant de retenue ou d'ironie. Il n'en est plus à un près, et elle devrait le savoir. Qu'il a conscience d'une force différente de la sienne, qu'il ne possédera pas en continuant sur une voie impraticable. Conscient d'agir sans recul, ravagé par cette ivresse, elle lui rend une audace insoupçonnée.

Toute résistance brisée, il se lève aussi, ses mains s'égarent, réussissent à retomber sur les épaules de la jeune femme, pour se maintenir dans cet équilibre précaire. Il contemple en manque de mots, de répliques son visage sûrement accaparé par ses yeux qui le dévorent dans l'instant. Son souffle baigné dans l'alcool empeste, vient agresser Scorpius, tout comme un index trop téméraire qui joue sur les lèvres de cette dernière. Murmure dangereux...

«  Je crois que je veux vraiment tout oublier à ce sujet, si quelqu'un avait le don de m'arracher ces souvenirs, je me sentirai mieux....si je me tourne vers quelqu'un d'autre aussi... jeter mon dévolu ailleurs...sur toi par exemple, tu pourrais m'aider... soulager cette conscience et plus encore...»

Sa tête se cale contre sa nuque, respirant le parfum de sa peau. Les bras descendent et resserrent leur emprise sur son corps en l’enlaçant. Vicieux et vulnérable...

Aucun pardon, car aucun mérite, pour celui qui se brûle les ailes à narguer sans cesse les rayons ardents du soleil.


Dernière édition par Kaze Hazama le Sam 22 Sep - 18:57, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Ven 10 Aoû - 12:48



Les verres se vident. Scorpius s’appuie plus sur le rebord de cette table, d’instinct, alors même que les effluves de l’alcool l’effleurent. La voix d’Hypnos se fait à nouveau connaître et sa première phrase est au passé. Erreur inconsciente ? Mais il retrouve sa répartie cinglante. Impitoyable bouche. Bien qu’ils soient semblables, il semble vouloir l’atteindre, assassin. Et au contraire, ses mots la rassurent. Immobile et silencieuse, elle l’écoute, vigilante. « Rester au sommet » n’est pas une finalité en soi. Elle le sait. Il doit au moins s’en douter. « Convoitée » ? Elle ? Elle n’y a jamais songé, fait d’ailleurs inconcevable qu’elle continue d’ignorer. Absurde idée qu’il n’y a pas de secrets mieux gardés que ceux que tout le monde devine. Toile inextricablement tissée. « Déjà suffisamment blessée » ? Elle sourcille. Qui sait si c’était suffisant ? Qui sait ce qu’elle est capable d’endurer ? Plus ou moins déjà brisée ? Elle s’interroge et il rit… Sournoisement, alors qu’elle pourrait en faire de même, irrespectueuse de son propre sort. Parce que le compliment inattendu est rejeté en bloc, insoumise aux flatteries auxquelles Leigh n’adhère jamais quand ça la concerne. Leurs masques seraient-ils si saillants, même pour eux ?

Il ne chute pas et ce n’est pas dû à la réaction machinale qu’elle a eu pour le retenir. Non, son contact la surprend. Son instabilité lui donne étrangement plus de force. L’étonnement est bref et elle ne peut que le fixer, cherchant à déceler son intention. Mais l’ébriété agressive trouble trop les expressions qu’elle aurait pu lire et le rend audacieux. Ses mots, ses gestes avares, égocentristes et imprévisibles. Faiblesse charnelle, elle réagit involontairement dans un soubresaut. Sa jambe fléchissante se polarise et frôle sa consœur. Elle s’en rend compte en sentant le tissu. Arrêt net. Elle n’ose plus bouger, si ce n’est pour poser ses yeux sur sa tête et sa carrure brusquement imposante. Et sa froideur capricieuse l’enveloppe.

Leigh le laisse faire et répond même naturellement à sa provocation. Mais le flegme absurde s’étiole. Et sa voix ne porte pas puisque la proximité joue son propre rôle.
    Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Que ça me blesse d’apprendre que je suis au même niveau que tous les autres et que tu m’aurais détruite si je n’avais pas été une collègue ? Ce serait faux. Parce que dans un sens, ça m’arrange. Enfin peut-être pas le fait que tu n’hésiterais pas à me piétiner, c’est un peu rude, mais pas si surprenant. Je le sais déjà que tu es comme ça et puis c’est aussi vrai que j’aurai au moins… essayé de faire pareil si tu t’étais dressé sur ma route. Mais la distance que tu imposes avec les autres me convient puisque je fonctionne de la même façon. Et en quelque sorte, ce n’est pas ennuyant et c’est sûrement moins fatigant de te côtoyer. Tu vois… Tu utilises tes pions, j’utilise les miens. Nous sommes égaux là-dessus.

Ne pas se laisser trop approcher pour que personne ne s’implique, ne s’attache à elle et inversement. N’est-ce pas trop tard, même si c’est éphémère ? Elle hésite à continuer pendant un moment. Se révéler ainsi est angoissant. Elle voudrait être muette, ou mieux, s’enfuir. Mais elle oscille encore. Son étreinte est trop ferme, insistante. Sa pensée s’échappe et elle reconnaît la situation inégale… Voire même injuste pour lui. Ses fines mains glissent entre eux, se dirigeant vers le visage de l’Élu. Mais elles se stoppent dans leur élan à quelques millimètres, préférant s’échouer sur sa veste. Offrande douce-amer. Aveu aigre-doux. Seule constante… Ce tendre supplice est distillé consciemment.
    Pourquoi poses-tu des questions pour lesquelles tu as déjà les réponses ? Oui moi aussi je joue. Mais plus qu’un jeu, je ne sais rien faire d’autres. Et je me fais passer pour une marionnettiste. Satisfaire docilement les besoins des autres, s’adapter à ce qu’ils veulent voir, ça aide pour atteindre le seul objectif dont je me suis emparée… Le même que le tien… Pour la cité et ses citoyens.

C’est plus facile que d’entreprendre quoique ce soit pour soi-même. Pour ne pas dire qu’elle s’y accroche afin de se repentir d’une faute qu’on lui a reprochée sur terre. Sa propre existence. L’ultime geste primaire de rébellion pourrait s’apparenter au courage permanent d’une vie entière. Alors qu’en fait, elle n’a simplement pas eu ce courage fugace d’y mettre fin de ses propres mains. Et elle se rend compte qu’elle ne s’est jamais défaite du moule dans lequel on l’a modelée. Toutes ces années, elle y est restée enfermée sans véritablement évoluer. Et maintenant, c’est trop tard pour elle aussi. Le stoïcisme qu’elle mécanise lui permet d’atténuer la sensation de malaise qui la saisit. Effrayée par les actes odieux qu’elle se sait capable d’oser. Alors qu’elle se meut dans sa propre léthargie, réveillée parfois seulement par des pulsions qu’elle suivra naïvement pour se divertir.
Poupée vide, serais-je le pantin de bois ? Elle n’avouera pas plus… Pas que la seule blessure qu’elle ait eue est encore sanguinolente et que c’est cette douleur sourde et continuelle qui l’anesthésie. Parce que cela lui semble bien ridicule. Elle ne comprend pas elle-même pourquoi elle étouffe encore à cause d’un rejet si lointain. Elle se surprend à espérer que d’autres blessures l’assaillent… Lui laissent des cicatrices brûlantes et qu’elle éprouve enfin autre chose, moins fade. Ses doigts se resserrent sur le sombre tissu de son costume, l’étreignent, puisque les mots ont du mal à arracher un son.
    Alors « cassable et instable » ? Je le suis très certainement. Je feins simplement le contraire depuis toujours. C’est simple pour moi de berner les gens, puisque par-dessus tout c’est moi que je dupe le plus… Tu te moquais en disant de moi que je suis sage et honorable, pas vrai ? Je suis tout l’inverse, pathétique et affreuse. Tu voulais juste savoir à quel point je suis pire que toi.

Pour que sa contenance soit sauve, elle se refuse à continuer dans cette voix. Malgré l’emprise qu’il a et le sourire réflexe de sa voix à elle, elle se replie très légèrement sur elle-même, dans un frémissement qui la trahirait presque. Un peu nauséeuse, elle réprime cette sensation de dégoût en respirant plus profondément.
    Je suis désolée. Je suis incapable de t’en vouloir parce que c’est ce qui te caractérise et si tu n’étais pas un peu cruel, là je m’inquiéterais. Si ta confiance écrasante et tes capacités à t’accomplir faiblissent…

Son intonation s’affaiblit un peu plus, ne sachant elle-même ce qu’elle voulait dire.
    Désolée d’être comme ça.

Ça lui échappe. Et sobrement, ses lèvres se scellent. Elle ne peut rien effacer et il le sait. Mais accaparer l’esprit torturé, détourner son attention grâce à d’autres charmes est bel et bien possible. Y céder est tentant. Les égoïstes affaiblis. Si elle ne s’était pas glissée volontairement dans son antre pour en ressortir fragilisée, serait-elle plus réticente ? Ou bien n’est-ce que son travers habituel et abject que de tout accepter ? Elle ne le repousse pas, elle ne répond pas non plus directement à sa demande parce qu’à présent, elle anticipe son éloignement. Les langues déliées, les confessions mutuelles, équilibrées mais indésirées… Il a cherché à savoir, elle lui a répondu, sans détour, se demandant maintenant si demain il aura oublié… Si il fera comme si de rien n’était… Ou si dès cet instant, il s’en ira, regrettant déjà. Mais quoiqu’il fasse, elle se convainc que cela lui sera égal, d’autant que maintenant, lui aussi peut comprendre qu’elle ne sera probablement pas touchée. Et pourtant ses traits se crispent, troublés pour quelques secondes. La chaleur de son regard se glace tandis que ses mains le relâchent.
Et peut-être que les révélations prononcées ne sont que manipulation pour l'éloigner. Mordre ou pas ? Qu'il décide et qu'elle accepte. Comme à l'accoutumée. Mais sa médiocrité la frappe férocement, la répugne. Au final, si contradictoire et malhonnête.
Si nous n’avions plus de secrets les uns pour les autres, serait-ce une source de réconfort ?



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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Ven 10 Aoû - 16:48


Pourquoi les ténèbres au fond de son cœur s'envolent, plus mince et léger en proie à l'espoir ? Lui injustement apaisé en dépit du tourment dont il est la cause. Des mots corrosifs répandus sur les corps déjà brûlants en témoignent ou bien la glace reprend sa place pour se durcir comme d'habitude, comme à chaque soubresaut insoupçonné ? Ses crocs n'auraient jamais fini de mordre tout festin déposé sur un infini étalage de dispositions propices à sa réussite.

Sourire hilare comme unique repentir, il se balade sur ce faciès défiguré par ses débordements excessifs, le corps tanguant auprès de la rouquine. Il sent ses doigts serrés son costume véritable rempart maintenant percé. Il sourit d'avantage, parce qu'il ne lui reste que ce masque ayant chuté à terre, ce visage à découvert, parce qu'elle accepte l'être abominable qu'il est, qu'il peut être souvent et sera jusqu'à la fin de ce sinistre concert de plaintes étouffées. La flèche du Sagittaire a eu raison du pique empoisonné du Scorpion.

« Dis moi...dis moi juste ce que je dois faire... je le ferais pour toi. »

Alcool paisible qui baigne dans son corps, rend impossible toutes restrictions commandées. Il dit tout, dit n'importe quoi, d'une voix conciliante, jamais connue. Le ton coule suave, souffle tendre, comme une main qui vient caresser son front, défaire les quelques mèches retombant indolentes dessus. Peut-être sont-ils trop attentionnés, doux dans l'âme pour un monde qui a désiré les voir revêtir les apparats du pouvoir, devenus monstres au visage humain. Rébellion enfantine, d'adolescence muselée maintenant. Mais en réalité n'ont ils pas seulement empruntés aveugles les chemins déjà indiqués dès leur naissance ?

Aucune importance, vous avez pris bon nombre de décisions, vous réconciliant avec ce destin odieux. O combien on vous blesse, vous savez vous relever à chaque coup porté, parce que la rudesse de la vie ne vous impressionne pas.

« Tu es trop gentille Scorpius, me pardonner, mais beaucoup ne me pardonnerons pas cette attitude...ils attendent que je déchante, à commencer par... Spasme, à son tour comme une lucidité flagrante les mots s'estompent, épuisés, se limite en souriant, soumis à la fatigue qui tiraille ses maigres résistances. Tu dis vraiment des choses amusantes tu sais... »

La distance se rompt, mais ils n’entonnent plus un mot. Curieux du premier engagement, du premier acte et de la faute commise, par l'innocence abandonnée, la tentation de se risquer et tolérer ces rôles feintés, endossés, déchirés, dans une danse infatigable.

«  C'est parce que personne ne m'a jamais mis de frein que je suis devenu comme ca...c'est peut être ce qu'ils espéraient de moi, que je devienne ainsi...Les douleurs qui m'atteignent ne sont visiblement pas assez fortes pour m'astreindre de commettre des erreurs... » L'index audacieux réapparaît glisse le long du bras de Leigh, intimidé puis insistant dans sa course. « C'est aussi parce que nous avons l'habitude de jouer tout seul sans rien partager, sans apprendre de nos erreurs...mais nous avons aussi des limites, elles paraissent si petites et dérisoires pour nous retenir d'attaquer... »

Il en profite pour se dégager un peu, lui dérober le verre qu'elle aura négligemment laissé à sa portée. Le portant alors à ses lèvres malicieuses de s'en abreuver sans retenue, de l'apprécier pour son pouvoir enivrant; cette capacité à le faire parler quand tous ces mots volatiles souhaiteraient se murer dans ce silence imposant. Puis le breuvage reprend docilement sa place, délaissé par l'Elu rassasié.

«  Tu veux que je t'aide non...? A oublier aussi ce poids qui te retient...à ton passé, c'est ça ? Tu auras beau t'éloigner, nous deux c'est différent, j'arriverai toujours à revenir vers toi... »

Il laisse jaillir cette flamme amère dans ses yeux, pensif. Quand il voudrait réellement se mettre en colère tout s'affaise brutalement aspiré par son orgueil, ne jamais se rabaisser devant autrui. Fossé infranchissable, ne pas parler ouvertement, répondre avec franchise. Même visage, identique à celui décerné depuis le départ, mais aujourd'hui, peut-on continuer à agir de la sorte ? Ce n'est pas Scorpius qui lui donnera la réponse ce soir, et tout conseil qu'il aurait pu lui demander s'égare dans ses pensées brumeuses et bouleversées. Jeune femme suffisamment poussée dans ses retranchements...

«  Il faut rentrer, il se fait tard... »

Le vin lui donne encore plus de force d'accomplir des méfaits, ne plus combattre ses pulsions bridées. Son sourire s'étire encore en se rapprochant de sa partenaire. Les doigts glacés de sa main droite viennent se poser délicatement contre sa joue, contact inopiné et ininterrompu. Aux sons des cœurs battants qui s'accordent, yeux fermés, ses lèvres se contentent d'effleurer les siennes.

«  Ne te laisse pas capturer par qui que ce soit Leigh...je te le pardonnerai pas. »

Il n'accepterait pas qu'elle change, non ? Même si ses réactions ne sont pas toujours celles espérées, même si ses rages et colères restent comprimées pour se montrer plus distante. Qu'elle agisse différemment malgré ses piques...certes toute modification de leur nature respective serait une perte de chaque côté.


Dernière édition par Kaze Hazama le Ven 7 Sep - 15:46, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Lun 13 Aoû - 12:16



Elle ne l’a jamais vu autant sourire. Ce n’est pas dans ses habitudes à lui, mais l’alcool fait son œuvre. Son comportement titille sa curiosité, elle veut en voir plus. Et le phénomène calme la perturbation. Elle retrouve son sourire et l’éclat pétillant du brun de ses yeux reprend sa place. La complaisance perçue, elle ne prend pas au sérieux sa « volonté » de faire quelque chose pour elle. Ses mots, elle les oublie pour lui. Happée par les provocations distillées, elle suit le moindre de ses gestes du regard, satisfaite de l’amuser ainsi.
Et il profite à nouveau du nectar pernicieux. Elle en profite, du bout du doigt, pour s’emparer d’un échantillon de délice crémeux, jugé rapidement trop sucré. Elle contrebalance avec l’acidité d’une framboise chipée et croquée tout aussi rapidement. Elle préfère ça, sa langue contentée s’égare sur ses lèvres pour ne laisser aucune saveur.
Mais sa phrase surprend, bourdonne à ses oreilles. « Tu auras beau t’éloigner, nous deux c’est différent, j’arriverai toujours à revenir vers toi. » Rivées sur son visage au sourire trop étiré, ses prunelles ne le lâchent pas, persistantes et perplexes. Comment avouer qu’elle aurait répondu « On verra bien. » si il lui en avait laissé le temps ? Elle n’y croit pas, ne présume de rien. Prenant à bras le corps le prétexte du liquide ravageur qui coule dans son corps, qui embrume son esprit et pervertit sa bouche. Soulagement furtif. Elle compte sur la confusion des souvenirs à venir. Mais au fond, l’évidente réponse à sa question subsiste. Bien sûr qu’elle aussi voudrait oublier ce qui l’écorche à vif derrière ses masques enjôleurs. Et si on ne peut pas arracher nos poids, le partage allègera la déchéance. Tant que le corps et l’esprit sont occupés ailleurs, le répit aussi fugace soit-il permettra de remodeler leur force.
Les faiblesses à moitié avouées impulsent une nouvelle détermination du Sagittaire, enhardi. Et les températures opposées s’électrisent pour mieux se lier.
Suspendu. Ses yeux bruns quittent ses lèvres, à nouveau à la recherche de ce bleu glacé.
    Cela n’a jamais été au programme.

Seule réponse accordée à ses derniers mots à lui qui a été bien trop bavard. Le souffle se rapproche, mais se stoppe. Le touché qui n’en est pas encore un nargue.
    Et il ne s’agit pas de pardon, mais de compréhension.

Et elle fait l’autre moitié du chemin en l’attirant par le nœud de sa cravate. L’échange qu’il a initié s’envenime dans ce silencieux brasier. Intensité qu’elle propose… Intensité dont il dispose. Et cette fois-ci, tous deux risquent de s’y brûler. Les doigts graciles ne s’embarrassent plus de la moindre hésitation, se posent un instant sur sa mâchoire avant de s’échouer dans le noir de ses cheveux.

Le contact se rompt d’un léger mordillement qu’elle provoque, malicieuse. Elle s’écarte un instant, repousse un peu l’homme sans pour autant l’abandonner des yeux. Puis revient vers lui brièvement pour laisser sa voix s’engouffrer dans son oreille.
    Et si tu tiens vraiment à faire quelque chose… Contente toi de ne pas satisfaire leurs attentes. Ne leur donne pas ce plaisir. Ne déchante pas.

Murmure impertinent. Elle s’échappe et se dégage réellement.
    Mais tu as raison. Rentrons.

Elle amorce la marche et se saisit du tissu noir attaché à son cou pour le tirer, l’obliger doucement à la suivre. La table contournée sans encombre, Leigh s’arrête brutalement dans l’élan, alors que lui non et la heurte. L’équilibre manqué est rattrapé de justesse, le redressement se fait en douceur.
    Désolée. Je ne voulais pas partir sans ça. Ça serait dommage de gâcher le peu qu’il reste.

Elle empoigne d’une main distraite la bouteille du maléfice qu’elle ne lui laissera pas approcher au risque de devoir le porter jusqu’au palais. Soubresaut et léger rire, elle lève la tête vers lui qui est dans son dos.
    Ça me fait penser que déjà à l’époque… Tu me dépassais d’une tête et… Qu’à l’époque aussi, on était partis avec la bouteille. Mais cette fois-ci, nous sommes adultes. Plus besoin de vider le contenu dans les bacs à fleurs… D'ailleurs, les pauvres petites fleurs n'y avaient pas survécu.

Souvenir d’adolescence… D’un repas dominical à Déméter… Les deux familles réunies… Des parents insolents et agaçants, mais surtout bien éméchés. Et des enfants soi-disant trop sages qui avaient su retourner la situation, feintant de répondre au défi parental dans un laps de temps bien plus court qu’une chanson à moitié interprétée. Déjà à l’époque, les mots n’avaient pas été nécessaires pour sceller leur alliance.

Le sourire se dessine à nouveau sur ses lèvres. La jeune femme reprend son élan, mais libère le tissu. Les autres à l’extérieur ne doivent toujours pas être en mesure d’émettre le moindre doute. Elle récupère sa veste et son sac, supposant la présence d’Hypnos dans son sillage… Dont elle s’assure en un coup d’œil.


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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Mar 14 Aoû - 20:55


Tu repenses aux moments précieux, cela te déchire en deux...

Il tient coincée entre ses doigts, cette petite flamme. Trouvée sur sa route, comme un caillou qu'on ramasse négligemment au bord du chemin. Il était prêt à la serrer fort, la broyer pour qu'elle reste, brille dans ses mains d'enfant. Lettre révélatrice, cadeau inestimable de la renaissance. Qu'on le trouve, qu'il ne s'égare pas. Mais qu'y avait de plus indispensable qu'un monde vaniteux offrant tant de richesses aux hommes gonflés d'orgueil ? Si ce n'est des désirs titanesques. Un géant qui croit pouvoir escalader monts et rivières sans rencontrer aucun obstacle. C'était une erreur, il le savait, pourtant, il réussissait à taire cela, l'étouffer comme d'habitude. Sourde explosion.

Alors peut-être un soir, il abandonnera cet orgueil. Main dédaigneuse rejetée pour mieux attraper celle qui lui ait tendue. Serrée, fort, si fort pour qu'elle ne le lâche pas. Pas tout de suite, pas maintenant. Il sent la chute se profiler, ses doigts agrippent, s'accrochent fermement et suivent chaque mouvement. Peur de tomber, peur de tout perdre. Accroché à la faible lueur d'espoir qui jaillit au dessus d'un cœur mis en pièce...

Chacun de nous joue comme il peut la comédie des jours heureux à sa manière...

Il détaille, cherche la nuance, une couleur insolite sur ce visage qu'il pourrait redessiner plusieurs fois, yeux clos. Il n'y a que le regard brun, aucune différence, aucune illusion ou divagation commise par son esprit. Fin de l'enchantement qu'elle provoque, distance rompue, séparation douloureuse. Son sourire se craquelle, éjecté du faciès arrogant. Incapable de décider, juste s'autoriser d'être à nouveau malléable. Confiance donnée, confiance blessée, chacun surmonte les difficultés, guérit en fonction du temps requis, de la profondeur de la faille. Il a mal. Hurle, Hypnos, cesse de somnoler, réveille toi. Instable, versatile, jamais il ne recommencera si se tromper de voie trouble autant, annihile toute lucidité, capture les émotions gardées jalousement. Alors plus jamais de déviance et de facilité pour celui qui ne s'autorise aucun travers. Un rire enserre sa gorge, l’asphyxie, manquant d'air pour mieux respirer voix muette jamais délivrée pour un nom ignoré...

Douce collision. Mais le retour à la réalité reste un choc brutal. Il voudrait avouer qu'il n'a aucune envie de partir, retourner là-bas, qu'attendre l'aube serait une solution plus envisageable, fuir éventuellement, mais probablement qu'elle a raison de toutes ses résistances pour avoir conclu depuis longtemps leur contrat. Leurs règles, leur lien. Pas de retour en arrière pour lui. Alors l'hésitation se transforme, ses doigts se dérobent irrités, les bras ballottant contre le corps éreinté par les mauvais traitements infligés par son propriétaire. A t-il le choix de refuser ? Évidemment, non. Il n'y a plus de choix multiplies, de marche arrière possible. Avancer tête haute, sans trembler.

Il avait envie de sombrer plus profondément, se laisser couler tranquillement mais ses mots sont là, présents et irrésistibles l'attirent inexorablement dans sa direction, et derrière il court, empoigne l'opportunité d'émerger de ces marécages qui encerclent l'esprit blessé. Faibles tremblements, les lèvres accusent un nouveau sourire échoué négligemment sur cette face indécise, rejointe par un léger rire.

« C'était...c'était l'idée de qui déjà ? Du grand n'importe quoi... ils ne doivent plus s'en souvenir maintenant, ca remonte à loin...Tu te rappelles de leur réaction après avoir réussi à leur échapper ? Ils devaient être furieux...»

Tout revient en partie dans sa mémoire même chahutée par l'ivresse. Cette fameuse soirée qui ne résonne pas comme un élément glorieux de son arrivée sur Antalis. Cela l'empêche de contenir son amusement sauvagement déployé, incontrôlable à travers l'expression joyeuse, presque affectueuse qui s'attarde sur son visage. Visage tant impassible au quotidien...

«  J'aurais préféré la vider encore une fois, tu sais...parce que...je suis sur qu'ils m'auraient aussi écouté, qu'ils m'auraient peut être compris, pourquoi pas pardonné...je n'ai pas pensé plus tôt qu'ils étaient là, et j'ai encore voulu régler les choses sans aide... »

Le rire disparait la voix diminue au fur et à mesure que la révélation s'échappe. Bouche agitée, le sourire reste figé, corps immobile. Joie démentielle. Si ils le voyaient maintenant, pour avoir tant de fois triché, délivrer une image menteuse devant eux ? Comment réagiraient-ils ? Pour avoir caché la vérité, pour dire que tout allait bien et se montrer fort sous les yeux, ne rien leur infliger, pas une seule déception. Il s'agit de son attache la plus tenace, celle qu'il n'a jamais rompue. C'était pour leur sécurité n'est ce pas ? C'était pour leur tranquillité ? Ou bien faire valoir son honneur ? Une intarissable reconnaissance ?

Souvenirs des brides de bonheur dispersées, attrapées par les mains hésitantes, méfiantes...

«  Ah...on dirait qu'il va pleuvoir... »

En Ete en Antalis ? A l'extérieur l'air frais caresse ses joues. Il sent l’humidité, sa provenance soudaine. Chaudes et humides, au goût d'une soirée gâchée. Son corps effectue un volte-face où il menacerait de tomber.

« Ne dis rien aux autres, ils n'ont pas besoin de savoir... »

Maladroit, dans l'abus, en constante perdition d'un soir. Malgré tout, il avait l'audace de le rappeler, pour se protéger en proclamant la requête. Pour qu'aucun des membres de l'organisation n'est vent de ce petit accident, sinon il ne pourrait jamais retourner à leur côté et subir leur jugement...

Idiot...


Dernière édition par Kaze Hazama le Sam 22 Sep - 22:46, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Dim 19 Aoû - 16:31



De qui ? Le souvenir déjà imprécis s’estompe un peu plus. Elle ne peut apporter de réponse. Leur réaction ? Furieuse ? Le doute s’installe. Elle n’a rien retenu du reste, ne peut que supposer que oui. Un hochement de tête distrait. L’affirmation hasardeuse d’une mémoire bien trop sélective.
L’heure tardive est indéniable. Le restaurant n’est parcouru que de quelques serveurs encore affairés à débarrasser des tables. À première vue, l’obscurité intérieure se confronte aux ténèbres extérieures sans difficulté. Et il passe devant, nonchalant. Se stoppe juste sur le perron, bloque le passage, figé. La hauteur d’une marche les sépare. Elle le surplombe de pas grand chose, ne le dépasse même pas. Lui est immobile, mais sa voix s’enfuit, s’éloigne. Ses mots se parent de nostalgie. Une nostalgie teintée… toujours par ses mêmes regrets amers. Alors, elle s’approche dans son dos pour glisser ses bras autour de son cou. Il semble avoir si froid que sa réaction a été automatique et irréfléchie.
    Pour le passé, c’est trop tard. Mais pour ce qui est à venir, le choix d’aller les voir t’est encore possible. Alors… Ne reste pas bloquer là.

Ses doigts longent ses joues pour défaire le sourire qui s’est crispé dans la glace. Scorpius défait son étreinte et va même jusqu’à le pousser dehors pour reprendre la tête. Sa vue se trouble légèrement en voulant fixer la lumière vacillante d’un lampadaire qui crépite. Elle envisage alors d’abandonner l’alcool dont les effets se font de plus en plus présents pour elle aussi. La crainte de se faire entraîner dans sa mélancolie surgit, peu coutumière d’une telle influence. Ses réactions habituelles sont toutes autres, préférant d’ordinaire se noyer dans une forme d’abandon où des barrières différentes peuvent s’ouvrir sans vergogne. Même sous son emprise, le contrôle est toujours instinctif.

Sa remarque sur la pluie la rappelle à l’ordre, tandis qu’une goutte s’échoue sur son bras encore dénudé. Ni chaud, ni froid. Juste cette moiteur inconfortable. Déjà engoncée dans sa robe, ajouter une nouvelle couche de vêtements serait trop lourd à porter pour ses jambes un tantinet cotonneuses. Mais c’est sa maladresse à lui qui la fait sourire, juste avant que ses derniers mots ne la heurtent.
Le visage se referme. Ses pas le mènent à lui, assurés, mais surtout pour ne pas chuter. Elle réduit la distance comme pour voir si il se laissera bousculer, même dans cet état. Son regard l’assaille. La voix s’élève, sévère.
    Là, tu es insultant. Tu me prends pour qui ? C’est évident qu’ils n’ont pas besoin de savoir, ça ne les regarde pas.

Et Leigh impose un silence furieux en lui tournant le dos. C’est seulement à cet instant qu’elle remarque deux silhouettes spectatrices et bien plus déséquilibrées que les leurs. Gloussements moqueurs et chuchotis sont perçus mais ignorés. Elle soupire, passe une main nerveuse dans ses cheveux.
    Bon. Même si je n’ai pas plus envie que ça de rentrer, on ne va pas rester dehors toute la nuit. Nous n’avons plus rien à faire ici…

Léger coup d’œil vers l’homme derrière elle. Le brun de ses yeux s’attendrit déjà, l’invitant lui aussi à passer à autre chose. Elle s’apprête à se retourner et à faire le prochain mouvement, mais d’autres voix résonnent. Beaucoup trop proches.
    Faut pas rester avec un pauv’ type comme ça Mam’zelle…
    Ouais ! Faut v’nir s’amuser avec nous…

Elle toise rapidement les deux intrus. Si les relents d’alcool avaient été supportables jusque-là… Avec ses deux hommes dans les parages, cela ne l’était plus. Mais, impatiente, elle ne leur accorde pas plus d’attention, se contentant d’une seule phrase pour leur répondre.
    Désolée, mais non merci, car ici, ce n’est pas lui le pauvre type.

Et elle met fin à l’échange tout aussi rapidement qu’il a commencé, condescendante. Du moins le croit l’espace d’un bref instant jusqu’à ce qu’elle sente une main ferme agripper son bras et la tirer en arrière. Elle lâche prise et deux fracas se confondent. La bouteille s’est brisée sur l’asphalte. Et la pluie s’abat violemment.

Coincée contre un mur, un bras puissant plaqué sur son cou, l’homme déblatère des insultes bien souvent incompréhensibles, alors que son acolyte tente de le calmer. Et elle s’en veut de leur avoir répondu de cette manière. La réaction était à prévoir vu leur état d’ébriété. Pour tout le monde, la soirée avait été dédiée à l’ivresse ? Mais il semble s’énerver de plus en plus… Peut-être est-ce dû à son manque de réactivité à elle, plutôt indifférente bien qu’elle souhaite en finir et vite. Mais elle sent la douleur qui étouffe son cou. Ses yeux cherchent Kaze qui s’est déjà approché, puis se dirigent vers le lampadaire à la lumière grésillante. Capacité de base. Le métal obéit et se tord pour mieux briser le verre qui retenait la lumière qui a maintenant disparue.
L’assaut faiblit immédiatement. Elle longe le mur pour se glisser dans la brèche, emportant au passage le Sagittaire. L’échappée n’est pas belle. L’allure est vive et parsemée de zigzags intempestifs. Et le prétexte d’une pluie battante ne tient pas. Ils sont déjà trempés lorsqu’ils atteignent l’ascenseur qui les conduira à leur porte.

À « l’abri » entre ces parois vitrées, son reflet lui déplaît un peu plus et elle essaye d’arranger ses cheveux, mine de rien, le visage neutre. Encore et toujours. Comme si rien n’avait eu lieu. La pratique déconcertante n’avait jamais été autant révélée. À part peut-être cet autre soir, il y a quatre ans… Et Leigh repère le reflet d’Hypnos. Elle s’éloigne un peu plus, tient la distance et les apparences, même si c’est peut-être déjà trop tard. Le sourire habituel prend forme. Sa bouche entreprend de vouloir plaisanter sur l’élixir perdu encore une fois. Mais une aiguille se plante dans sa gorge douloureuse et l’oblige à rester muette. Elle tousse, une main sur son cou. Les secondes défilent tout comme le paysage et elle retrouve enfin sa voix pour s’adresser à ce reflet.
    Je crois que la prochaine fois, je déclinerai l’invitation de nos collègues… Et j’ai perdu notre dû qui aurait été bien utile maintenant…

La pointe d’humour aurait pu s’accompagner d’un léger rire si il ne s’était pas brisé dés le départ, entrainant une autre toux, plus brève. Affronter ce bleu glacial ne l’a jamais impressionné outre mesure. Mais elle se contente de son éternel sourire, ne sachant réagir autrement.
    J’espère que tu as quelque chose chez toi qui pourra compenser cette perte…



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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Mer 22 Aoû - 8:19

Un changement, voyant une infime modification dans le comportement du Scorpion. Cela le déride, chasse un peu de cette mélancolique résistante. A t-il la prétention d'être parvenu à la froisser ne serait-ce qu'un instant ? Stoïque devant sa réplique, le ton tranchant qui se déploie. Provocation involontaire en théorie, cela lui plaît...

Jusqu'à ce que toute la magie s'envole, le lien ne s'effrite, quand bien sûr, les énergumènes de cette humanité souillée daignent sortir de leur trou à rat...

Simple visiteur égaré. Spectateur qui s'invite dans un paysage inconnu et effrayant. Voyeur malsain plongé dans un autre univers où le regard se pose impuissant devant l’infâme prestation. Déviant, fuyant, comme il l'a si souvent éprouvé, sans pouvoir devenir acteur. A observer, seulement, contempler et détourner les yeux quand le numéro devenait insurmontable. Il reste hagard à fixer stupidement l'inconnu qui agresse Scorpius à ce moment précis lorsque son bras enserre dangereusement sa gorge. Elle n'a jamais eu besoin de son soutien. Pas de cette manière, aucune réaction irréflechie n'est émise par ce corps amorphe pour s'interposer entre les deux personnes. Quelques mots se perdent rapidement dans l'altercation, en compagnie des propos du partenaire de l'ivrogne. Arrêtez...Lâche là...

Tu ne supportes pas cette faiblesse écœurante Hypnos...tu ne supportes plus de taire et d'accepter sans broncher...

Surgit l'étincelle surprenante, la diversion tant espérée. Ses yeux s'écarquillent, l'air hébété devant le phénomène incroyable mais la poigne décidée de son acolyte l'empêche d'admirer plus longuement pareil prodige, aussitôt entraîné dans sa course tandis qu'une pluie battante continue de s'abattre sur eux. Phoenix, les a tiré d'affaire et c'est bien à partir de là que tout coince, et fait tirailler la sérénité brièvement retrouvée du Sagittaire...

Irritation irrationnelle, susceptibilité étonnante qui s'en échappe. Mouillé jusqu'à l'os, il prend appuie contre la paroi vitrée. Froide et rafraîchissante pour calmer le feu qui s’accroisse et fait bouillir ses veines. Les yeux se détournent de son interlocutrice, confrontés au vide de l'espace clos. Le silence lancinant s’installe pendant que le flot puissant de ses pensées se déversent furieusement hors de cette abîme insondable qui englobe son esprit. Peu importe les lamentations et plaintes sourdes. L'oubli n’effectue pas sa tâche et le revoilà bien qu'épuisé en train de se rappeler. De se souvenir. Silence, il implore, ordonne, l'effet inverse se produit, plus violentes, vigoureuses le prenant d'assaut ses pensées se frayent un chemin en l'incitant à douter, à se méfier et permettre à une fureur endormie de laisser libre court à ses pulsions bridées.

Surtout ne parle pas. Surtout ne dit rien, ignore le. Malheureusement il est trop tard et la voix de Leigh apparaît innocemment pour détendre cette atmosphère incommodante. Comme si il n'y avait rien eu. Comme si de rien n'était. Mais c'est un comportement insurmontable pour cet individu exaspéré par ce caractère désinvolte. Le déni, la facilité exécrable. Bien qu'en tant normal cela ne l'aurait jamais indisposé, une habitude solidement encrée dans leur mission, leur façon d'être au contact d'autrui. Se sentir ainsi moins dépassé par les événements imprévisibles. Ses poings se serrent, faisant pâlir ses phalanges. C'est ainsi, une autorisation offerte sans qu'il n'y ait de justice, d'équité entre les parties, juste des illusions infectes prétendant encore le contraire avec leur lot de conformité à la clé. Il le sait, le temps n'est plus aux visions idéalistes ou nobles...chacun devra payer le prix fort de ses actes à partir de maintenant.

« Imbécile... »

Il se retourne, lui fait soudainement face, les yeux haineux plongeant vers elle. Son corps vacillant se rapproche, l'incitant à reculer, tandis que le venin de son souffle sentant l'alcool agresse à nouveau son visage :

« C'est comme ça qu'un Elu doit réagir ? »

Question brute, agressive. Tout ne doit pas rester enfoui. Tout doit surgir en dehors sans sommeiller éternellement. Égaré dans les ténèbres pour ressortir et se déverser en trombe sur les échecs insoupçonnés. L'Elu n'attend pas de réponse, de justification. Le ton monte, furieux quand sa main vient se plaquer contre les parois de l’ascenseur.

« ...N'UTILISE PAS LA PUCE N'IMPORTE COMMENT C'EST COMPRIS ?! »

Force soudaine, elle le pousse dans ses retranchements. Hypnos sent une douleur poindre dans sa poitrine, le souffle court, alors qu'une sonnerie dans la cabine annonce qu'ils sont arrivés à bon port. Il déglutit péniblement, la colère qui l’assaillit ne parvient pas à s'estomper, cependant dans un effort inconsidéré, son bras se relâche avant de s'engager enragé à l'extérieur.

Pas vif, marche précipitée pour se réfugier dans l'Olympie, ce palais aux portes somptueuses et imprenables. C'est la première fois qu'il ressent des émotions aussi contradictoires surtout envers Scorpius...colère, indignation, attendrissement. C'est vif, malsain et incontrôlable. Parce qu'aucun jugement ne doit être émis, aucune critique faite quant aux actions de chacun. Alors, il veut aller plus vite, exiger la séparation définitive, s'éloigner, mais ses jambes s’entremêlent dans sa course périlleuse, Hypnos trébuche et se retrouve à genoux. Son poing à le temps de se confronter au sol dur et impénétrable, quand des mots impulsifs s'échappent, soutenus par tant d'affliction :

« Fais chier. »

Sèche tes larmes, sèche tes pleurs car tout à une fin.
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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Lun 27 Aoû - 15:44



Autorité écrasante qui se déploie. Libérée de ses poids, la langue acérée devient flèche, celle du Sagittaire. Aiguisée et directive. L’assaut imprévu s’impose, la fait reculer d’un pas, la bloque dans une voie sans issue. Incompréhension perplexe. Ses yeux chavirent à ses jumeaux bleutés, puis se focalisent sur l’ensemble de son visage crispé par une hargne encore inconnue. Le bras, le geste agressif, elle le suit, ne réagit pas plus, ne fait que déceler l’injonction à travers chacun de ses mots. Sans comprendre.
    De quoi tu …

Il n’entend pas, se dérobe à l’extérieur. Elle laisse sa phrase en suspend, simple observatrice d’un spectacle incongru. Et ce corps tendu par une sourde frustration, elle le voit plier, l’obligeant elle à se stopper. Silhouette sombre qui n’aurait jamais dû se courber… Elle hésite à la contourner. Le laisser seul pour ne pas amplifier cette sensation d’inconfort, d’insatisfaction, très certainement réciproque. Mais ne serait-ce pas là une fuite, le désaveu de son allié, le seul aussi proche…

Alors, elle aussi se crispe, les muscles se contractent en position défensive. Statut naturel qu’elle essaye tant bien que mal d’éloigner. Elle fait le tour d’Hypnos, doute encore une fois lorsqu’elle lui fait face, le considère depuis ses hauteurs et elle se déteste un peu plus pour ça. Soupire discret et salvateur. Il balaye le néfaste pour quelques secondes. Scorpius s’accroupit, puis s’agenouille pour le détailler.
    Tu n’as pas l’air de t’être fait mal, je suis rassurée même si…

Elle se penche, oblige son visage à la prendre en compte, s’impose.
    Je ne comprends pas ce que tu as voulu me dire. Est-ce que j’ai fait… quelque chose de mal ?

Même ses pensées à elle se confondent dans le flou d’un silence gênant.
    Je crois justement ne pas avoir réagi en bon Élu … J’aurais pu être plus diplomate, plus conciliante. J’aurais aussi pu utiliser Phoenix différemment et persuader directement ces gens à partir. Mais j’aurai gaspillé mon talent et mon énergie. Alors, j’ai fait au plus simple.

Elle le sait, conçoit facilement que ce n’est pas réellement l’objet de son indignation. Mais elle s’obstine et peint l’ignorance naïve presque machinalement. Elle se voile la face plus qu’aux autres, mais son manque d’honnêteté envers eux l’étreint un peu plus à chaque fois. Résignée, elle se sent impuissante face à sa propre personnalité, ravageuse. Est-ce que… même de loin… Je les blesse ? Et le regret amer fond déjà dans sa gorge, sans la moindre excuse envisagée, toujours exigeante.
    Je ne comprends vraiment pas. Parce que tu ne pouvais pas être inquiet, Kaze. Pas pour ça. Pas pour moi. … N’est-ce pas ? ... Si c'est un ordre de Sagittarius, soit plus clair.

Elle s’engouffre un peu plus, s’acharne tout de même. Mais la provocation ne lui est pas forcément destinée. Elle s’oppose à elle-même, embrasse les dangers de cette nuit déjà avancée… Pour mieux supporter toute la dualité qui la transperce, la tue à petits feux.
    À moins que… En réalité…

Leigh se saisit de ce poing serré qui a heurté le sol et force la libération de cette tension entêtante. Puis elle dirige la main ouverte, lentement, jusqu’à son cou.
    Tu aurais préféré qu’il puisse terminer le travail.

Elle abandonne ce bras tendu, cette main sur son cou et se fige. Poupée immobile qui fixe celui qui pourrait la briser.

Sa peau s’est étrangement habituée à ce contact. Et son esprit en profite, vagabond. Cette soirée où ils auraient pu tous se détendre -ou au moins feindre la décontraction. Cette soirée qu’elle aurait terminée seule, accompagnée d’un unique verre de vin dont elle se serait véritablement délecté, de musique qu’elle aurait choisie avec soin, d’un bain dans lequel elle se serait noyée quelques minutes pour palier à la froideur qui l’entoure souvent… Mais penser à ce qui aurait pu arriver l’écorche à peine en comparaison à ce qui arrivera demain.

Elle voudrait qu’il le dise de lui même. Que ces heures n’ont jamais fait partie de leur histoire. Qu’aucun d’eux n’en tiendra rigueur, puisque leurs péchés habituels se chargeront d’imposer l’oubli. Elle pourrait le lui demander. Dévoiler cette faible intention. Mais elle se persuade qu’il le verrait comme une faveur. Et leur équilibre s’en retrouverait ébranlé…
Ne serait-ce pas là une occasion de rompre le lien ? Cette pensée l’assaille férocement. Elle déglutit, veut parler, mais rien ne sort. Soubresaut timide, elle baisse la tête et masque son sourire navré.
    Excuse-moi. … C’est ridicule.

Les mots murmurés s’échappent discrètement. Les premiers pour lui. Les derniers pour elle. « Couper court », « passer à autre chose » martèle sa tête, interrompt le flux de ses pensées désordonnées, indécises. Et son corps se met en mouvement, rejoint celui de Kaze. Brève étreinte pour l’aider à se relever, elle s’en détache rapidement, lui tourne déjà le dos pour rejoindre l’Olympie. La démarche n’est plus aussi fière. Elle enserre fermement son sac et son manteau contre elle. Scorpius trésaille.
    Désolée, mais je commence à avoir froid.

« Je rentre », « à demain », autant de mots qu’elle veut prononcer mais que ses lèvres refusent de libérer. Alors elle s’échappe lentement, sans s’arrêter, résignée à toujours accepter ce retour de flammes qu’elle attise elle-même. « Tan pis », « peu importe », autant de mots qu’elle tente maintenant de croire. Même si l’auto-persuasion défaillit ce soir… Demain est un autre jour. … Faible espoir, fausse croyance. La duperie ne tient pas.


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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Jeu 30 Aoû - 10:52


Chaque mot prononcé à le goût d'une défaite amère engouffrée dans le terrible silence qui lie les êtres. Le regard vitreux où l'humidité vogue dans les deux orbites ne s'estompe pas. Il voudrait que cette eau continue de s'échapper, couler pour essuyer et laver toutes ses erreurs, qu'elle nettoie tous les non-dit, les mensonges incurables. Soutenir un regard est désagréable, avouer que la réaction était exagérée, plus rien ne lui appartient désormais...

Impossible de dire le nombre de fois qu'il a craché sur ce nom, sur ce symbole de l'ultime Renaissance. Hait, aimé, jugé, ignoré. Puis Scorpius. Inconsciemment, à la considérer trop fort pour continuer de rejeter le dédain sur des fautes et des troubles persistants. Se mettre encore en colère mais tout s'épuise, dû à l'état navrant dont il est le seul responsable. Le Sagittaire daigne enfin lâcher prise au son de sa voix, au toucher apaisant qu'elle lui procure. Qu'attends-tu ?

Les mots se bousculent dans sa tête. Désolé ou je ne voulais pas... A l'inverse d'un intonation indécise, une voix forte et confiante se met à résonner dans le dos du Scorpion. Qu'importe l'éloignement il sait revenir, à sa manière. Distance rompue, alliance ressuscitée... Chacun n'en fait qu'à sa tête.

« Je croyais que tu me connaissais mieux que ça ! »

Sa mauvaise foi n'a rien perdu de sa superbe, de sa démarche incertaine il déambule jusqu'à sa partenaire. Une main vient s'échouer sur son épaule, son corps qui l'oblige à supporter le poids qui ne parvient plus à résister aux lois de l'attraction terrestre. Un son comme un grognement mécontent et impatient s'échappe de sa gorge. Orgueil frappant qui ne supporte pas de devoir demander une quelconque assistance :

« Aide moi là...je peux pas remonter tout seul... »

Bien sûr pour ne pas se défaire de cet air trop fier, un sourire narquois se fige sur le coin des lèvres de l'Elu. La répartie cinglante ne gaspille pas un peu de sa verve à chaque occasion propice d'avoir le dernier mot quand il exige n'importe quelle requête. Surtout pour lui reprocher son manque d'attention à son égard.
Fausse autorité. Manières vulgaires

 « ...c'est un ordre. »

Annihiler les frontières et s'imposer désinvolte, oublier l'équivalence de leur rôle à ce moment. Dans l'attitude grossière, son bras vient naturellement se glisser autour des épaules de Leigh, les jambes fléchissent légèrement, mais il l'invite à avancer jusqu'à dans leur résidence privilégiée. L'alcool donne de l'assurance à Saggitarius, mais elle ne dissimule pas l’embarras saisissant qui prend le contrôle de ses expressions. Inconscient d'insister sur un sujet qui pourrait attendre le lendemain, il pourrait le dire, oui, demain sera plus sûr et rassurant pour ces deux grands fatigués par leur duel.

« Il n'avait pas de puce, non ? Ce n'était pas nécessaire je t'assure... »

Équivalent à une réprimande. Qui n'en est pas une lorsqu'elle est émise par ce ton léger et frivole voire incommodant extrait de cette bouche loquace. Plus de l'ordre de la suggestion doucement esquissée, de l'hypothèse soufflée jusqu'à la contenance égarée de l'élu quand son regard s'assombrit soudainement, détourne les yeux du visage de sa complice. Car la promesse de ne pas enterrer ses souvenirs assaillit son esprit. Ce sont ces mouvements infâmes qu'il a mémorisé, ce regard, ce sourire, cette action qu'il ne peut pas pardonner. Et qui par-dessous tout, l'effraye terriblement.

« J'ai...vu quelqu'un utiliser la drogue, ca m'a rappelé de mauvais souvenirs de te voir agir comme ça... » Il déglutit péniblement, l'hésitation ayant dérobé une habilité à s'exprimer à l'oral sans craindre de choquer ses interlocuteurs et surtout Scorpius. « Un simple touché ca a suffit a tout balayé...et j'ai rien pu faire... »

Mais Hypnos n'est pas soulagé par cette révélation, car il ne peut pas trahir son ennemi. Croire qu'il peut tout maîtriser, alors qu'il s'agit d'un leurre. Désavantagé, si véritable adversaire il y a. Le stratège n'a aucun droit de donner ce nom qui trône à l'entrée de ses lèvres et lui écorche la bouche à chaque murmure prononcé...
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Parce que tu aurais arrêté cet homme qui m’étranglait ? Sans la puce, je suis encore plus vulnérable que d’ordinaire… Ses pensées qu’elle ne laisse pas sortir de sa bouche, fatiguée. Mais malgré ça et surtout, elle l’admet, il a raison. Ce n’était pas nécessaire. Tout ça… c’est inutile. Alors elle se contente d’obéir sans un mot à l’ordre capricieux. Ses bras l’entourent pour mieux retenir son corps. Ses jambes fléchissent sous le poids qui s’ajoute. Une pointe de tension se fait sentir dans sa cheville, séquelle encore récent d’une rencontre mouvementée… Elle se crispe, mais rien ne cède.

Les quelques premiers pas qui les font pénétrer dans l’enceinte du bâtiment bien gardé ne vont pas plus loin. Car ses premiers mots donnent l’alerte, lui font lever le visage vers lui qui fuit à présent le sien. Mais l’élan était bien là et s’en retrouve détourné. Dans la poussée vers les ascenseurs, elle lui fait heurter le mur, le plaque brusquement et l’emprisonne involontairement, prenant clairement appui sur lui. Acte précipité par des jambes douloureuses, Leigh réagit sous l’impulsion exacerbée d’un alcool encore bien trop présent. Le sang battant a tout rompre dans ses veines, elle essaye de retenir sa voix pour ne pas alerter. Mais les mots défilent et s’avalent, confus.
    Tu as vu un utilisateur de drogue ? Quand ça ? Tu l’as signalé ? Non. Attend. Qu’est-ce que tu veux dire par « tout balayé » ? Quelle capacité était-ce ?

Un frisson galope dans son dos. Une main qui tressaille s’avance vers le visage d’Hypnos, glisse sur sa tempe droite et dans ses cheveux pour le forcer à lui faire face…
    Est-ce que tu en as été la victime ? Kaze… Est-ce que tu as été ciblé ?

L’intensité s’estompe, elle retrouve son calme, malgré l’incompréhension qui la gagne. Scorpius retrouve son équilibre, s’écarte pour rompre ce contact, une nouvelle fois déplacé.

Comment avait-elle pu laisser filtrer tous ces questionnements ? Alors qu’elle est sait pertinemment qu’il n’y répondra pas, ou du moins jamais directement. Sans compter sur leur état respectif… Rien de bon n’en sortirait si ils devaient en parler là maintenant. Et elle commence à avoir mal à la tête ou bien est-ce la douleur à la cheville ? Tout s’embrouille et se diffuse lascivement. Le silence s’installe confortablement. Elle détaille son visage avant, elle aussi de détourner le regard. Les bras se croisent, elle recule encore d’un pas et laisse échapper un soupire contrit. La conclusion est évidente : cette soirée devrait être effacée de leurs mémoires.
Être liés, mais de loin seulement. La distance et le « professionnalisme » de leur relation lui convenaient. Mais là, après s’être rapprochés, s’être testés et s’être mis en danger, juste à l’instant, ses émotions sulfureuses ont fait surface en quelques phrases. Et elle se sait plus fragile que jamais. Sensation horripilante qui l’écorche à vif. Demain ne sera certainement pas comme hier. Mais retrouver la routine de leurs vies éloignées permettra à la feinte de mieux s’ancrer dans leur réel. Et d’autres priorités prendront mécaniquement le dessus, malignes.
Cette certitude sur la solidité de son fonctionnement l’apaise. Elle retrouvera sa stabilité, elle n’en doute pas. Une main se perd dans sa nuque, nonchalante. Puis se noie dans la chevelure rougeâtre qu’elle fait retomber devant elle. Et ça commence déjà. La silhouette se redresse et le regard redevient direct… quoiqu’il advienne.
    Cette soirée est vraiment horrible… Mais certainement à notre image.

Elle lance l’appel sur la machine qui les élèvera jusqu’à leur étage.
    Désolée d’avoir posé ces questions. Je sais très bien que tu en diras plus seulement quand tu l’auras décidé. Et c’est certainement ton état qui a fait que tu es… lâché cette information.

Le son retentit et Scorpius retrouve son aisance. Ou du moins simule. Elle va même le chercher pour le guider à l’intérieur de l’élévateur. Elle s’assure qu’il gardera l’équilibre dans ce recoin. Dernier contact avant l’éloignement.
    Oublie tout ça et j’en ferai de même.

L’ascension démarre au même moment où le froid l’accapare à nouveau. Et les secondes défilent bien trop lentement à son goût.



HRP : Vraiment, vraiment désolée pour ce retard. *lui offre une tonne de cookie + une tonne de tartes aux fraises* Prends tout le temps que tu veux pour répondre ^^
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MessageSujet: Re: M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] M´enivrer et vomir mes principes, libérant de mes tripes, ce que j´ai sur le cœur. [PV Leigh] 300126374f74efad852d0Sam 22 Sep - 22:34

Car il est trop tard désormais, un retour en arrière avant de dévier. Intouchable. Malgré tout, à contre cœur, la défaite d'un soir inéluctable. Le mystère mal élucidé et la crainte hors pair qui court toujours, ravage la sérénité et contraint à la méfiance, au renvoi de violence, au désastre d'une vie juste bonne à écraser, sans prêter attention au gémissement du souffle protestataire. Il le hait, d'avance, le massacre, tant qu'il le peut. C'est se dire qu'il a vaincu, les doigts tachés de sang.

«  Je n'ai rien... »

Ni même le cœur déjà agressé, ni même sa voix maladroite coupée dans ses élans endiablés. C'est faux, mensonge dans chaque impulsion consciencieuse. Il lui est impossible de réprimer cet air surpris, puis doucement remplacé par une expression affectée par sa propre faillite. Sans le vouloir, presque moqueuse redessinant les contours du quotidien. Dépourvu du souhait fourbe, d'aller l’inquiéter pour de bon. Il voudrait réclamer, saisir derechef cette opportunité d'empoigner les aveux dans le contact qu'il amorce en s'échouant dans les remous nerveux de son esprit. Mais la détermination habituelle s'estompe, chez l'être lamentable, pourvu d'un orgueil calciné. Aucun ne mérite plus d'embuscades et de traquenard sournois, de coups perfides qu'il manie volontairement, par excès dans l'incertitude d'y inscrire la balafre de ses mouvements agressifs. Parce qu'il s'en souvient, il ne réprime pas cette aigreur, déversér sur ce visage encré dans son imaginaire, de ses sourires écœurants qui courent à en éveiller la folie désamorcée.

«  Je ne peux pas oublier, je déteste perdre. »

Tu revois la main, tu revois le geste. Tu ressens la peur te parcourir, le risque engagé. Tu allais jouer les tiens par fierté, tu n'as pas hésité à leur mentir un peu, Les soumettant à l'ignorance pour conserver de ta droiture. La vision d'un échec gommé. Parce qu'il y a longtemps qu''aucune solution n'existe mettant en avant le choix qui doit subvenir. Cela, avant d'être transpercé le premier par la lame traître. Même si tu protestes, tu préfères donner raison à Leigh, même si tu voudrais tout lui dire, donner ce nom, décliner toute responsabilité. Lâche, tu l'es en ce moment, terrorisé. Maintenant par déduction d'y commettre une erreur insupportable, alors tu lui donnes cette chance, t'efforce vigoureux d'y renoncer, attendre à nouveau. Tu veux t'échapper avant de prendre cette foutue décision contre les déchus...

Elles éclosent naturellement. Ces révélations, détentrices des frustrations et des amertumes réprimées par les âmes fidèles. La loyauté mise en sursis, en désaveux prompte irradié et intégrité de soi anéantie. Pourtant, parce qu'il y a des douleurs, des effusions de rage inouïe et hurlements stridents, dans l'inaccessible terrifiant et funeste passé. Les lèvres se creusent, l'émail apparaît, l'Elu navré d'avoir juste un instant en voulant se relever avoir si tôt fait d'abdiquer.

« Parce qu'aujourd'hui ce n'était pas moi...je n'ai pas à profiter pour me venger en vomissant mon dégoût comme ce soir. Sur toi...dorénavant, il n'y aura plus d'erreurs.»

A s'en donner du courage, pour les convictions détruites. Il sait qu'elle sait, les problèmes assaillants. Même si les mots se frayent un chemin pénible vers la sortie. Les pensées, elles ne changeant pas teintées de vérité. A ses colères déliées des tranquillisants administrer par ce silence. La terrible froideur dominatrice, l'absence d'une force emplie de sentiments et probablement d'un tout, tout ce qui dépasse l'homme en soi. Comme ça, la question débarque en fils maigres et friables guidés par les timides pensées. Elle, s'attarde avant qu'il ne se découvre complètement, d'une démission collée à l'épiderme, des ratures ineffaçables gravées sur sa peau, au creux de sa mémoire. Le corps embrassé s'apaise, au masque fendillé, sur le sol, douceur acquise en sacrifice d'efforts entamés. Tête affaissée, d'une sincérité ayant éventrée les artifices, il sourit.

« Désolé... »

De ses limites franchies, où il faut courber avant de s'éteindre. Parce qu'il savait, en connaisseur qu'il poussait les portes avec force, pour continuer et aller loin, vers l'inatteignable. Jusqu'à l'affrontement, la blessure mortelle. Sacrifiant ses proches au crocher de son venin acéré, de cette image chancelante, détruite sous la coupe victorieuse de ses regrets.
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