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LILL ; je me suis réveillée vide de moi

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MORPHÉE TROUVE QUE C'EST CLASSE DE S'APPELER
Lill Saether
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MessageSujet: LILL ; je me suis réveillée vide de moi LILL ; je me suis réveillée vide de moi 300126374f74efad852d0Mar 17 Avr - 21:44


LILL SAETHER  



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» PARLE-MOI DE TOI
Pandille, pour vous servir ♫ *oupas*


Officiellement, j'ai 17 ans. Depuis combien d'année, je ne vous le dirai pas!
Mon expérience au niveau rp a commencé il y a de cela presque plus de 5 ans, maintenant. Ah que j'étais jeune et naïve... Ce fut sans doute une glorieuse époque où j'ai pu comprendre à quel point le monde avait besoin de la lumière que je pouvais lui apport... Ouais, okay, j'ai commencé le rp & depuis je traine dans les pattes des gens, voilà 'fin, de certains gens.


» BIENVENUE EN ENFER
Feat. Wang Yuanji ▬ Dynasty Warriors

NOM :: Saether
PRÉNOM :: Lily en réalité 'mais elle refuse qu’on l’appelle ainsi. Tout le monde se voit donc contraint d’utiliser « Lill ».
NOM DE CODE :: Éros
DATE DE NAISSANCE & ÂGE :: 25 juillet 2479
ORIENTATION SEXUELLE :: Hétérosexuelle
CLASSE SOCIALE :: Héra ; vit la plupart du temps chez son frère, descendu dans la porte de Déméter
PROFESSION :: E.A.N.N.T : Luxuria ; distribution de courrier (pour que son frère ait un peu plus d'argent)
PHYSIQUE::
Une jolie poupée comme on en fait tant dans ces beaux milieux. Lill plait à l’œil, s’accorde à capter les regards. Ses cheveux sont blonds et son maintien droit lui donne une élégance naturelle, vite chassée par la lueur doucement moqueuse de son regard d’or. Elle prend parfois des airs d’adultes matures, qui rehaussent ses traits fins, l’harmonie délicate de son visage, avant d’adopter des comportements plus enfantins, qui lui rendent ses 21 ans. Sa taille est moyenne, moins d’un mètre 65 et elle s’y accommode fort bien. Plutôt fine et élancée, ses 46 kg lui dessinent une silhouette doucement féminine. Tout dans son physique clame quelque chose de lumineux. Un voile de brillance pour cacher les ténèbres.
RÊVES & AMBITIONS::
Lill ne voulait pas grand-chose, au fond. Le silence l’étouffait. Elle aurait voulu clamer son existence au monde entier. Le manque de parole, le manque d’affection, c’était un couteau en plein cœur. Elle se croyait à plaindre. Elle a compris qu’on pouvait chuter plus bas, encore et encore.

Son souhait de petite fille était de devenir musicienne. Elle excelle au piano et elle y joue dès qu’elle le peut. Quelque part, elle n’y renonce pas. Seule la musique l’apaise.
Les chemins qu’elle suit maintenant sont divergents de ce qu’elle aurait voulu. Elle rêve de pouvoir remonter le temps, de faire disparaître de sa mémoire ce qui la blesse le plus. Elle n’en a pas le droit, elle peut seulement arracher ses souvenirs aux autres pour les garder, en elle. Et en payer doucement le prix.

L’appât du gain n’est pour elle qu’une envie surmontable. La recherche de la gloire est la pire de toutes. L’appel du corps n’est qu’un leurre. Elle ose croire, encore, qu’on peut entendre et répondre aux cris du cœur. Elle voudrait exprimer les siens mais n’y arrive pas. Tout ce qu’elle fait et ce qu’elle est touche aux apparences et au physique. Mais tous ignorent que ce qu’elle veut, vraiment, c’est affirmer son esprit et ses sentiments.
MENSONGES & SECRETS::
Ce qui lui fait le plus horreur, au fond, c’est qu’Abel découvre tout. Leur chute était prédestinée et la fatalité lui laisse un gout amer en bouche. Mais que quelqu’un découvre ce qu’elle est devenue, ce serait le pire, sans doute et elle se cache, derrière ses sourires, aussi. Elle n’a jamais été douée pour la comédie mais ses sautes d’humeur sont suffisantes pour garder un voile opaque sur ses ressentis.

Elle ne veut pas oublier ce qui lui tient à cœur. La drogue qu’elle doit utiliser la prive peu à peu de ses souvenirs et elle a peur, un jour, de ne plus pouvoir se souvenir de ce à quoi elle tient. Elle n’est plus en mesure de savoir ce dont elle se rappelle ou non et devient un danger, pour elle comme pour les autres. La E.A.N.N.T. plane au dessus de sa tête comme une épée de Damoclès. C’est son plus sombre secret.

Et elle a aussi ses petites fautes. Elle vole des êtres aimés, des êtres chers, sans aucun scrupule. Comme quand elle était gamine, qu’elle prenait le jouet des autres. Elle arrive à ses fins, perfide, se fait une joie de détruire les couples. Pour voler un peu du bonheur qu’on ne lui a pas accordé. Ses farces ont pris un tour plus important et à défaut de devenir mauvaise, elle se donne bonne conscience en se disant que c’est pour la bonne cause. Mais les cœurs brisés ne se ressouderont pas.

» LA CITÉ S'EST OUVERTE A MOI
A Antalis depuis toujours


DON:: ABSOPTIO MEMORIAE ; Un don du ciel et une malédiction. La jeune femme peut effacer le souvenir de son choix de la mémoire de n’importe qui. Il lui suffit d’un contact physique pour retrouver l’information qu’il lui faut et pour la ravir. Mais ce n’est pas son conséquence. En contrepartie, l’un de ses propres souvenirs sera écrasé par le souvenir qu’elle vole. Elle ne peut jamais deviner la nature de ce qui a été dérobé. Elle ne peut jamais tenter de l’amenuiser. Elle doit vivre en se disant qu’elle peut avoir oublié quelque chose d’essentiel, jusqu’à ce qu’elle s’en rende compte par l’intermédiaire de ses proches. C’est une arme à double-tranchant. Redoutablement efficace pour effacer toute preuve mais dangereuse pour elle.
AVIS SUR LA CITÉ:: Un enfer aux allures de Paradis. Elle sait que même ailleurs, les Saether auraient été les mêmes. Mais à Antalis, tout est amplifié. La réussite paraît totale. Mais la chute est aussi la plus brutale. C’est à cause d’Antalis puis de Phoenix qu’Abel est tombé, a perdu la tête. C’est à cause d’eux qu’il n’est plus le même. Mais si elle n’avait pas été là, rien de tout cela ne se serait passé. Elle est mitigée, se perd un peu dans ses contradictions. Elle s’empêche de penser à ce qui serait bien ou mieux, en fait et se plonge à corps perdu dans ce qu’elle veut. Parce que peu importe, tout est corrompu. Mais si elle arrive à jouer dans les règles, à en tirer profit, elle aura raison de laisser se sacrifier tout ce qu’on lui a demandé, sans rien donner en retour.








 JE SUIS TOMBÉ DU CIEL

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» ET J'AI HEURTÉ CE NOUVEAU MONDE

Tu marches toujours à l'ombre, le sourire aux lèvres. Tu te fais rapidement des amis, tu parcours les Portes parce que tu as choisi de braver ce que l'on voulait de toi. La déception est amère au fond de leurs yeux mais Lily Saether meurt chaque jour un peu plus pour laisser sa place à Lill. La jeune femme qui brise la vie des autres. La jeune femme qui crie vengeance, qui se détruit le corps et l'esprit. La fillette a été enterrée.

Tu te ris de ce que l'on te dira. Après tout, tu as appris les vérités dans le silence. Tu veux seulement détruire la flamme du Phénix par les péchés.


» J’AI APPRIS LE SENS DU MOT MENSONGE EN ME REGARDANT DANS LA GLACE


Il me disait toujours que je tournerai mal. Que c’était déjà tracé, que je ne suivrais pas la route que nos parents avaient imaginée pour nous. Il me disait qu’on serait dans le même cas, qu’il marcherait à mes côtés. Il me soufflait que j’étais un mensonge, depuis toujours, que je resterais comme ça mais que ça ne m’empêcherait pas d’exister. Je l’écoutais, émerveillée. Petite fille qui s’accrochait à ses mots, qui en ressentait la douce blessure. Il caressait mes cheveux d’or, un sourire indulgent aux lèvres.

Nous ne nous ressemblions pas. Tous le remarquaient. Dans le regard de nos parents, je voyais toujours une différence. Toujours un éclat et, quand leurs yeux se posaient sur moi, j’y lisais une peine ténue. J’étais un mensonge. J’étais la honte à cacher, à bannir. J’appelais Mère par son prénom parce que ses yeux se remplissaient de larmes quand je lui rappelais que j’étais son enfant et je n’osais même pas parler à Père parce qu’il n’était pas le mien. Le mensonge se tissait autour de nous et je savais que j’en étais le centre. C’était une toile infecte et lui, il me disait de ne pas m’inquiéter. Il me rassurait, le regard un peu perdu, un peu flou, parce qu’il n’était pas à sa place non plus.

Le silence nous accompagnait et j’apprenais à taire mes larmes, à ne pas mettre des mots sur ce que je ressentais. J’apprenais à le prouver. Par les gestes, par les regards. Et dans le miroir, j’avais l’impression de me noyer dans ses yeux. C’était notre seul point commun. Ça me raccrochait un peu à cette famille. J’en avais besoin, éperdument. Je ne pouvais pas faire semblant d’être forte quand tout s’étiolait autour de moi.  On m’avait placée sur l’échiquier sans considération. Un pion de plus, alors que les jeux étaient déjà fait. Je traînais le passé comme une charge et ils me le montraient en faisant briller les actes de leurs ancêtres. Ils croyaient que la renommée faisait tout mais ils ne reconnaissaient pas leurs enfants. Je voulais leur jeter la vérité au visage mais je n’étais moi-même qu’un leurre. Aujourd’hui encore, quand je les regarde, je distingue seulement leurs contours arrogants. Ils ont caché leur cœur et le centre de leur être, pour que personne ne puisse s’y agripper. J’étais sans prise, je tombais dans le vide. Mais il était plus bas que moi, toujours et je pouvais fermer les yeux pour me laisser aller. Même si je chutais, en morceaux, mes fragments se mêleraient aux siens.

On disait d’eux qu’ils étaient corrompus jusqu’à l’os. Les Saether étaient là depuis la création d’Antalis, presque. Peut-être quelques années plus tard. Ils s’étaient échoués dans la Porte d'Athéna, sans qu’ils n’en soient pleinement satisfaits. Leur soif de pouvoir était inépuisable. On raconte que sur Terre, déjà, leur famille avait essuyé quelques coups d’états en Angleterre. Ils ont toujours été certains de leur supériorité, déterminés à se faire connaître et à surplomber enfin ces humains qui se déchiraient. Mais ils n’entendaient pas raison et quand, il y a 57 ans de cela, ils reçurent une invitation pour cette cité volante qui émerveillait tout le monde, ils furent certains d’obtenir enfin la gloire qui leur était due. C’était un signe, ils avaient été choisis. Antalis était faite pour eux.

Ils ont perdu quelques-unes de leurs illusions mais se sont raccrochées aux plus violentes, aux plus obsédantes. Ils n’étaient que de simples employés mais ils savaient qu’ils pouvaient faire davantage. Et quand le scandale a éclaté, ils étaient là.

Le Temple des Furies Sanglantes garde encore les cris de peur, le sang, la haine, sur ses marches. Il a éclaboussé de traces écarlates l’histoire d’Antalis. Mais ceux qui y ont mis fin ont été considérés comme des héros. Ils ont risqué leur vie, ils ont porté sur leurs épaules le fardeau des existences à sauver. Arrêter le monstre. Mettre fin à la folie meurtrière d’Erebus.

Raphaël Saether était de ceux-là. Il n’était qu’un policier, tout juste âgé de 32 ans et pourtant, il a prêté main-forte aux forces qui ont arrêté le carnage. C’était suffisant. Les Saether ont pu gravir un échelon, forts de ce service rendu, de cet acte qui allait à tout jamais les placer dans la lumière. La Porte d’Apollon leur était ouverte. Et depuis, leur soif de pouvoir n’a pas arrêté de grandir. Ils ne se sont jamais satisfaits de ce qu’ils avaient. Ils cherchaient toujours plus. Ils se croyaient au dessus de tout et pourtant, pourtant, ils n’étaient toujours pas en mesure de contempler tout ce monde d’en haut.

Ils avaient trouvé leur voie, il ne tenait qu’à eux de tracer leur Destin pour le graver dans la roche d’Antalis.

Je prie, chaque jour, pour qu’ils ouvrent les yeux et ne tombent pas dans les travers de la tyrannie humaine. Ils ont abandonné leur fils, ils n’ont jamais considéré leur fille. Ils ont tué toute trace d’humanité, en eux, et il n’y a jamais eu que l’indifférence et l’appel de la gloire pour les maintenir en vie.

Que leurs existences se figent, s’ils doivent les vivre en tendant toujours leurs mains souillées.

Gloire & déchéance d'une famille corrompue



» TON POUVOIR MAUDIT TE PRECIPITE VERS LE FOND ; JE TE SUIS DANS TA CHUTE


Je refusais d’écouter ce qu’il se disait, j’avais déjà des difficultés à croire ce qu’il se passait devant moi. Je voulais lui dire qu’il avait fait une erreur, qu’il n’aurait jamais dû laisser cette chose l’approcher. Il ne m’a jamais écoutée qu’à moitié. Comme s’il se méfiait de moi, comme s’il pensait que je ne pouvais pas vraiment le comprendre, pas vraiment saisir tout ce que le monde autour de moi m’offrait. Je n’étais qu’un reflet et ses yeux douloureux me transperçaient. Il me répétait que je ne devais m’inquiéter de rien, qu’il faisait tout ça pour nous et qu’un jour, on pourrait ouvrir nos ailes.

Il s’éloignait, lui aussi. Et j’étais face à moi-même. Je tournerai mal. C’était ses mots, non ? Il nous confondait. Lui, il se perdait, il allait tomber. Moi, je n’étais pas comme lui, non, jamais mais pourtant, je ne pouvais pas le rattraper. Phoenix prenait son envol et ses flammes ravageaient celui que j’aimais le plus.

Il s’éloignait de ses parents. Il abandonnait la maison, il construisait sa propre vie. J’étais un cri muet, derrière lui. Il me répétait que la solitude, ce n’était rien, parce que je le voyais, très souvent, trop souvent, que rien ne changeait mais que tout s’améliorait. Il prétendait qu’il devenait meilleur. Je ne retrouvais plus son reflet. Je l’ai égaré quelque part, dans un coin de ma chambre de petite fille quand, pour combler la solitude, j’y faisais pénétrer n’importe qui. Le manque était le vrai mal.

Et la puce était la réelle douleur. Il aurait fallu la faire sortir de sa chair, l’avaler d’un souffle brûlant et ne plus la laisser disséminer son poison dans le corps de mon frère. Mais je ne pouvais rien faire et je fermais les yeux. Pour l’oubli, encore, encore parce que c’est tout ce qu’il me restait. Et peu importe qui me l’offrait.

Abel a arête d’être mon fils le jour où il a quitté la maison, il y a plus de 5 ans. Le jour où il a renié tout ce que les Saether étaient pour tenter de voler par ses propres ailes. J’ai définitivement effacé son existence de ma mémoire quand il a mis en jeu son titre, ses biens et qu’il a dégringolé vers le bas.

Un homme réduit à si peu, un perdant dans toute sa splendeur ne pouvait être mon enfant. Et dire que des deux, il était le seul qui était de mon sang… Ses décisions ont toujours été un mystère, comme ses regards un peu absents, comme sa soudaine hargne quand il a fait face à Phoenix. Les combats ne l’avaient jamais attiré. J’ai l’impression qu’il refoulait toute sa haine, tout un mal-être qui cherchait à s’exprimer et que la puce a éveillé tout cela. Son côté le plus sombre. Nous ne l’avons pas retenu. Nous ne retenons pas les lâches.

Ce nom que nous lui avions donné, cette vie que nous lui avions offertes, il les a balayées d’un revers de main. Il n’y avait que pour cette fillette à laquelle je n’arrivais pas à m’attacher qu’il avait une considération. Lill n’était pas mon enfant. Je n’arrivais pas à la haïr. Je n’arrivais pas à l’aimer. Elle restait toujours sur l’autre rive et elle n’était qu’une étrangère, dans la maison. Ces enfants ne m’auront apporté que déception et malheur.

Lui, est au plus bas. Renié, perdu. Il doit rattraper le poids de ses erreurs. Il a tout perdu et je ne lui rendrai rien, je ne lui tendrai plus jamais la main. Elle… peut encore se vanter de jouer le jeu. Elle ne pourra jamais appartenir à cette famille. Elle ne le cherche pas, je le sais. Elle se brûlera les ailes, comme lui. Ils tourneront mal. Ces enfants n’amèneront que le malheur sur notre famille. Je ne veux plus avoir à m’occuper de leurs existences. Je ne veux plus avoir à observer leurs chutes.

Ils se consumeront seuls et nous emporteront dans la tombe le nom des Saether.

Testament d’une vie avalée par le vice




» POUR CROQUER LA POMME EMPOISONNEE IL FAUT DEJA AVOIR LE CŒUR REMPLI DE VENIN


Il me disait que tout allait bien mais je voyais le mensonge dans ses yeux. Il devenait violent, parfois. Il semblait avoir des moments d’absence et je le haïssais de se laisser entrainer ainsi. Il n’avait que connu que le confort et la richesse. Dans cette maisonnette qui manquait d’artifices et de chaleur, il arrivait pourtant à évoluer. Je m’y installais, à petites touches. Je ne me sentais chez moi qu’avec lui et chez moi, c’était là, même sans lui, parfois.

Il errait plus qu’il ne vivait. Il ne me disait plus que nous tournerions mal. Il me répétait plutôt que lui, c’était fait et que mon tour viendrait. Il n’avait pas tort.

Le miroir se craquelait face à ce que je devenais. Le mensonge se taisait peu à peu et j’entrevoyais quelques bribes de vrai. Un sourire malicieux, au coin d’un couloir. Une détermination farouche qui commence à naître. Et une haine sans limite qui trouve ses racines dans mon désir de vengeance. Lui, cachait la vérité. Lui, la savait mais était trop faible et trop peu lui-même pour faire quoi que ce soit. Moi, je pouvais le réveiller. Moi, je pouvais espérer mettre fin à ce cercle sans fin.

Ils m’ont trouvée. Trois années. Il y a trois années que j’ai mis le pied dans ce qui causera ma renaissance et ma mort. Entrainée, par la vague brûlante. Il me regarde, parfois et semble voir ce que je cache. Il se contente de murmurer que c’est trop tard, pour nous tous et que nous sommes maudits mais je ne l’écoute plus. Aura m’avait dit que nous serions le renouveau.
J’ai renoncé de croire aux histoires d’espérance, au fait que nous pouvons être sauvés. J’ai renoncé à penser que le passé peut revenir.

Mais je pense encore qu’il est possible pour moi de leur arracher un peu de leurs mensonges. Et quand il me dit, dans un souffle douloureux, la nuit tombée, qu’il regrette d’avoir fait cela, j’ai l’illusion d’avoir pu faire un choix qui pourra me faire vivre, enfin.

C’était la douleur d’avoir tout perdu. Je pensais qu‘il n’y avait rien de pire que cette vie où on nous volait nos identités. Je pensais qu’il n’y avait rien de pire que d’être un nom dont on attend qu’il soit associé à de grands actes. Mes parents n’ont jamais fait que travailler, avec acharnement, jusqu’à atteindre la Quatrième porte. Et dans leurs regards, je voyais la déception. Nous n’étions pas eux. Nous étions la chute de cette pyramide qu’ils construisaient.

Et j’en ai détruit la base. Je revois encore les combats. Je ressens encore l’euphorie, l’envie de tout risquer. Et je ressens à nouveau cet arrachement. On m’a tout pris.

Mais elle reste là. Lill reste toujours là. Elle descend au plus bas. Elle commence à vivre, se crée tout ce qu’on ne lui a jamais donné. Et j’ai l’impression qu’elle se fourvoie. Elle tombera, comme moi. Elle l’a peut-être déjà fait et je regarde, le sourire aux lèvres, notre triste déchéance. C’était écrit d’avance.

Quand les regrets m’étreignent, je me dis que Lill sera là pour m’aider à me relever. Pour continuer à faire semblant, il faut savoir sacrifier un peu de soi-même. Mais je ne sais pas ce qu’elle a donné et ça reste un non-dit, une épaisse couche de glace qui recouvre ce qui a été. Elle n’est plus ce qu’elle a été et j’ai assassiné ce qu’elle a connu.

La rancœur subsiste, se dilue et je n’ose plus regarder vers le haut. Il n’y a que les lumières qui m’ont aveuglée. Et il y a le souvenir de ma folie passagère. Le sang sur le sol, la haine qui circule dans mes veines. Alors même si cela reste ancré en moi, même si ça continuera à me briser, je ne peux que vivre avec cette puce. Elle me regarde comme si j’allais me briser à tout instant.

J’ai envie de lui dire de ne pas s’inquiéter, parce que je suis déjà en lambeaux.

Divergences d’une destruction volontaire




» ILS ONT VOLE CE QUE JE PENSE ; JE LEUR DEROBE CE QU’ILS SONT


Tu te détournes en un clignement d’œil. Tout ça, au fond, c’est du vent et tu le sais. Ta tête tourne, comme à chaque fois que tu utilises ton don. Tu frissonnes, sans savoir ce que l’on t’aura enlevé, cette fois-ci. Le type à tes côtés te demande s’il peut t’emprunter une cigarette et tu hausses les épaules, le laisse prendre le paquet sur la petite table et s’en griller une. Tu ris jaune de le voir si détendu et renonce à te lever pour t’habiller et quitter l’endroit. Tu vois, partout, des photos d’elle. Des hommages, des souvenirs de cette femme qu’il a trompée.

« Je ne te reverrai pas ? »

Tu as envie de ricaner parce que tu saisis à sa voix qu’il ne sait pas s’il a envie que ce soit le cas ou pas. Tu enfiles vite un vêtement, regardes par la fenêtre, sans vraiment t’occuper de lui. Tu te sens à ton aise, ici. C’est comme d’habitude. Tu suis de près les transferts de marchandise pour attraper dans tes filets quiconque aurait des soupçons. Et tu effaces l’épisode de leur mémoire. Non sans briser quelque chose. Non sans faire en sorte de détruire, en plus du souvenir, quelque chose à quoi ils tiennent. Parce que ce sont tes propres souvenirs, qui disparaissent. Et que tu ne sais jamais duquel il s’agit avant d’avoir été mise devant le fait accomplis.
C’est frustrant, c’est rageant. Tu ne t’es pas laissée le choix.

« Peut-être. Antalis n’est pas si grande. Mais je ne chercherai pas à te revoir si c’est ta question. »

Tu lui offres ton plus beau sourire, finis de remettre tes vêtements. Tu sifflotes un air connu de toi seule, de bonne humeur. C’est un nouveau travail accompli. Tu retrouves, un peu, cette sérénité qui t’échappe. Insouciante fillette que tu n’as jamais vraiment été.
Tu l’entends souffler dans son dos, perplexe et quand tu te retournes, il jette un regard un peu fautif à la photo de celle que tu devines être sa compagne. Tu ne t’embarrasses pas de scrupules.

Quand la porte claque, c’est un nouveau pas qui a été fait. Son souvenir contre le tien. Et c’est qu’il y a, vraiment, depuis le tout début, c’est toi contre eux. Pour que ton nom émerge, seul. Pour que tu prouves la corruption de ce système. Pour que tu fasses sombrer les Saether et pour que vous soyez Abel et Lill, avant de rester à jamais les enfants maudits.
Ceux qui auront mal tourné.


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