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ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE]

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MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER
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MessageSujet: ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 300126374f74efad852d0Lun 30 Avr - 23:04



ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 261628444f995b9c5c965


mes proies s'égarent par-delà mes prisons sanglantes ;

je les vois se briser dans leur chute vers mon royaume



Tombent les cerisiers et tombe ma sentence. Entre les fleurs sanglantes qui s’éparpillent, je vois danser mon éternité.


Le temps s’écoule, le soleil est haut dans le ciel. La lumière tamisée d’une après-midi paisible filtre entre les branches des arbres et caresse ses cheveux blancs. Les longues mèches cachent son visage et là où les ombres se côtoient, personne ne fait attention à une silhouette seule, perdue. Le temps est venu. Sortir de son repère. Repeindre la fresque de ses victoires de sang frais, à nouveau. Ses yeux brillent d’une lueur malsaine derrière les cheveux neigeux et un rictus mauvais étire son visage.

Une gamine le pousse en passant et en sautillant et il se retient de l’emporter, tout de suite. La jeunesse s’épanouit, autour de lui. Tout se décline sous le signe de l’intouchable. De ce qui n’a pas encore été souillé. De ce qui n’a pas encore été abîmé.

Les cicatrices qui serpentent sur son visage ressortent, plus que jamais. Il n’a gagné qu’une malédiction. Il s’est éparpillé dans ce monde et il n’est plus que le monstre qui emporte au loin les jeunes innocents.

Et en ce jour, il devient prédateur pour chercher sa nouvelle proie.

Il est à peine quinze heures. Et sur l’un des bancs, l’air absorbé par un livre écorné, aux pages jaunies, il observe autour de lui les allées et venues. Il grave dans son esprit chaque détail. Il calque sur sa rétine chaque ombre, chaque son. Comme s’il faisait le tri. Comme s’il se décidait, pour trouver le meilleur moment où frapper. Il n’a droit qu’à un coup. Un seul, avant que les alertes ne fusent. Les habitants d’Antalis sont méfiants et, maintenant que plus jamais, même si peu de personnes croient en son existence, les craintes enflent.

S’ils savaient, s’ils savaient.

L’humain en lui frissonne d’un plaisir malsain. Tout respire une tranquillité fallacieuse, ici. Et il est là pour briser leur équilibre. Pour voleur leur bonheur, pour dérober leurs joies. Pour leur ravir ces visages sur lesquels il ne peut plus calquer son apparence devenue monstrueuse. Si on voit son visage, à la lumière, il n’y aura qu’une créature grimaçante, une douleur peinte à vif sur la chair. Abîmé. Souillé. A jamais. Et il ne peut rien faire de plus. Et il ne peut que sacrifier ceux qui essaient désespérément d’avoir plus alors que lui, veut seulement un visage. Égoïstement. Il les hait, tous, de son humanité déchue, de ses tripes, de son cœur gelé. La pitié s’est envolée.

« Monsieur, vous pouvez aller chercher mon cerf-volant… ? »
Il l’ignore. La fillette essaie d’attirer son attention, désespérément et finit par abandonner. Ses yeux noisette brillent de larmes contenues et elle a de la terre sur ses vêtements bleus. Il la regarde chercher une main secourable, ses doigts tortillant quelques mèches châtain. Elle semble avoir trouvé, court, ravie, vers une petite silhouette blonde.

La voilà.

Le regard un peu flou, celui auquel personne ne prête attention observe fixement celle qui a été désignée comme victime officielle.

La voilà.

Il s’empêche de sourire, garde son calme.

La voilà.

Il étalera les cheveux d’or sur le sol éclaboussé de ses cris de souffrance.


Ordre de passage ; Croquemitaine ▬ Silja ▬ Jack
Amélia sera prévenue quand il lui faudra intervenir
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MessageSujet: Re: ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 300126374f74efad852d0Mar 1 Mai - 1:02



LOOKING FOR FUN, GETING HIGH FOR FREE;

IT'S TIRIN', TIRIN'.
Difficile de dire ce qui s’est réellement passé ce jour-là. Néanmoins pour raconter les faits avec autant de véracité que possible, il faut commencer par le début. Et cette histoire-là s’inaugure sur un magnifique « lapin ». Non, pas un animal avec de grandes oreilles et un pelage duveteux. Mais plutôt du genre « rendez-vous manqué ». Voilà nous y sommes. Quatrième banc sur la droite. La petite silhouette blonde qui rappe furieusement le sol avec ses basket usées s’appelle Silja. N’importe quel passant aurait pu lire le mécontentement gravé sur son visage de porcelaine. Et encore, elle se contenait. En réalité, elle aurait voulu crier sa rage au monde entier en pestant contre ce sale type qui avait accepté un rendez-vous dans l’endroit le plus romantique de la cité et qui bien sûr, n’était jamais arrivé. On s’est encore foutu de ta gueule, comme d’hab’. Relativisons : des bas et des hauts, il y en a partout, c’est ce que vous vous dites, n'est-ce pas ? Mais autant être honnête de suite, Silja, elle, allait commencer sa descente aux enfers dans pas plus tard qu’une minute. Moteur. Action.

La petite blonde marchait d’un pas décidé à travers l’allée fleurie en tentant d’oublier la multitude de couples qui roucoulaient autour d’elle. C’était donc vrai alors ? L’amour n’était fait que pour les autres ? Malgré ses efforts certains, elle ne put s’empêcher de fixer quelques instants deux jeunes amoureux bras-dessus bras-dessous, partagée entre la jalousie et l’écœurement. Si elle avait eu des œillères, elle les aurait sûrement mises, quitte à passer pour un cheval de course…ou une fille bizarre. Perdue dans ses pensées, elle faillit heurter un « petit problème ». Pour une fois que quelqu’un était moins grand qu’elle, il fallait que ça soit une gamine de huit ans. Elle baissa alors les yeux, surprise de retrouver une de ses jeunes connaissances.
    ▬ « Siljaaaaaaaa ! Mon cerf-volant est coincé et le méchant monsieur là-bas à fait semblant de pas me voir ! »

La jeune femme laissa échapper un petit soupire de découragement avant de lui adresser un timide sourire en coin.
    ▬ « Hey mais...qu’est-ce que tu fiches ici ? Je t’ai déjà dit d’arrêter d’embêter tout le monde avec ton cerf-volant et de pas trainer dans la rue tout le temps ! Sale mioche va…il est où ton truc ? »

Elle accompagna sa phrase d'une pichenette tout en douceur sur le front de la petite. Ce qui n’empêcha pas le visage de cette dernière de s’illuminer instantanément. Même pas le temps de dire « ouf », qu’elle était déjà passée du regard larmoyant au grand sourire excité. Ah, les gosses : de vrais comédiens. Et déjà, la fillette pointait du doigt un énorme cerisier, sûrement témoin de plusieurs centaines d’années. Silja ne le savait pas encore mais, elle avait commencé à creuser à l’instant même où son regard s’était posé sur le pauvre cerf-volant, pris au piège par une haute branche.

Elle y était presque. Encore un petit effort. Juchée en équilibre sur une ramure, la petite blonde essayait tant bien que mal de ne pas glisser sur les écorces traitresses. Puis, dans un ultime geste désespéré, elle déploya un bras et attrapa du bout des doigts le bout de tissu aux couleurs flamboyantes. Et voilà c’est fai…Un craquement sinistre se fit entendre, emportant une branche et par la même occasion la frêle silhouette haut perchée. Et plus dur sera la chute.

Quelques mètres en contrebas, Silja qui venait d’expérimenter la cruelle loi gravitationnelle, essayait de se relever tant bien que mal. Au moins, elle s’était cramponnée au cerf-volant : elle n’aurait dont pas fait tout ça pour rien. La petite fille s’approcha alors de la sauveuse de jouets en péril et attrapa son dût sans même se soucier du piteux état dans lequel se trouvait la blondinette.
    ▬ « Yeah ! T’es la meilleure Silja ! Merci ! »

Enfin, elle l’avait vu repartir en trottinant joyeusement. Derrière elle, son engin de malheur ressemblait à arc-en-ciel dans le vent. Faites des gosses, j’vous jure. Malgré son air bougon, elle était contente de sa bonne action de la journée. Pourtant, le premier sous-sol avait été atteint à l'instant-même.

« Le méchant monsieur ». C’est comme cela qu’elle l’avait appelé. Et bien entendu, notre petite brute préférée ne savait pas qu’elle venait de s’assoir sur le même banc que lui. Mauvaise pioche comme on dit. Mais pour l’instant connaitre son voisin ne l’intéressait guère. À vrai dire, elle avait un autre problème. En tombant elle s’était égratigné les genoux et en l’espace de quelques secondes sa peau d’une blancheur incomparable avait été souillée, rougie par une couleur vive et profonde. Elle aurait dut prendre garde. Le sang attire le sang.





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MessageSujet: Re: ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 300126374f74efad852d0Mar 1 Mai - 21:12

De ces grands arbres annoçeur de beau temps, germait chaque jours une feuille au teint rosé. Et chaque jour, un sourire de plus s'ouvrait sur ses visages impatient. Le festival de l'Eté, tous l'avait sur le bout des lèvres. Et lorsqu'il vint ouvrir ses portes, personne n'oublia de répondre à l'invitation. Tant que la foule ne s'épuisait jamais. Parmi elle, il était surtout fréquent d'y croiser les parents encore heureux d'avoir la même personne dans leur lit ainsi que leur progéniture baveuse et les jeune couples fraîchement formés qui viennent admirer l’ambiance stéréotypée en buvant un coup avant d'aller en tiré un. Et puis, il y avait le reste. Les amies, la famille, les surexcités d'être là et les boudeurs s'étant fait forcé la main. A ce demander si tout ce beau monde travaillait réellement pour avoir l'occasion de venir ici. On oubliait toujours ceux qui devait resté là, tout les jours jusqu'à ce que le festival referme enfin ses portes. Non pas resté par plaisir, mais par obligation, car eux, travaillait réellement.

C'était le cas de Jack. De Schaun plus précisément puisqu'il fut demandé au service de surveillance. Chargé de roder les heures d'après-midi dans une zone précise du Festival, il s'habilla donc en civil. Le message à faire passer n'était pas de faire peur, mais plutôt d'instauré la sécurité, premièrement. Mais aussi parce que tout cela devait resté secret. Donc arriver armé n'aurait pas forcément tout arrangé. Il gardait juste sur lui de quoi contacter ses collègues disposés plus loin.
Les premiers jours c'est plutôt agréable. Malgré les idées toutes faite de ce genre d'évènement, il y avait vraiment de quoi se détendre, même entre les rires stridents et les images surenchéris des couples. Anatalis avait le don de rendre toute chose de toute beauté. Jusqu'à ce que cela devienne un fardeau.

C'était une impression de vide, de renfermement. Il était là, à zigzaguer entre les passants, seul et presque invisible. Au bout d'un moment, il en oublia même l'objectif de sa venue. Une certaine angoisse s'empara de lui, le fait d'être ainsi dans une population inconnu sous un autre visage. Il ne connaissait pas encore tout les proches de son corps d'emprunt. Au vu de ce que Jack avait observé de Schaun, il ne menait pas une vie des plus passionnante, entouré d'une multitude de gens. Mais il suffisait que l'un d'eux décide de le saluer par politesse, qu'il s'en approche avec un large sourire, qu'i l'appel et qu'il... L'enquêteur se plaqua la main sur le front, ayant l'impression que le soleil lui tapait sur la tête depuis ce midi. Il eu soudainement la voix cristalline de l'adolescente avec laquelle il vivait désormais, qui lui répétait « Prend un chapeau ! Prend un chapeau ! Tu vas ressembler à une écrevisse avant la fin de la semaine. » Suivit d'une dispute de gamin parce qu'il refusait de ressembler à un clown. L'adolescente, c'était la soeur de ce bon à rien, mais en peu de temps Jack avait réussi à s'approprier le rôle de grand-frère.

Alors que dans son esprit, il donnait enfin raison à sa soeur, il décida d'aller s'asseoir sur un large banc à l'ombre d'un cerisier. Un banc déjà occupé par un homme qu'il ignorait. Il laissa échapper une grimace en sentant ses pieds bouillir dans ses chaussures de cuir noir, décidant donc de les ranger sous le banc. Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôôôôt. Il était là, à tourner tel un chien en cage dans les rues pavés alors qu'assis ici pouvait très bien lui permet de faire son boulot. Au passage, son angoisse se fit balayer par la premier coup de vent qui vint le rafraîchir.
D'ici, il pouvait avoir une vue sur l'une des allées principales de sa zone. Juste de quoi poser ses fesses quelques minutes. Et il ne fut pas déçu de sa position, car il aperçu au loin, la chute mémorable d'une jeune femme un peu plus loin. Le jeune homme se mit à rire dans son coin, mettant le dos de sa main contre sa bouche, pour essayer de passer naturel. A croire que c'était plutôt raté.

Jack se calma toute suite lorsqu'il la se déplacer vers lui. Ça y est il était foutu, il allait se faire engueuler par celle-ci. Il allait faire ridicule à se faire engueuler par cette petite blonde. Alors qu'elle n'était à quelques pas, il s'empressa d'aller chercher son paquet de cigarette dans sa poche. Son regard dissimuler son sa mèche de cheveux, il alluma le bout de son rouleau de tabac. Néanmoins, elle finit par s'asseoir à l'autre bout du même banc. Chose qui m'arracha un soupir de soulagement. Silence. Puis c'est un fou rire qui s'empara de Jack, attirant même les regards de certain passant. Vous savez, c'est ce genre de fou rire qui vous prend quand l'image hilarante repasse dans votre esprit alors vous essayer de rester calme.
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MessageSujet: Re: ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 300126374f74efad852d0Mer 2 Mai - 8:35



ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 261628444f995b9c5c965


ils attendaient l'explosion de leur bonheur ;

ils ont juste retrouvé les débris de leur humanité



Dans les pages qui se tournent, s'écrit la noire aventure de ceux qui courent vers la mort.


Il ne tourne même pas la tête quand elle vient s’installer sur le même banc que lui mais son sourire s’agrandit. Il semblerait qu’il n’ait besoin de rien faire d’autre. Elle est là, à portée de main. Un fruit mûr, une fleur à peine épanouie qu’il peut cueillir sans se soucier du reste. Il espère juste qu’elle n’a pas été trop abîmée par sa chute, qu’il n’y a rien qui entachera sa beauté de poupée de porcelaine. En l’observant à la dérive, il remarque le sang qui coule de ses genoux. Sa gorge s’assèche et ses yeux s’écarquillent. Il sent son sang battre violemment à ses tempes, comme un message, comme une mélodie lancinante qui poursuit le monstre qu’il est devenu. C’est ce qui l’appelle, toujours, quoi qu’il fasse. La cacophonie qui résonne dans sa tête, cette envie de toujours plus, de se noyer dans le sang de ceux qui sont encore vraiment en vie, de ceux dont l’apparence frôle cette perfection qu’il avait, jadis.

Et même s’il doit la briser en milles morceaux, il dérobera cette beauté à ceux qui en sont indignes.

Les pages se tournent tranquillement, sur un même rythme calme et ordonné, même si ses yeux ne lisent pas. Il se tend, imperceptiblement, quand, de l’autre côté, un homme s’installe. Il se sent cerné. Frustré. Cela aurait dû être plus facile et voilà qu’un trouble-fête s’installe. Il ne lui accorde qu’un regard rapide, sans s’attarder sur sa sombre silhouette et régule son souffle, comme pour l’accorder à la légère brise de vent qui menace de dévoiler son regard. Mais rien ne filtre, jamais et il peut attendre en toute tranquillité que ce qu’il a prévu commence.

Et après, il pourra accomplir son dessein.

Ses lèvres miment un compte à rebours. Il semble ravi, de cette joie malsaine qu’ont ceux qui s’apprêtent à chambouler les existences des autres, à voler ce qui ne leur appartient pas de droit, à sa cacher sous la poussière épaisse de leur mauvaise foi et de leur cruauté. Pour lui, c’est comme une chanson. 3. 2. 1…

BOUUUM

Le mot flotte sur ses lèvres, dans un murmure et il s’empêche de rire. L’explosion retentit quelques mètres plus loin, assourdissante, et il entend déjà les cris inquiets, quelques pleurs.
En dessous d’un cerisier désormais éventré, la fillette de tout à l’heure semble se débattre. Le tronc puissant compresse ses jambes frêles et l’empêche de sortir. L’attroupement autour d’elle est un mélange de peine, d’impuissance, d’inquiétude.

Il regarde l’homme aux cheveux sombres courir vers eux pour leur prêter main-forte et se réjouit, mentalement, jusqu’à voir que la blondinette est sur le point de les rejoindre. Il la saisit par l’épaule, avant qu’elle n’ait pu faire quoi que ce soit.

« Une minute, fillette. Je n’ai pas fait tout ça pour rien. »

Le livre est abandonné sur le banc et le vent tourne les pages à toute vitesse. Tout s’accélère, il n’a plus le droit à la moindre erreur. Il sort le tissu imbibé de drogue de sa poche et le pose sur son visage fin, trop rapidement pour qu’elle ne puisse même tenter de faire un geste. Il la sent s’affaisser un peu contre lui, satisfait. Il n’a plus qu’à repartir.

Et pouvoir l’emporter au loin, là où reposent ses trésors abîmés, ses marionnettes brisées. Elle sera une pièce de choix.

Alors que tous les regards sont tournés vers la malheureuse fillette coincée sous l’arbre, alors que personne ne prête attention à eux, il se pense tiré d’affaire. Il porte la jeune femme sur une épaule, sans même s’étonner de son poids plume. Le reste ne sera qu’une vaste plaisanterie.

Oui mais…

Il s’arrête, interdit. Ses yeux brillent de rage et il hurle intérieurement. Encore lui. Ce parasite. Il pensait qu’il se serait détourné d’eux assez longtemps. Il pensait que ce serait suffisant.

L’homme aux cheveux sombres, qui ne semble même pas étonné de le voir.

Les jeux sont faits. Il n’y aura donc pas qu’une victime qui tâchera les pétales de son sang, aujourd’hui.


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MessageSujet: Re: ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 300126374f74efad852d0Mer 2 Mai - 22:57



OH MY GOD, I FEEL IT IN THE AIR;

TELEPHONE WIRES ABOVE ALL SIZZLIN' LIKE YOUR STARE.
L’embarras. Voilà le sentiment qui marquait gravement son visage tandis que ses deux grands yeux bleus suivaient avec un intérêt toujours plus grandissant, le petit courant rouge vif qui serpentait le long de son mollet. Silja laissa échapper un léger soupir de découragement. Il n’y avait rien à faire. Et l’idée de salir ses mains avec son propre sang ne la réjouissait pas vraiment. Étonnamment, à cet instant précis, elle ne réfléchissait ni à la douleur que sa blessure pouvait engendrer ni même aux questions d’hygiène de base. Le tétanos. Les infections. Tout cela passait bien au-dessus de ses considérations. Non, en regardant sa blessure couler sur ses chaussures, il n’y avait qu’une chose qui l’obnubilait : l’esthétisme. Après tout, son rendez-vous pouvait bien arriver à tout moment. La jeune femme en était encore réellement persuadée. Oui, il arriverait en accourant, un grand sourire gravé sur le visage et un bouquet de fleurs des champs à la main. Cette vision la fit sourire bêtement. Et son petit théâtre mental continua de plus bel. Il s’excuserait et lui raconterait alors comment il a dû braver les flammes d’une maison en feu pour sauver une vieille dame ou comment il s’est improvisé secouriste pour un enfant au bord de la noyade. Oubliant le monde autour d’elle, la petite blonde se trémoussa naïvement sur son banc avec un air de dinde écervelée. Elle était prête à avaler n’importe quelle excuse pourvu que cela puisse mettre en valeur son tendre amour. Même un chat coincé dans un arbre. Elle aurait pardonné. Oui, un chat.

Un chat d’un mètre-soixante-quinze, avec des gens infiniment longues et une poitrine avantageuse. Je rêve ou cet enfoiré se paie carrément ma tête ? Bouche bée, elle regarda son rendez-vous du jour passer juste devant son nez en compagnie d’une sublime demoiselle. Elle ressemblait à un mannequin de papier glacé. Croyez-le, cette situation était bien plus frustrante et déshonorante qu’un simple « lapin ». S’il s’était risqué à passer ici, c’est sans doute qu’il avait rapidement oublié sa promesse. Oui, ce n’était que Silja, après tout...pourquoi faire un effort pour elle ? Cette pensée lui fit serrer les dents. C’était vraiment blessant. Pourtant, abattue, elle n’eut même pas la force de se mettre en colère. À dire vrai, ce manque évident de volonté n’était nourri que par le refus de s’humilier d’avantage. Assez pour aujourd’hui. À cet instant, elle aurait vraiment voulu « disparaitre ».

Pourtant cette pesanteur de corps et d’esprit ne dura pas plus d’une minute. Le temps de se remettre de ses émotions et de véritablement se reprendre en main. Trouver un mouchoir pour essuyer ses contusions lui avait paru être un bon commencement. C’est donc tout naturellement qu’elle se retourna vers ses voisins de banc. Rapide coup d’œil furtif. Voisin numéro un : un peu étrange avec son gros bouquin jauni et son air détaché. Elle ne le sentait pas vraiment. Son regard dévia alors sur la personne assise à côté. Un homme en plein milieu d’une crise de fou rire. Et bah, c’était portes ouvertes à l’asile aujourd’hui ou quoi ? Pressée par la situation, elle se leva tout de même pour tenter sa chance sans se douter qu’elle était le dindon de la farce. Mais attention petit oiseau de basse-cour : l’ouverture de la chasse est pour bientôt.

Plantée devant l’homme qui fumait tranquillement sa cigarette, Silja n’en menait pas large. Elle ressemblait à un pauvre chiot abandonné. Peine de cœur et bleus au corps. Elle était dépitée de sa journée. Pourtant, tout aurait dû être parfait. Et Dieu sait qu’il en existait pleins, des jolis mots rimant avec perfection. Malheureusement les seuls qui arrivaient à se frayer un chemin vers son esprit ressemblaient à « sale con », « frustration », « résignation » et « contusions ». Puis enfin, la bonne idée de la journée : pour se remettre d’appoint, il lui fallait une bonne « altercation ». Un rictus malsain s’étira sur ses fines lèvres.
    ▬ « Hey ! Ça vous arrive souvent de rigoler tout seul ? Non parce que là c’est vraiment louch-… »

Jamais sa phrase ne trouva de point final. Derrière elle, une explosion assourdissante la fit littéralement sursauter. Les cris apeurés qui s'en suivirent provoquèrent en elle une montée d’adrénaline, mélange d'excitation et de sueurs froides.
    ▬ « Qu’est-ce que c’est que ce bordel enc… »

La curiosité laissa rapidement place à l'incompréhension. L’horrible spectacle l’avait tétanisé pendant quelques secondes. Un cours laps de temps qui lui avait paru être une éternité. Pourquoi ? Immobile au milieu du chaos. Pourquoi ? Il fallait qu’elle fasse quelque chose. Pourquoi ? Une montée de larmes avait brouillé sa vision. Mais pourquoi bordel de Dieu ? Il fallait qu’elle y aille. Maintenant. Le fumeur inconnu l’avait déjà devancé mais elle comptait bien lui emboiter le pas immédiatement. Malheureusement, on avait déjà décidé pour elle : ce chemin ne serait pas le sien.

L’être humain est parfois étrange. Entre le moment où le bout de tissu imbibé de drogue avait effleuré son visage et l’instant où elle s’était sentie partir, une seule idée avait traversé l’esprit de Silja. Et cela ne concernait ni le curieux lecteur et son geste fou, ni la raison du fou rire de l’homme à la cigarette, ni sa blessure au genou. Ce n’était pas non plus à propos de cette fille, pendue au bras de celui qu’elle avait attendu plusieurs heures. Non, innocemment, son unique pensée était adressée à la fillette. Mais ils ne vont jamais y arriver tous seuls... Peut-être. Peut-être pas. Dans les deux cas, cela ne la concernait plus. Autour d’elle : rien d'autre que l’obscurité angoissante, enveloppée de ce fameux silence. Triste et dur.


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MessageSujet: Re: ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 300126374f74efad852d0Jeu 3 Mai - 0:53

Son fou rire fut brutalement rabattu lorsqu'une fine ombre le recouvrir. Jack leva son menton, regardant la jeune femme qu'il avait vu auparavant chuter de l'arbre. Il faisait son étonné ainsi devant elle, alors qu'au fond il savait très bien qu'il n'était d'aucune discrétion. Il rabaissa ses épaules, tirant une bouffée de fumée sur sa cigarette. Aller vas-y, crache le morceau, énerve toi petit bout de femme. Car oui du haut de ses quelques centimètres, elle aurait du mal à impressionner le jeune homme. Pour ne pas non plus s’enfoncer, il se leva du banc, la dépassant de trois tête facilement. Il fallait qu'il recommence sa ronde et qu'il se fasse passer pour un fou un peu plus loin.

Sourd, il devint si sourd qu'il s'en plaqua les mains sur les oreilles, avant qu'un coup de vent ne balaye l'aller. C'était le temps d'une seconde, le temps d'une réaction. La jeune fille dont il se moquait il y a quelques minutes lui devint totalement indifférente, ainsi que son voisin de banc qui ne l'importait guère. Mit sur ses gardes au plus haut niveau, le policier se fraya un chemin dans cette foule tétanisé par la peur, respirant la panique. « Écartez-vous s'il-vous-plait ! Écartez-vous ! » Ordonnait-il sur un ton sec. Alors que la foule s'écartait mécaniquement pour lui laisser la passage, il eut la vision d'une petite fille paralysée sous un cerisier déchu. Rester impassible. Rester impassible. C'était son mot d'ordre dans ce genre de situation. Cela demandait d'une extrême concentration lorsqu'on entendait courir dans la folle les murmure déstabilisé de la population. « Oh mon dieu ! Sauvez-là ! Que quelqu'un appel les secours ! Faite quelques chose. » S'enchaîna par la suite une analyse des plus rapides, forgée par l'expérience. Accident ou acte terrorisme ? Suspect en fuite, environnement.
Jack posa sa main sur sa poche, voulant décrocher son téléphone. Cependant, son analyse ne lui servit pas pour dénicher des preuves, plutôt à surprendre un autre méfait. Son regard bleu vif heurta la jeune femme blonde en proie d'un homme.

Maintenant on ne parlait plus d'analyse mais de situation prioritaire. Impassible. Impassible. Concentré et juste. Entre la vie en périls d'une fillette et l'attaque en directe d'une jeune femme, il choisit la jeune femme. C'était un choix prit en quelques secondes, qui le fit revenir sur ses pas aussitôt. Il n'était pas le seul enquêteur présent au festival d’Été, le plus proche viendra aider la petite fille.
Malgré les quelques mètres qui séparaient l'homme et Jack, ce dernier prenait déjà ses gardes en s'approchant de lui calmement. En première vue, il n'abordait aucun signe de violence puisqu’il avait « juste » endormie sa victime. En voyant que l'agresseur ne prenait pas ses jambes à son cou, il abordait un pas plus lent et fermé. Il finit par s'arrêter totalement, posant une de se main sur le bas de son bassin, relevant sa chemise qui dissimulait une arme à feu. Il n'avait nullement l'intention de l'utiliser, mais s'il en voulait essentiellement qu'à la jeune femme blonde, il aurait déjà fuit. Ou alors, chercher un contact violent pour avoir la voix libre. Sa tête fulminait, ne comprenant en rien les intentions de l'homme.

Le policier eut un moment d’intention. Un bref battement de cils qui l'autorisa à regarder à gauche, puis à droite. Personne ne regardait, personne, ou presque, assistait à la scène. A vrai dire, ils n'avaient encore rien dit. Ils étaient comme enfermer dans une bulle, leur bulle increvable, les séparant du monde extérieur.
Mais prit d'un instant de panique, au première geste, même moindre, que fit l'assaillant, il dégaina son arme. Maintenant tout ce jouait à celui qui allait être le plus menaçant. Son regard revint vers sa cible, voulant soutenir celui-ci
L'horreur le saisit, Jack baissa de quelques centimètres sa garde en voyant le vrai visage de l'homme. « Putain... c'était toi. » Furent les mots qui mima sur ses lèvres soupirantes. Il prit conscience de tout ce qui l'avait entouré en quelques minutes. Il avait l'impression de tout comprendre. Mais il ne comprenait rien. Son voisin assis à côté de lui si silencieux à son rire, l'attention faite plus loin.

Jack ferma les yeux et les rouvrit. Il remit sa garde correctement, relevant son menton. « Pose la. » Claire, précis et dur. Il était seul et n'avait pas l'intention de jouer au super héros, même munit d'une arme.

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MessageSujet: Re: ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 300126374f74efad852d0Ven 4 Mai - 11:18



ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 261628444f995b9c5c965


le poison les envahit tous, tôt ou tard ;

et je me ris de les voir essayer de le détruire



Le courage se salit de la morsure de la satisfaction, immanquablement. Et quand ils résistent, ce sont les échecs qui le ternissent.


Un ricanement nerveux, quand il regarde celui qui ose se dresser contre lui. Il le maudit, l’espace d’un instant. Il ne fera que retarder l’échéance. Le Croquemitaine obtient toujours gain de cause et ce n’est pas un simple inconscient qui va pouvoir l’arrêter. Défiant, il passe ses doigts dans les longs cheveux blonds de la demoiselle et esquisse son sourire le plus mauvais.

« Sinon quoi ? Elle forme une adorable protection, s’il te prenait l’envie de m’attaquer. »

Il le dit sur un ton calme. La menace plane pourtant, les enrobe, fait un joyeux feu de bois de toute tentative de rédemption. Il n’est pas là pour jouer. Il est là pour emporter sa proie, la placer au centre de tous ses joyaux. On ne l’arrêtera pas.

Même s’il est là pour ça. Même s’il ne semble pas disposer à le laisser s’enfuir. Les mailles du filet se resserrent. Il n’est pas venu ici les mains vides, de toute manière.

« Les jeux sont déjà faits, gamin. Eloigne-toi avant que ne sois obligé de te sacrifier. »

Sa voix a des accents rudes, un brin sauvages. Sa patience s’effrite et il n’a plus le cœur à prendre ses manières doucereuses, à essayer d’écarter sans danger ceux qui auront essayé de bloquer sa route. Ses mains ressemblent à des griffes, serrées autour de la taille de la malheureuse fillette qui n’a pu s’y soustraire. Dans ses yeux danse une lueur meurtrière que même ses cheveux d’argent ne peuvent plus cacher. Il y a l’appel du sang, l’appel de la mort et il est las de s’y soustraire. Cet homme en fera les frais, même s’il ne correspond pas à ses critères.

Il n’a que faire des hommes brisés, des âmes qu’il devine tourmentées, des corps usés. Il veut la jeunesse, il veut l’éclat pur et brillant de ce qui repose encore sur des bases solides. Un édifice encore neuf, que les ans n’auront pas marqué, que les vents n’auront pas rongé, que la poussière n’aura pas enterré. Pas comme lui.

Mais il persiste, il ne bouge pas. Têtu, décidé. Un sourire railleur étire son visage. Parce qu’on espère encore pouvoir sauver quelqu’un. Parce qu’on croit encore à sa propre humanité. Parce qu’on se montre faible alors on se dit qu’on peut encore espérer. Mais lui, sait la vérité. Il sait que tout meurt si ce n’est la cruauté. Il sait ce qu’ils vivent, tous, ce qu’ils deviendront. Il sait ce qu’ils en ont fait, pour atteindre ce qu’ils convoitent. Pauvres naïfs, qui veulent encore se sauver, alors que leur chute est impossible à arrêter. Ils ont posé leur pied dans l’engrenage. Essayer de rattraper quelques corps et quelques âmes n’y changera rien, ils s’échoueront.

« Ç’aurait été admirable. »

Dans d’autres circonstances. A un autre endroit, à un autre moment. Mais pas à Antalis, ici et maintenant.
Dans un souffle, la petite capsule tombe à terre. Une petite explosion, et la fumée qui le recouvre. Il lui suffit d’un pas rapide, alors qu’il profite de la surprise, pour enfoncer la petite flèche empoisonnée en dessous de l’épaule. C’est rapide, c’est efficace. Il peut s’en aller, sans regarder en arrière.

Il entend vaguement un cri, derrière lui. Il ne se retourne plus, il a ce qu’il voulait.

Il peut s’envoler, l’emporter. Le sacrifice lui rendra ce qu’on lui a dérobé.


Ordre de passage ; Croquemitaine ▬ Jack ▬ Amélia
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MessageSujet: Re: ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 300126374f74efad852d0Dim 6 Mai - 20:32

Sinon quoi ?

Rare étaient les menacés par une arme à feu qui osaient sourire devant une pseudo mort. Car même en sachant qu'il n'aurait jamais pu tirer, l'objet évocateur de la mort refroidissait les plus téméraires. Mais on le savait tous, il n'y avait pas besoin d'être du métier pour savoir qu'il n'aurait jamais pu tirer. Ça, ce ridicule flingue, n'était que là pour épater la galerie, pour se donner l'illusion de la sécurité. Et si par mégarde, il tirait, il valait mieux pour l'agent de sécurité que cela ne tue pas l'agresseur, pour n'importe quelle situation. Alors Jack comprit bien vite que devant ce genre d'homme, il était nu. Il c'était fixé un but et plus rien ne pouvait l'arrêter. Au point que la victime qui l'aurait voulu retiré des griffes de ce monstre serait devenue sa victime.

« Les jeux sont déjà faits, gamin. Eloigne-toi avant que ne sois obligé de te sacrifier. »

Gamin ? Le policier, dans cette confrontation de menace était sur le point de ranger son arme. Il fallait être "diplomate", d'après sa conscience. Mais c'est les deux bras tendu, abordant maintenant un air intrigué avec un sourcils redressé à la place de son air ferme. Sacrifice ? Il n'aurait même pas voulu imaginer ce qu'il allait faire de cette jeune fille si lui était considéré comme tel.
Cependant, une impulsion de danger qui eut raison de lui. C'était le caractère borné de Jack qui se mettait en avant. L'homme indifférent ainsi que mégalomane qui rentrait en jeu. Celui qui refusait de perde. Mais comme le disait l'homme, il aurait mieux fait d'arrêter de jouer les gamins avant de courir à sa perte.

Le voilà plus ridicule que jamais, dans sa position immobile, sans agir. Parce qu'après tout, il avait cette conscience qui lui interdisait de tirer. Sinon il l'aurait fait, depuis bien longtemps, dans la la poitrine, le coeur ou encore la tête. C'était le temps d'une poussé d’adrénaline, d'une arrogance qui faisait qu'on se sentait plus fort d'apparence. Mais c'était aussi le moment d'un bref instant d’intention. Les lèvres tirés, entrouvertes il aurait voulu rire de ce psychopathe. Mais ce fut lui le plus rapide à se rire de lui. Un brouillard jaillis du sol, l'enveloppant dans une visibilité réduite à zéro. C'est mécaniquement, qu'il alla coller le dos de sa main contre sa bouche, de peur que l'oxygène ne lui manque. Il fit un pas en avant, chassant frénétiquement la fumée de sa main libre. « Qu'est-ce que. »

Le temps d'une bref apparition d'une main contre son épaule, et Jack sentit son corps cédé sous son poids. Il eut l'inutile force de faire quelques pas, encore, zigzaguant tel un ivrogne jusqu'à sortir de ce nuage de fumée. Il se laisser tomber contre un arbre lorsque ses jambes l'abandonnèrent. Sa tête rappa toute l'écorce du tronc jusqu'à heurter durement les pavés de l'allée. Les bras ballants dans sa chute, il les étendit à même le sol. Entre ses doigts crispés, il pu entrevoir, dans une vague de flou, l'homme emportant sa proie dorée. Alors il ferma ses doigts, un à un jusqu'à ce qu'il disparaisse, enfermé dans sa paume.


Dernière édition par Jack Dees [Schaun R.] le Mer 18 Juil - 3:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] ACTE I ; Sous les fleurs de cerisier s'épanouissent vos souffrances [TERMINE] 300126374f74efad852d0Lun 7 Mai - 7:40




Tes légendes tant aimées prennent vie.




Elle l'avait croisé en bonne compagnie. Une belle fille d'Apollon, longs cheveux bruns, une silhouette à en faire rêver plus d'une. Une allumeuse sans cervelle. Silja lui avait pourtant dit qu'elle avait rendez-vous avec lui sous les cerisiers, pour le festival de l’Été... Ces hommes, aucun ne valait un prince. Aucun ne valait la jolie blonde rêvant d'amour à chaque instant de sa vie. C'était un prince qu'il fallait à Silja, sinon son coeur serait brisé encore trop de fois. Amelia se donna alors la tâche de prévenir sa douce (quoi qu'un peu brute) amie et de la consoler, une fois de plus. La calmer aussi. Pauvre fille...

Toi, tu ne cours pas après les hommes, tu préfères les attirer, pour vérifier s'ils sont des princes. Tu pourrais presque les faire dormir sur une cinquantaine de matelas, laissant un pois dessus, pour leur demander au petit matin si leur nuit fut bonne. Bien sûr, tous te répondraient que oui. Tu attends celui qui te diras non.

A peine arrivée sur place, une explosion retentit. Elle couru, affolée, jusqu'au cerisier maudit. Une foule s'était amassée autour, elle ne pouvait y accéder. Elle entendit qu'une fillette était prisonnière dessous. Mais où était Silja ? Elle aurait du arriver en courant, soulever cet arbre à la force de ses bras pour libérer la pauvre petite. Quelque chose clochait. Elle était toujours là d'habitude. Amelia fit un tour sur elle même, cherchant une chevelure blonde des yeux. Elle ne vit rien, sinon un homme s'éloignant. Pourquoi un homme s'éloignerait d'une scène pareille ? Il avançait, mais elle restait là, à le regarder. Il prit quelque chose sur son côté. Une arme ?... Quelque chose clochait. Elle avança doucement dans sa direction. Elle ne voulait pas prendre de risque. Mais si cet homme était lié à Silja... Il rejoint un autre homme. Étrange homme. Personne ne les regardait, sauf elle. Le second se retourna. Non ! C'était impossible ! Pas lui...

Tu connais toutes les légendes d'Antalis, elles te fascinent. Et lui, tu le reconnais. Cet ancien homme venu sur Antalis pour retrouver un visage, une perfection. Ce fou laissant derrière lui des corps en morceaux, du sang, et des larmes. Ce fou volant les visages des autres pour recouvrer le sien. Et sa prochaine victime était là, dans ses bras. Un amas de cheveux blonds, soyeux. Ta tendre Silja.

Elle était restée là, paralysée. Elle aurait aimé sauver son amie, mais elle n'était rien, et n'avait aucune chance devant cet homme. Elle n'était qu'une jeune fille sachant coudre et coiffer... Le premier homme avait pointé son arme sur le Croquemitaine, mais il ne pourrait tirer, le corps inanimé Silja le protégeait. Ils échangèrent quelques mots, mais Amelia n'entendait rien de là où elle était. Elle ne voyait que des silhouettes, des gestes. L'homme baissa son arme lentement, puis un nuage de fumée explosa. L'homme en sortit, Amelia se rua vers lui. Mais il était trop tard, il était tombé. Comme empoisonné. Mais il s'était bien abîmé. Un coup d'oeil vers le nuage, le Croquemitaine avait disparu, emportant avec lui sa proie. Son amie.

Des larmes coulent sur tes joues, tu es perdue, tu ne sais plus quoi faire. Tu cours vers le cerisier maudit, cherchant un médecin pour le courageux ayant fait face au Croquemitaine. Deux hommes te suivent jusqu'à lui. Le premier examine l'homme, le second t'interroge. Un flot de paroles incompréhensibles sort de ta bouche, il ne peut te comprendre. Tu abandonnes et pars. La course calmera tes pleurs.






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